Michel Bussi: « J’adore préparer des surprises d’anniversaire »
Le beau geste de Michel Bussi, 54 ans, écrivain et auteur de « J’ai dû rêver trop fort » (Presses de la Cité, 480 p).
Qu’est-ce qu’un beau geste ?
C’est un geste qui va au-delà de l’acte désintéressé : lorsqu’on accepte de perdre pour soi et ce, pour mieux donner à l’autre. C’est un sacrifice » élégant » que l’on cache à celui que l’on rend heureux pour ne surtout pas le faire culpabiliser.
Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?
Un grand voyage en Polynésie avec ma famille. C’est le genre de chose dont on rêve et qu’en général, on ne concrétise jamais. Nous, oui.
Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?
J’adore préparer des surprises d’anniversaire. Souvent, je compose des chansons émouvantes et personnelles que je chante ensuite. Professionnellement, je veille toujours à remercier ceux qui travaillent avec moi ; souvent les mêmes personnes car j’aime travailler » comme en famille « .
Et pour la société ?
Ça fait longtemps que je participe et soutiens des associations d’aide aux plus démunis. Jeune, j’étais animateur, puis directeur de centre de vacances pour des enfants défavorisés; aujourd’hui, je poursuis mon engagement comme membre actif de l’association Montjoie (www.montjoie.asso.fr).
Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?
J’ai un petit côté qui aime tout le monde et qui pense que tout le monde l’aime. Mais bon, j’essaie aussi de continuer à parler avec des gens qui ne partagent pas mes opinions, comme des personnes racistes.
Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?
L’abbé Pierre est enterré à côté de chez moi en Normandie. Des associations organisent souvent des fêtes ou des hommages en sa mémoire ou en faveur d’Emmaüs. Je suis touché car cela va à contre-courant du monde du » tout fric » de la société actuelle.
Quel est l’acte dont vous êtes le plus fier ?
Combiner ma vie de père avec ma vie d’écrivain. Quand on devient célèbre, le risque est de sacrifier le temps que l’on consacre à ses enfants, de se décharger des devoirs et de n’être jamais là. J’ai décidé de jongler avec mes horaires et de refuser 90 % des sollicitations pour rester avec eux.
Quel geste regrettez-vous de ne pas avoir posé ?
De ne pas avoir écrit plus tôt, de pas avoir tout arrêté à 25 ans pour écrire un roman (NDLR : avant d’être un romancier à succès, Michel Bussi fut professeur de géographie à l’université de Rouen).
Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?
L’écrivain Yves Jacob a envoyé mon manuscrit (NDLR : Les Nymphéas noirs , le cinquième roman de Michel Bussi qui voit alors ses ventes s’envoler) aux Presses de la Cité, à Paris. Sinon, ma maman qui, à la mort de mon père quand j’avais 10 ans, s’est retrouvée à devoir élever seule trois enfants.
Qui vous inspire ?
Les grands chercheurs en sciences sociales comme Yves Guermond, un de mes anciens professeurs. Souvent des scientifiques de l’ombre, des personnes nuancées, adeptes de la pensée complexe, en un mot l’inverse de ceux qui passent leur vie à la télé.
Selon vous, le monde irait mieux si…
S’il n’y avait plus de frontières et qu’on parlait tous la même langue. On ne garderait les Etats que pour le foot ou les JO.
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