Ce nouveau matériau fait littéralement « rebondir » l’eau (VIDEO)

Caroline Lallemand Journaliste

Suite à un traitement par laser, du métal a été rendu hydrofuge. De l’eau déposée sur cette surface rebondit littéralement. De nombreuses applications sont possibles.

Des chercheurs de l’université de Rochester aux Etats-Unis ont dévoilé récemment leurs avancées dans leurs expériences liées à l’eau. Alors que sur une poêle avec un revêtement en téflon, l’eau s’écoule, ici, l’expérimentation va plus loin : l’eau rebondit littéralement ! Dès qu’une goutte d’eau tombe sur cette matière, elle est aussitôt expulsée, et la surface reste complètement sèche. Chunlei Guo explique dans cette vidéo comment il est parvenu à cet effet râce à la technique de la gravure « nanométrique » sur métaux.

Son inspiration vient de la nature et plus spécifiquement des feuilles de lotus qui sont connues pour leur « superhydrophobie », c’est-à-dire que l’eau glisse sur elles, sans jamais les mouiller. Avec ses collègues, le chercheur est ainsi parvenu à reproduire cette propriété sur différentes surfaces métalliques en platine, en laiton et en titane. Comme l’explique le site Sciences et Nature, il leur fallait pour cela un laser dit « femtoseconde » qui projette de très brefs flashs lumineux extrêmement intenses. Très brefs, car une femtoseconde « est à une seconde ce qu’une seconde est à… 32 millions d’années ». Très intenses, car chaque impulsion « génère autant d’énergie que l’ensemble du réseau électrique d’Amérique du Nord, le tout centré sur une surface de la taille d’une aiguille ». Grâce à ces flashs poursuit le site scientifique, les chercheurs ont créé un réseau complexe de microstructures et de nanostructures superposées qui « confèrent au métal la même propriété de superhydrophobie que les feuilles de lotus ».

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Quelles utilisations?

Si l’effet est assez impressionnant vu au ralenti, on peut se poser la question de savoir quelles sont les applications concrètes de cette découverte scientifique à plus grande échelle? Parmi celles-ci, on pointera que ces surfaces ont l’avantage d’être pratiquement inusables. Elles sont aussi autonettoyantes: en coulant, l’eau emporte avec elle toutes les poussières. Intéressant pour la mise en place de latrines autonettoyantes, par exemple. Ensuite, le métal traité de la sorte a des propriétés hydrofuges bien plus importantes que le téflon. Pour faire glisser de l’eau sur sa poêle antiadhésive, il faut l’incliner environ de 70°. Avec ces nouveaux métaux, une inclinaison de 5° est suffisante. Ou encore, dans les pays en voie de développement, ces matériaux superhydrophobes pourrait améliorer la collecte des eaux de pluie sans avoir à mettre en place de grands entonnoirs avec des angles importants pour empêcher l’eau d’y stagner.

L’usage industriel de cette technique n’est toutefois pas encore pour demain. Les opérations de gravure prennent pour le moment encore beaucoup de temps. La fabrication d’une pièce de métal de 2,54 centimètre carrés nécessitant environ une heure. Les chercheurs mènent aussi des tests pour savoir si leur méthode peut être appliquée sur des matériaux non-métalliques comme certains plastiques ultradurs.

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