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100 ans plus tard, des archéologues redécouvrent les pyramides de Nouri

Souvent associées à l’Egypte, les pyramides sont le symbole de l’époque des pharaons. C’est pourtant au Soudan qu’on en retrouve le plus. L’archéologue Pearce Paul Creasman a entrepris des fouilles dans la nécropole de Nouri, un siècle après sa dernière ouverture.

Le site antique se situe au nord du Soudan, à proximité du Nil. Il contient une vingtaine de pyramides construites entre 650 et 300 avant J-C. Ces pyramides abritent des souverains koushites, appelés pharaons-noirs, qui agissaient comme des vassaux sur les côtes méridionales de l’Empire égyptien.

Les pyramides de Nouri se distinguent de leurs homologues égyptiennes par le fait que la tombe se situe sous la pyramide et non à l’intérieur. Il est alors plus difficile pour les archéologues d’y accéder.

Il y a un siècle, George Reisner, archéologue d’Harvard, avait entrepris pour la première fois des fouilles sur ce site. Il n’a cependant pas publié le résultat de ses recherches, estimant que les pharaons-noirs étaient racialement inférieurs. En outre, en 1922, la découverte de la tombe de Toutankhamon a concentré l’attention des archéologues sur la Vallée des Rois, située 500km plus au nord.

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En 2018, Pearce Paul Creasman visite pour la première fois la nécropole de Nouri et décide d’entreprendre les fouilles que George Reisner n’a jamais achevées. Creasman concentre ses fouilles sur la pyramide de Nastasen, pharaon mineur qui a dominé le kush entre 335 et 315 avant J-C. Il est le dernier souverain à être enterré à Nouri.

Se fiant aux notes de Reisner, Creasman et son équipe creusent dans la roche un escalier menant aux chambres funéraires de Nastasen. Cette entreprise leur prend beaucoup de temps et ce n’est que depuis janvier dernier que les archéologues ont accès à l’entrée de la sépulture.

Les archéologues se rendent alors compte que la sépulture est submergée d’eau. Les notes de Reisner indiquaient déjà que la tombe était inondée, mais le niveau arrivait à cette époque à hauteur du genou. Creasman prend cet élément comme un défi à relever : il met ses connaissances d’archéologue sous-marin en pratique et place une goulotte en acier dans la chambre funéraire en prévention d’éventuelles chutes de pierres.

La pièce est trop étroite pour que les archéologues puissent y rentrer avec des bombonnes d’oxygène. Ils sont alors reliés à un tuyau qui pompe l’air à la surface. Avec ce procédé, Creasman est capable d’explorer plus en profondeur la tombe que Reisner. C’est ainsi qu’il découvre trois salles funéraires l’une à la suite de l’autre.

Les archéologues retrouvent notamment des figurines en terre et des morceaux de feuilles d’or qui recouvraient probablement des figurines en verre dissoutes à cause de l’eau. Ces feuilles sont les preuves que la tombe est restée pratiquement intacte depuis des siècles car des figurines sont des cibles faciles pour les pilleurs de tombe.

Le sarcophage en pierre du pharaon Nastasen se trouve dans la dernière pièce mais ne sera fouillé qu’en 2020. C’est un défi logistique énorme pour Pearce Paul Creasman mais celui-ci se montre optimiste. Pour lui, les archéologues disposent aujourd’hui des techniques suffisantes pour de telles fouilles. Il espère que son travail contribuera à une meilleure connaissance des pharaons-noirs.

Loreline Dubuisson

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