Le beau geste de Marc Vossen : « Bonjour, bravo, merci, je t’aime »
Marc Vossen, 61 ans, CEO de NRJ et Nostalgie.
Qu’est-ce qu’un beau geste ?
Un mot : dire merci. Pour moi, remercier, c’est reconnaître l’attention que quelqu’un m’a portée. C’est un mot qui » reconnaît » le respect, l’attention et l’élégance dont on a fait preuve à mon égard.
Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?
Si le beau geste c’est de dire merci, je me suis rendu compte que je ne me l’étais jamais vraiment dit à moi-même : ce qui est une erreur. Sinon, j’ai pris dix jours de vacances où j’ai beaucoup moins travaillé et durant lesquels j’ai accordé à ma compagne toute l’attention qu’elle mérite et ce, en jouissant de l’instant présent.
Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?
Dire » bonjour » à chaque personne que je croise, en la regardant dans les yeux avec attention et non pas machinalement. Et dire » je t’aime » à mes filles et à ma compagne à chaque moment.
Et pour la société ?
Faire du journalisme constructif, ouvrir des portes aux solutions et parler avec bienveillance de sujets mais aux gens aussi. A la radio, nous essayons d’être neutre en CO2, de réduire au minimum nos émissions et de mesurer monétairement ce qui reste en l’investissant dans des projets écologiques.
Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?
Il y a vingt ans, j’ai dû licencier un journaliste, brillant, mais qui ne cadrait pas avec l’entreprise. A l’époque, je l’ai fait de manière très lâche et je sais qu’il m’en a gardé rancune. Des années plus tard, je me suis excusé en assumant ma responsabilité. Il fallait avoir l’énergie et le courage de le faire même si cela ne change rien aux sentiments qu’il me porte.
Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?
Une autre fin de monde est possible, de Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, un livre qui m’a donné une niaque incroyable. Je suis fasciné par les gens qui cherchent des solutions et qui ont l’audace, comme Anuna De Wever, Greta Thunberg et Adelaïde Charlier, de vouloir changer le monde.
Quel est l’acte dont vous êtes le plus fier ?
Tous les jours, je suis fier de l’engagement que j’ai pris : transformer le monde mais » une personne à la fois « . Par exemple, en disant bonjour, en remerciant et en regardant les gens avec bienveillance.
Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?
Une amie, Catherine Servaes (RMB) qui, à quatre reprises, m’a aidé à rebondir dans ma vie professionnelle en parlant de moi à des gens. Un ange gardien qui a eu une importance capitale dans ma vie professionnelle.
Quel geste avez-vous regretté de ne pas avoir posé ?
De ne pas avoir serré ma fille dans mes bras avant qu’elle ne meure. La vie, c’est quatre mots : » Bonjour, bravo, merci, je t’aime « . Si je le dis autant et à tout le monde c’est sans doute parce que je n’ai pas pu le faire avec Sophie (NDLR : décédée à neuf jours).
Qui vous inspire ?
Mes filles, Elles m’ont appris à me reconnecter à moi-même, à assumer ma fragilité et à accepter de ne pas toujours être fort. Léonard de Vinci aussi, je suis fou de son sfumato, sa manière d’ajouter des couches de glacis qui atténuent les contours de ses oeuvres qui, pourtant, sont d’une précision diabolique.
Selon vous, le monde irait mieux si…
Les richesses étaient mieux réparties et si chacun acceptait sa part d’ombre et de lumière.
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