Homo Erectus était plutôt trapu
Une étude dirigée par deux paléoanthropologues basés en Espagne a révélé que l’Homo Erectus était trapu, et non élancé comme les scientifiques le pensaient jusqu’alors, a annoncé mardi l’Université libre de Bruxelles dans un communiqué. Co-auteur de cette étude, Benoit Beyer (ULB) a reconstitué en vidéo le mouvement respiratoire du thorax de cet Homo Erectus et l’a comparé à l’humain moderne, Homo Sapiens.
Sa réputation de « coureur de longue distance » avait laissé penser que l’Homo Erectus était de corpulence plutôt mince. Mais l’étude interdisciplinaire menée par Markus Bastir (Musée national des sciences naturelles de Madrid) et Daniel García Martínez (Centre national d’investigation sur l’évolution humaine de Burgos) démontre désormais le contraire.
« Nos résultats modifient notre compréhension de l’Homo Erectus », explique l’auteur principal, Markus Bastir. « Son thorax était plus large et volumineux que la plupart des personnes vivant actuellement. »
« Actuellement, la cage thoracique de l’Homo Erectus semble plus proche de celle d’un humain trapu comme les Néandertaliens, qui auraient donc hérité cette forme de l’Homo Erectus », ajoute le second auteur, Daniel García Martínez.
Ces conclusions sont basées sur l’analyse de la cage thoracique du squelette d’un Homo Erectus emblématique : le garçon de Turkana. Il s’agit du squelette d’un ancêtre humain le plus complet retrouvé jusqu’à présent. Mis au jour à l’ouest du lac Turkana au Kenya, il date de 1,5 million d’années.
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Chercheur au Laboratoire d’anatomie fonctionnelle (Faculté des Sciences de la motricité) et au Laboratoire d’anatomie biomécanique et organogenèse (Faculté de Médecine) de l’ULB, Benoit Beyer a modélisé le thorax du garçon de Turkana. Dans une vidéo, il compare son mouvement respiratoire à celui d’un humain moderne. « L’analyse de la morphologie 3D des côtes, associée à la simulation d’un mouvement respiratoire fonctionnel suggère que la forme de la cage thoracique se modifiait selon un modèle différent », commente-t-il.
L’évolution de la corpulence de l’humain moderne permet d’entrevoir comment l’être humain (et ses ancêtres) a pu et peut encore s’adapter à son environnement.
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