Thierry Boutemy, 49 ans, artiste et amoureux des fleurs : c’est lui qui avait imaginé les compositions florales pour la Marie-Antoinette de Sofia Coppola.
Qu’est-ce qu’un beau geste ?
Pour moi c’est un geste d’amour, de fraternité et de partage ; un échange que l’on vit à deux. Cela peut être un geste physique, comme prendre quelqu’un dans ses bras, ou un geste de parole ou de pensée, ce qui pour moi est plus fort encore.
Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?
J’ai pris deux mois de vacances, je me suis laissé le temps de vivre et de me nettoyer la tête en me consacrant uniquement à mes proches et pas à mon travail. Cela m’a permis d’aborder la rentrée avec plus de légèreté et de mieux résister à la négativité des personnes qu’on est parfois amené à fréquenter.
Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?
J’aborde les gens à propos desquels j’ai un a priori négatif dans un état d’esprit différent. J’essaie de me concentrer sur leurs beaux côtés, d’être à leur écoute et pas dans la critique, cela rend les relations et la vie beaucoup plus légères. Sinon, avec mon épouse nous nous occupons de notre voisine qui a des soucis de santé : on lui apporte à manger et on prend de ses nouvelles régulièrement, on passe voir si tout va bien.
Et pour la société ?
C’est surtout à travers mon métier que j’agis en faveur de l’environnement. En dénonçant, notamment, la production industrielle des fleurs. J’ai aussi placé des nichoirs et des mangeoires dans mon jardin pour que les oiseaux, les écureuils et les chauves-souris passent un meilleur hiver.
Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez-pas ?
Un jour, j’ai été trouver une personne qui m’avait fait beaucoup de mal pour lui expliquer ce que j’avais ressenti. Mais elle n’a rien compris à ma démarche ou peut-être n’a-t-elle pas voulu reconnaître le mal qu’elle m’avait fait.
Qu’avez-vous lu, vu ou entendu qui vous a fait du bien ?
Mon épouse est malade. J’ai rencontré des gens qui, en dehors du protocole médical strict, essaient de l’aider et je suis très touché par leur générosité.
Quel est l’acte dont vous êtes le plus fier ?
Avoir fait un enfant ! Avant de rencontrer ma femme, je n’en voulais pas et avec elle, tout est devenu naturel. J’aime aussi discuter avec les jeunes fleuristes et quand il me disent que je leur ai donné l’envie de faire ce métier, cela me bouleverse à chaque fois.
Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?
J’ai entrepris une thérapie, il y a vingt ans. Grâce à une psychologue, j’ai retrouvé la force que j’avais en moi mais que les épreuves ou certaines personnes m’avaient enlevée.
Quelle personne vous inspire ?
Gandhi, et depuis l’enfance. Même s’il a des côtés sombres aussi, je ne garde de lui que le côté positif.
Selon vous, le monde irait mieux si…
On était moins intéressé par l’argent.
