La surveillance des eaux usées pour cartographier la circulation du virus

Depuis la mi-septembre, la Belgique dispose d’un système de surveillance du SARS-CoV-2 dans les eaux usées couvrant plus de 40% de la population belge grâce à 42 prélèvements d’eaux usées analysés deux fois par semaine. Pourtant, il convient d’être prudent en ce qui concerne la prédictivité de ce système, a estimé la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale en commission du parlement régional.

« Si tout nouvel indicateur est intéressant à surveiller dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, rien n’est acquis, tout est évolutif et à prendre avec précaution car le virus est imprévisible et tout dépend de toute une série de facteurs complexes en épidémiologie », a-t-elle rappelé.

« A l’instar de ce qui a été modélisé en quelques années pour la surveillance de la polio, la surveillance des eaux usées est très intéressante mais il convient d’être à ce stade prudent en ce qui concerne sa prédictivité. En effet, des études et des analyses plus poussées doivent être réalisées pour établir des corrélations univoques entre l’évolution de cas et la présence de fragment de covid dans les eaux usées wallonnes », a détaillé la ministre.

La surveillance des eaux usées pour cartographier la circulation du virus
© Belgaimage

Selon cette dernière, Sciensano réalise actuellement un travail important de consolidation des données et de standardisation/ correction des résultats, en tenant compte notamment du débit d’eau de pluie.

Ces données, collectées au moins jusqu’en septembre 2022, sont ensuite analysées afin de développer des indicateurs ‘eaux usées’ de suivi de l’épidémie, uniques et utilisés sur le plan national. Ces indicateurs s’intégreront aux indicateurs de surveillance déjà existants et gérés par le Service Epidémiologie des maladies infectieuses.

Début octobre, Sciensano avait expliqué que la surveillance des eaux usées permet de cartographier la circulation du virus dans la population plusieurs jours en avance par rapport aux données issues des dépistages individuels sur échantillons humains.

Des projets de recherche et de surveillance des eaux usées avaient déjà vu le jour dans les premiers mois de l’épidémie, notamment à l’initiative de la Société publique de gestion de l’eau (SPGE) et d’E-biom, un spin-off de l’UNamur, en Wallonie; et de l’UAntwerpen, de la KULeuven, de l’UGent, de l’Agence flamande de l’environnement (Vlaamse Milieumaatschappij) et d’Aquafin, en collaboration avec l’Agence flamande pour les soins et la santé (Agentschap Zorg en Gezondheid), en Flandre.

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