L’initiative positive : engagés volontaires
Apparu récemment, le volontariat d’entreprise séduit toujours davantage. Le concept ? Le temps d’une journée, voire plus, des salariés prêtent main-forte à des associations. A la fois utile et gratifiant.
En Belgique, on recense 1,16 million de bénévoles, selon la dernière étude de la Fondation Roi Baudouin portant sur le sujet, menée en 2015. Un phénomène d’une ampleur conséquente, qui permet à des associations de tous horizons de fonctionner au quotidien. Depuis quelques années, un nouveau type de volontariat a vu le jour : celui issu du monde de l’entreprise.
Durant une journée, voire une semaine, des sociétés mettent leurs salariés » à disposition » d’associations pour réaliser des projets qui font sens et, ainsi, construire ensemble un avenir meilleur = ou du moins plus humain. Une tendance qui a le vent en poupe, comme le constate chaque jour Filip Van Mullem, créateur de Hu-Bu (Human Business). Son agence, qui a fêté ses dix ans en 2019, s’est donné pour mission de mettre en relation associations demandeuses et entreprises prêtes à alléger le temps de travail de leurs salariés souhaitant s’investir dans le bénévolat. » De nos jours, une part croissante d’employés souhaitent mener ponctuellement des actions au profit du monde associatif, argumente -t-il, et les grandes sociétés peuvent se permettre de leur accorder ce temps. »
Tous domaines confondus
Nettoyer la rivière Thines à Nivelles, préparer des colis de Noël pour les personnes précarisées, entretenir des parterres de fleurs… Ce ne sont là que quelques exemples d’activités pour lesquelles le secteur caritatif est en demande de main-d’oeuvre. Complémentaires aux teambuildings récréatifs, ces » time buildings » permettent en outre de valoriser certaines compétences de leurs collaborateurs, qui ne sont pas exploitées dans le monde du travail.
Dans le cadre de leur Semaine de l’engagement solidaire, Christophe Van Ophem, CEO d’Eiffage Benelux, permet ainsi aux employés qui le souhaitent d’offrir une journée de leur temps à l’association de leur choix. » C’est bien plus qu’un teambuilding. Au-delà de l’activité menée ensemble dans une ambiance sympathique et décontractée, c’est l’occasion pour chacun d’apporter sa contribution à une cause qui fait avancer le monde. C’est là que réside la plus grande satisfaction. » Une expérience tellement positive que le nombre d’inscrits augmente à chaque édition. » Participer à ce genre de projets remet en perspective nos préoccupations et le stress du quotidien « , détaille Eline Princen, responsable des ressources humaines au sein du groupe Eiffage. » Quand on est trop dans sa bulle, on oublie souvent que des enfants grandissent dans des conditions difficiles, que certaines personnes n’ont pas eu la chance de trouver un job ou d’avoir une famille pour les soutenir dans les moments difficiles… Ce type d’initiatives est gratifiant et remet les pieds sur terre. » Le rêve ultime de Filip Van Mullem ? Que chaque entreprise consacre une journée par an au secteur associatif.
Des plateformes dédiées
Chez Give a Day, on crée des journées à impact sociétal sur mesure pour les entreprises souhaitant s’investir auprès d’asbl, mais pas seulement. Depuis un an, Mathieu Jacobs, cofondateur de la coopérative, fournit aussi une plateforme en ligne aux organisations qui entendent proposer à leurs employés de s’investir en faveur d’une bonne cause. Parmi elles, l’ULB, dont les membres du personnel comme les étudiants peuvent trouver en ligne un éventail de projets de volontariat en phase avec leurs centres d’intérêt et leurs disponibilités.
» L’engagement faisant partie de nos valeurs fondamentales, c’est important pour nous d’offrir à notre communauté l’occasion de concrétiser cette envie grâce à un outil ludique et à la pointe de la technologie « , précise Antoine Salomé, actif au sein de l’association ULB Engagé, l’incubateur de projets du campus. Une expérience tellement fructueuse qu’elle a donné naissance aux Journées de l’engagement ( NDLR : organisées en mars, elles ont été exceptionnellement reportées à novembre prochain, pour cause de coronavirus). » Pendant trois jours, les acteurs et étudiants de l’ULB pourront prester des missions en tant que volontaires auprès d’écoles et d’institutions bruxelloises « , poursuit Antoine Salomé. L’initiative a suscité un engouement tel que, désormais, elle se déclinera chaque année autour d’une thématique différente.
Même si cette activité est un peu plus confidentielle, la coopérative propose également aux salariés de s’investir dans un volontariat à plus ou moins long terme. Sur son temps de travail, un employé ayant obtenu l’aval de son responsable peut, par exemple, faire profiter une asbl d’un soutien ponctuel ou de son expertise dans une série de domaines (communication, secrétariat, stratégie…). Des missions susceptibles d’apporter un sentiment de bien-être à ceux qui les réalisent et même d’être valorisées par la suite au sein de l’entreprise.
Par Annabelle Duaut.
Aider de chez soi
Dans le cadre de la crise liée au Covid-19, la plateforme Give a Day invite les citoyens à se serrer les coudes. Comment ? En mettant gratuitement à disposition des communes, associations et communautés sa plateforme destinée à faire le lien entre offre et demande d’aide. Afin de pallier le risque de solitude chez les personnes âgées, la campagne #volontariatdechezsoi a également été lancée. » Nous proposons dix défis de bénévolat virtuel et soutenons les actions et l’engagement que vous pouvez réaliser, dès maintenant, de chez vous » , avance Mathieu Jacobs, directeur de Give a Day. » Par exemple, appeler les personnes âgées pour discuter avec elles ou les rassurer, lire un livre pour les enfants via Skype ou Facebook live… Il y a tellement de gens qui ne peuvent plus aller travailler, et tellement de choses que nous pouvons faire « digitalement » ou à la maison. Nous rassemblons les bénévoles autour de dix défis, afin que nous puissions aider tous ensemble. «
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