Daniel Hanssens : « Le monde irait mieux s’il était dirigé par des enfants »
Daniel Hanssens, 55 ans, fondateur et directeur de la compagnie de théâtre La Comédie de Bruxelles.
Qu’est-ce qu’un beau geste ?
Un geste auquel on ne réfléchit pas, qui est poussé par sa nature profonde et qu’on fait dans l’ombre.
Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?
J’ai décidé de respecter mon corps que j’ai trop malmené durant ces trente dernières années. Dans les bons ou les mauvais moments, je mangeais trop. Aujourd’hui, je suis au régime et je fais du sport.
Et pour votre entourage privé et professionnel ?
J’ai augmenté ma collaboratrice qui le méritait amplement vu le travail qu’elle accomplit au quotidien. Sinon, j’ai raccompagné une femme et son enfant chez eux : la dame avait eu un accident de voiture sous mes yeux et son véhicule ne redémarrait plus. C’est dommage que peu de gens le fassent, moi je trouve cela normal. Mais il faut dire que souvent quand on propose d’aider des gens dans la rue, ils croient que c’est un piège et qu’on chercher à les voler ou les agresser. C’est triste.
Et pour la société ?
J’ai décidé d’économiser l’eau et de réduire considérablement mes déchets et mes achats trop emballés. Je vais aussi utiliser davantage mon vélo pour les courtes distances.
Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?
Je n’ai jamais refusé d’aider quelqu’un. J’ai très peu d’ennemis. Avoir des ennemis, ça prend trop de temps. Il y a quelques mois, un gars qui m’avait traîné dans la boue quand j’étais dans le désarroi m’a demandé de l’aide, car il était lui-même dans un gouffre. Je n’ai pas discuté, je sais trop ce que c’est d’être dans l’abîme et je ne le souhaite à personne. Je l’ai aidé. Mais il reste un ennemi dont je me méfierai jusqu’à la fin de mes jours. Et il le sait !
Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?
Le fait que des hommes et des femmes plantent des arbres, dans le monde, par millions ; qu’un jeune gars ait créé un système pour nettoyer les océans du plastique qui détruit notre écosystème ; que des villes, parfois les plus polluées naguère, innovent par des potagers gratuits pour les nécessiteux et modifient leur système de production abandonnant complètement le pétrole au profit de l’éolien… Je crois en l’homme s’il décide de quitter son confort actuel et de repousser son égoïsme.
Quel acte avez-vous posé dans votre vie et dont vous êtes le plus fier ?
J’ai permis à des personnes de témoigner leur amour avant que leurs proches ne s’en aillent.
Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?
Mes amis et mon entourage ont (eu) beaucoup de patience envers moi alors que je pataugeais dans les difficultés professionnelles et personnelles. J’avais très sale caractère à l’époque, j’étais nerveux, fâché, révolté et triste. Je les remercie encore.
Qui vous inspire et pourquoi ?
Nelson Mandela qui, malgré trente années d’enfer, est resté un homme de générosité, de compassion et de compréhension. Il a fait énormément pour son pays et son entourage. Mes enfants aussi, pour ce qu’ils sont et ce qu’ils osent, je les admire.
Quelle est la dernière chose que vous ayez donnée ?
J’ai donné l’heure dans la rue, du temps à un ami qui avait besoin de parler et des fleurs à ma compagne.
Selon vous, le monde irait mieux si…
Il était dirigé par des enfants.
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