Communiquer par métahologrammes, bientôt une réalité ?
La fin des visioconférences ? Certainement, si l’on dispose de métahologrammes en 3D, projetables simultanément partout dans le monde, avec lesquels on pourrait interagir. Telle est la promesse ambitieuse des chercheurs de l’université sud- coréenne Postech (Pohang University of Science and Technology).
Quand on parle d’hologramme, certains visualisent encore la scène mythique de La Guerre des étoiles (1977) dans laquelle le droïde R2-D2 projette une image en volume vacillante de la princesse Leia, appelant Obi-Wan au secours. D’autres pensent à la désormais fameuse performance du politicien français Jean-Luc Mélenchon qui, en 2017, était » apparu » simultanément lors de meetings se tenant au même moment dans plusieurs villes de France. On pourrait rétorquer que ni la princesse ni l’Insoumis n’étaient alors de véritables hologrammes. Ainsi, Mélenchon a-t-il eu recours à un vieux truc de magicien, une astuce d’illusionniste devenue célèbre au xixe siècle : » Le fantôme de Pepper « . Ce que le public a vu est en réalité la projection d’une image sur une vitre inclinée à 45 degrés, cachée de la vue des spectateurs.
La technologie que propose Postech est à mille lieues de tout ça. Bien plus bluffante. Avec ses images en 3D qu’on a envie de toucher, elle pourrait constituer le moyen ultime de télécommunication, remplaçant smartphone et télévision. Une aubaine pour l’info, le divertissement, la politique, l’éducation, ou encore la sécurité – les contrôleurs aériens, par exemple, pourraient visualiser en 3D les avions en approche d’un aéroport. Concrètement, les chercheurs se sont basés sur la nanophotonique, l’étude de l’interaction de la lumière avec de la matière à l’échelle nanométrique. Ils ont ainsi mis au point un minuscule dispositif optique plat, des centaines de fois plus mince qu’un cheveu, grâce auquel on pourrait projeter, à plusieurs endroits de la planète, une image de soi-même en 3D, avec laquelle celles d’autres personnes pourraient interagir. D’ailleurs, le titre de l’article publié par Postech fait référence au blockbuster américain Black Panther (2018), dans lequel les protagonistes communiquent entre eux via des hologrammes.
Mais pourquoi parle-t-on ici de métahologrammes ? Parce que cette technologie utilise des métasurfaces : des structures artificielles possédant des propriétés électromagnétiques allant au-delà ( meta, en grec) de celles des matériaux conventionnels, grâce à leur constitution macroscopique particulière. On est ici dans du tellement petit que rien n’empêche d’imaginer que ces méta-appareils soient dissimulés dans une page de journal, le menu d’un restaurant ou une carte de visite. De quoi exciter, entre autres utilisateurs potentiels, les services secrets ou les lanceurs d’alerte qui auraient besoin de faire passer un message depuis un pays où l’info est muselée.
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