Le beau geste de Fabienne Bister : « Ne plus parler des gens mais parler aux gens »
Fabienne Bister, 55 ans, administratrice déléguée de la moutarderie Bister-L’Impériale. Un beau geste m’évoque la générosité, la solidarité, un » cadeau » que l’on fait aux autres ou à l’environnement.
Qu’est-ce qu’un beau geste ?
Spontanément, cela m’évoque la générosité, la solidarité, un » cadeau » que l’on fait aux autres ou à l’environnement. Il renferme une notion d’idéalisme, mais également une forme d’élégance physique ou mentale, en un mot, c’est trouver les mots ou les gestes qui font du bien.
Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?
J’ai pris du recul par rapport à mon travail pour prendre soin de moi. 2018 fut une année très difficile, couronnée par le décès d’une collaboratrice avec laquelle j’étais très complice, donc je me suis imposée une sorte de mi-temps au travail l’automne dernier en utilisant mon temps libre pour me reconstruire.
Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?
Le fait d’avoir dû lâcher prise a libéré mon entreprise. Cela a permis de donner plus de champ à mes collaborateurs pour prendre leurs responsabilités et augmenter leur degré d’implication. Nous avons également organisé un week-end de team building à Athènes, ainsi qu’un dîner de Nouvel An où tout le monde était présent.
Et pour la société ?
Mon implication pour défendre les petites PME au sein d’organisation comme la Febia, l’UWE ou la FEB, ce sont des mandats non rémunérés et qui me prennent beaucoup de temps. Ce n’est pas facile pour une petite entreprise comme la mienne de s’impliquer autant mais je le fais.
Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?
J’essaie de ne pas perdre mon énergie à ne pas aimer les gens et je me force à les accepter tels qu’ils sont.
Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous a fait du bien ?
Un livre, L’Homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle. Et un film, Demain, qui fait écho à ma personnalité, qui cherche toujours les solutions plutôt que de se concentrer sur les problèmes.
Quel est l’acte dont vous êtes la plus fière ?
J’ai mis au monde et élevé mes deux filles dont je suis extrêmement fière.
Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?
C’est à la suite des suggestions de deux personnes, dont Henri Mestdagh, que j’ai décidé de quitter le journalisme pour rejoindre mon père dans l’entreprise familiale en 1991. Sans eux, je serais sans doute arrivée trop tard.
Quel geste regrettez-vous de n’avoir pas posé ?
Quand j’ai bu un verre, j’ai tendance à trop parler et trop longtemps, je finis par me prendre pour Dieu en voulant changer le monde. Donc apprendre sans doute à me taire un peu plus ou parler moins longtemps.
Quelle est la dernière chose que vous avez donnée ?
Ma fête d’anniversaire pour mes 55 ans, un grand moment de bonheur pour moi mais aussi pour tous mes amis.
Qui vous inspire ?
Je suis plus inspirée par les livres ou les citations que par les personnes elles-mêmes. Chaque semaine, j’affiche une citation aux valves de l’entreprise, comme celle de Spinoza : » Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre. » Ou de George Bernard Shaw : » Depuis que j’ai appris à rire de moi-même, je ne m’ennuie plus jamais. »
Selon vous, le monde irait mieux si…
Si on enseignait la gentillesse, le respect de la différence, la bienveillance envers soi et envers les autres. Si on valorisait le pouvoir du sourire et de l’optimisme, qui sont deux des attitudes très contagieuses. Changer aussi dans les médias, le » good news is no news » par » good news is now news « . Et enfin, ne plus parler des gens mais parler aux gens.
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