Coronavirus : l’ADN hérité de Néandertal pourrait augmenter le risque de forme grave
Il y a 60000 ans, l’Homme de Néandertal a laissé son empreinte sur l’homme moderne. Aujourd’hui, cela se retrouve encore dans notre santé et peut influencer la manière dont notre corps réagit aux maladies, dont le coronavirus.
Il y a divers paramètres qui déterminent les personnes qui développeront une forme plus grave d’une maladie. Dans le cas du Covid-19, cela peut être dû à une comorbidité, un facteur de risque ou encore la charge virale. Mais cela peut aussi être déterminé par les gènes. Un facteur de risque génétique pourrait en effet être hérité de l’Homme de Néandertal.
Héritage génétique
Lorsque les ancêtres de l’homme moderne ont quitté l’Afrique et se sont répandus à travers l’Europe, l’Asie et l’Australie, ils se sont mélangés avec les Néandertaliens. Les gènes de l’espèce humaine aujourd’hui disparue peuvent donc continuer à se propager chez l’homme jusqu’à ce jour. Et cela semble jouer un rôle aujourd’hui dans la crise du coronavirus, selon le New York Times.
Une nouvelle étude a montré que certains ADN hérités de Néandertal augmentent le risque de développer une forme grave de Covid-19. Il s’agit d’un brin d’ADN comportant six gènes sur le chromosome 3, qui a été transmis il y a 60 000 ans de l’Homme de Néandertal à l’homme moderne. Les personnes ayant deux exemplaires de ce segment auraient trois fois plus de chances d’être touchées par le Covid-19 que les personnes n’ayant pas ce segment.
Aujourd’hui, cette partie d’ADN est courante dans des pays comme le Bangladesh, où 63% de la population possède au moins une copie du brin d’ADN en question, et dans des régions comme l’Asie du Sud, où près d’un tiers de la population a hérité de ce segment. Dans d’autres endroits, le segment d’ADN est beaucoup moins courant. Seuls 8% des Européens en sont porteurs et 4% en Asie de l’Est. En Afrique, par contre, il est presque inexistant.
Mystère
Pourquoi l’ADN s’est répandu de manière si irrégulière dans le monde en 60 000 ans ? Cela reste un mystère. Il se peut que l’ADN de l’Homme de Néandertal en Asie du Sud ait, tout au long de l’évolution, conféré à l’être humain de nombreux avantages tels qu’un système immunitaire plus fort contre des virus qui ont maintenant disparu, mais que cela se retourne maintenant contre lui.
On ne sait pas encore très bien pourquoi ce segment d’ADN spécifique est responsable de la gravité de la maladie causée par le coronavirus. Il se peut qu’une réponse immunitaire qui était efficace contre les anciens virus surpasse maintenant celle contre le coronavirus et que les patients développent une forme grave de Covid-19 parce que leur système immunitaire envoie des attaques incontrôlées aux poumons qui provoquent alors une inflammation.
Les scientifiques n’en sont qu’au début de leurs connaissances sur les raisons pour lesquelles le virus frappe une personne plus durement que l’autre. Les personnes âgées sont plus à risque que les jeunes et les femmes semblent plus résistantes que les hommes. Diverses études ont déjà montré que le groupe sanguin pouvait également jouer un rôle.
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