Ces meubles sont en… patates recyclées
Savez-vous que les pelures de pommes de terre sont des fractions de meubles en puissance ? Une start-up anglaise dénommée ChipsBoard développe en effet des panneaux agglomérés biologiques au départ de la peau des patates. Cinq kilos de ces dernières permettent de créer un panneau d’un kilo. Ce nouveau type de matériau, conçu comme une alternative écologique au MDF, peut être utilisé dans la fabrication de mobilier. Il se chuchote qu’une entreprise suédoise bien connue est déjà sur la balle…
Que deviendra votre table de chevet façonnée de pelures agglomérées une fois qu’elle aura un pied cassé et sera irréparable ? Comme tout matériau biologique, elle se dégradera et retournera nourrir le sol. Rowan Minkley, le CEO d’à peine 23 ans, tient à rassurer les non-initiés du compostage : » Bien que biodégradables, nos matériaux ne commenceront bien sûr pas à pourrir pendant leur durée de vie normale. Comme dans le compostage industriel, leur décomposition ne se déclenchera qu’en présence de bactéries spécifiques et de chaleur, ainsi qu’en étant imprégnés d’eau. »
La biodégradabilité totale a été attestée par de premières expériences. Voilà qui devrait permettre aux jeunes inventeurs de soumettre leurs biomatériaux à une certification » Cradle 2 Cradle « . Il s’agit d’une philosophie de production industrielle qui intègre à tous les niveaux – de la conception à la réutilisation du produit en passant par sa production -, une exigence écologique dont le principe est » 0 pollution, 100 % recyclé « .
C’est l’une des plus exigeantes certifications au monde en matière d’économie circulaire. Pour espérer l’obtenir, aucun des matériaux conçus par ChipsBoard n’implique l’utilisation de résines toxiques ou de produits chimiques dérivés du pétrole. Une gamme colorée par des pigments naturels permet en sus d’éviter toute imprégnation postérieure par de la peinture chimique qui ferait perdre sa biodégradabilité au matériau.
Concrètement, après avoir été collectées auprès d’industriels de l’agroalimentaire, les pelures brutes de pommes de terre subissent divers processus de raffinage. De quoi créer un liant biologique qui permet d’agglomérer des fibres naturelles, notamment des résidus de peaux de pomme de terre, de bambou, de bois recyclé ou encore de houblon. Ensuite, ce composite est compressé à chaud en un panneau robuste qui peut ensuite être transformé en meubles.
Le processus de production est similaire à celui du MDF, à la différence près qu’il n’utilise aucun produit chimique, polluant ou mauvais pour la santé. Grâce aux pelures de patates, on va enfin pouvoir respirer à pleins poumons l’air intérieur des maisons.
Par Laetitia Theunis.
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