Comment se comportent nos chats une fois à l’extérieur ?
Souvent, l’image que nous avons du chat est celle de la boule de poils endormie bien au chaud dans la maison. Mais que fait-il une fois à l’extérieur ? Une écologiste comportementale a tenté de répondre à cette question.
Maren Huck, écologiste comportementale pour l’université de Derby (Royaume-Uni), a étudié le comportement des chats lorsqu’ils sont à l’extérieur. Pour se faire, elle a placé des caméras au cou d’une dizaine de félins.
Les chats sont réputés pour être de gros dormeurs. Selon Huck, leur principale activité à l’intérieur est de dormir. Quand est-il à l’extérieur ? La plupart du temps, les chats se contentent de rester au repos mais il leur arrive aussi d’explorer (c’est-à-dire, renifler des plantes ou des objets).
Le territoire du chat est plus particulier que chez d’autres espèces. Ce n’est pas une zone délimitée à défendre mais un espace composé de plusieurs champs d’activité. Il y a d’abord des zones de repos que l’animal délimite par des griffades. Ce sont souvent des endroits où il peut s’isoler. Le chat a aussi ses propres zones de chasse qu’il marque par son urine. Il se crée également une zone pour ses besoins. Toutes les zones sont reliées entre elles par des chemins tracés par le chat grâce à ses phéromones faciales.
Les chats sont souvent considérés comme des êtres paresseux. Pour Huck, ce n’est pas tout à fait vrai. Bien qu’ils restent de longs moments assis au même endroit, les vidéos ont démontré, par des mouvements de gauche à droite ou de bas en haut, que les chats passent leur temps à scruter l’horizon. Selon l’écologiste, « ils surveillent l’environnement avec beaucoup de patience, sans perdre d’énergie ».
Les séquences vidéos recensent plusieurs activités quotidiennes du chat : escalade, toilettage et interactions sociales. Les chats, quand ils se rencontrent, se touchent brièvement le nez. Selon Huck, cela pourrait être une salutation amicale. Plusieurs comportements peuvent suivre cette interaction. Les chats peuvent effectuer un allomarquage, c’est-à-dire partager leurs phéromones en se frottant la face latérale de la tête ou en se léchant mutuellement. Ils peuvent aussi se coucher sur leur côté, ce qui traduit un appel au jeu. Enfin, ils peuvent tout simplement se désintéresser de l’autre chat rencontré et s’en aller.
Une nouvelle approche scientifique
L’étude de Maren Huck n’a pas pour objectif principal de dresser l’horaire quotidien de nos compagnons à quatre pattes mais plutôt de déterminer si cette approche (des caméras accrochées au collier des chats) est pertinente pour étudier leur comportement. Dans de précédentes études, les chercheurs plaçaient des GPS au collier des félins pour calculer les distances qu’ils parcouraient. Des caméras ont également déjà été utilisées, notamment pour examiner le comportement de la chasse mais elles étaient alors placées en face de l’animal.
Les caméras portées directement par les chats peuvent être un complément à ces deux méthodes car elles offrent de nouvelles possibilités. Elles peuvent apporter de nombreux nouveaux détails sur le comportement des chats comme les différences de comportement quand ils sont dehors ou à l’intérieur. Des études ont démontré que la majorité des chats ne chassaient pas ou peu mais ceux qui le font sont vraiment efficaces. La méthode de Huck pourrait s’avérer utile pour en savoir un peu plus sur l’endroit où ils se rendent (autour de la maison ? dans les champs ?). Toutes ces informations pourraient être utilisées pour mieux comprendre pourquoi les chats posent problèmes quand ils sont présents dans certains endroits.
Loreline Dubuisson
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