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Stéphane Bissot nous explique son beau geste : « Celui qui le reçoit s’en souviendra toujours comme d’une caresse »

Stéphane Bissot, 40 ans, comédienne. A l’affiche de Convoi exceptionnel, de Bertrand Blier.

Qu’est-ce qu’un beau geste ?

Un geste généreux, sans calcul, sans stratégie. S’il peut être petit, large, répété ou unique, il est toujours précieux et franc. Et si celui qui le pose doit l’oublier, celui qui le reçoit s’en souviendra toujours comme d’une caresse.

Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?

J’ai passé du temps en famille, notamment avec mes filleuls et mes neveux. Revenir à eux nourrit mon âme et me reconnecte à mes racines, ce qui est très important pour moi.

Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?

En collaboration avec les Midis de la poésie et La Bellone, à Bruxelles, j’ai coordonné un apéro-rencontre à la mémoire de l’écrivaine Elisa Brune, décédée en novembre dernier. Une femme aux multiples talents, à découvrir ou redécouvrir à travers la voix de ceux et celles qui l’ont aimée.

Et pour la société ?

J’ai évidemment participé à la Marche pour le climat. Nous n’avons qu’une seule voiture, mon compagnon et moi : c’est un choix que nous avons fait jadis, avant de pouvoir, un jour peut-être, nous en passer définitivement.

Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?

Je ne leur veux pas de mal, je ne les décrie pas : ce n’est déjà pas si mal ! Même si, bien sûr, le plus simple reste d’aimer. Il m’est aussi souvent arrivé de bondir de joie en rencontrant quelqu’un que je n’avais pas vu depuis longtemps, avant de me rappeler que cette personne m’avait fait un sale coup. Dans l’instant, j’avais oublié, ce qui est une bonne chose.

Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?

Greta Thunberg, la jeune activiste suédoise qui a pris courageusement la parole à la conférence des Nations unies pour le climat. A 15 ans à peine, elle parle  » clair « . Je suis très impressionnée par les paroles des jeunes durant les marches qu’ils organisent pour la protection de l’environnement, comme celles des  » accueillants  » qui s’expriment via la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés. Et enfin, le discours de Denis Mukwege lorsqu’il a reçu son prix Nobel.

Quel est l’acte dont vous êtes le plus fière ?

A 14 ans, j’ai organisé 15 jours de vacances à la mer du Nord pour mon groupe d’amis. J’avais trouvé un appartement, planifié et budgété le voyage, en prévoyant les horaires de départ et d’arrivée de chacun. Pour moi, cette expérience fut comme un rite de passage.

Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?

Ma mère qui me stimulait et me poussait dans la voie des arts dès avant ma naissance. A 16 ans, j’ai décidé que je deviendrais actrice et elle a accepté que j’intègre des humanités artistiques. Elle m’a toujours encouragée à suivre ma voie.

Quelle est la dernière chose que vous ayez donnée ?

Les clés de ma maison à une amie en galère.

Quel geste avez-vous regretté de ne pas avoir posé ?

Même si j’en ai, je tue les regrets car ils nous empêchent de renaître tous les jours.

Selon vous, le monde irait mieux si…

Les blessures d’enfance de nos dirigeants étaient soignées avant qu’ils n’accèdent à des postes à haute responsabilité. Et si l’argent ne revêtait pas autant d’importance.

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