Décès du physicien Murray Gell-Mann, découvreur des quarks
Le physicien américain Murray Gell-Mann, découvreur de la théorie des quarks et Prix Nobel en 1969, est décédé le 24 mai à l’âge de 89 ans, a annoncé dimanche le California Institute of Technology (Caltech) où il enseignait.
Considéré comme l’un des plus grands physiciens du XXème siècle, Murray Gell-Mann avait formulé dans les années 1960, avec son compatriote George Zweig, une nouvelle théorie selon laquelle les particules subatomiques –les protons et les neutrons– étaient composées de particules encore plus petites.
Ces sous-particules avaient été baptisées « quarks », d’après une phrase du roman de James Joyce « Finnegans Wake »: « Three Quarks for Muster Mark! » (Trois Quarks pour Monsieur Mark!).
Plus tard, des expériences avaient confirmé l’existence des quarks, devenus une des bases de la physique quantique. Les quarks continuent de faire l’objet de recherches par les physiciens à l’heure actuelle, notamment ceux du LCH du CERN, le plus grand accélérateur de particules du monde, situé à la frontière franco-suisse.
En 1961, Gell-Mann avait établi une nouvelle classification des particules élémentaires en groupes de huit, en fonction de caractéristiques telles que la charge en électricité ou la rotation. Baptisée « la voix octuble », cette théorie lui avait valu en 1969 le Prix Nobel de physique.
Né à New York le 15 septembre 1929, Murray Gell-Mann avait été persuadé par son père de se lancer dans des études de physique, une science qui ne l’enchantait pas au départ.
« C’était la seule matière dans laquelle j’étais mauvais au lycée, je la détestais », racontait-il, cité par le site internet de Caltech. « Et donc j’ai choisi la physique, après quoi je me suis mis à l’aimer. J’ai découvert que mon père avait raison (…) La mécanique quantique et la relativité étaient quelque chose de merveilleux ».
Il avait décroché son doctorat au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1951, et avait enseigné à Caltech, à Pasadena (Californie), de 1955 jusqu’à sa retraite en 1993.
« Le docteur Gell-Mann avait cette vision claire et cette perspicacité pénétrante qui lui permettaient d’observer les gros volumes de données provenant des expériences et de leur donner un sens », a commenté le professeur Hirosi Ooguri, directeur de l’Institut Walter Burke pour la physique théorique de Caltech, dans une nécrologie publiée sur le site de l’université.
« Il avait ouvert un nouveau paradigme dans la physique des particules », a-t-il ajouté.
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