L’activité des Perséides atteindra son apogée entre le 10 au 13 août, avec un pic d’observation prévu dans la nuit du 12 au 13 août. © Getty

Les Perséides promettent une pluie d’étoiles filantes ce week-end: comment les observer (et ne pas les confondre avec les satellites)

Elise Legrand
Elise Legrand Journaliste

Les Perséides traversent le ciel belge depuis fin juillet. Le pic d’observation de ce phénomène céleste est attendu entre le 10 et le 13 août. Jusqu’à soixante étoiles filantes par heure pourraient être observées.

Un véritable spectacle lumineux. Le ciel belge devrait regorger d’étoiles filantes dans les nuits à venir. L’activité des Perséides atteindra en effet son apogée entre le 10 au 13 août, avec un pic d’observation prévu dans la nuit du 12 au 13 août.

Visible à l’œil nu, ce phénomène céleste tient son nom de la constellation de Persée. «Avec les Géminides, qui traversent le ciel mi-décembre, les Perséides représentent le meilleur moment de l’année pour observer des essaims d’étoiles filantes», assure Emmanuel Jehin, astrophysicien à l’ULiège et président du Groupe Astronomie de Spa.

Habituellement, lors de cette période de l’année, une étoile filante est observable toutes les cinq minutes. Mais quand les conditions sont réunies, le spectacle peut encore être plus grandiose. «2023 a été une année exceptionnelle, se remémore Emmanuel Jehin. Au pic d’activité, nous avons pu voir une étoile filante chaque minute! En 30 ans d’astronomie, je n’avais jamais vu ça. Espérons que cela se reproduise cette année.»

L’astronome prévoit d’excellentes conditions d’observation samedi soir, à partir de 23 heures. «Ce sera la meilleure nuit, car le ciel sera parfaitement dégagé, argumente-t-il. Les prévisions météo pour le début de semaine prochaine sont malheureusement encore trop incertaines.» Pour maximiser ses chances, l’astronome conseille de s’éloigner de la pollution lumineuse des villes et de privilégier la campagne. Mieux vaut également trouver un spot bien dégagé à l’horizon (pas d’immeubles ou d’autres obstacles dans le champ de vision) et diriger son regard vers une partie du ciel peu éclairée par la lune.

Mais attention toutefois à ne pas confondre les étoiles filantes avec des satellites artificiels, toujours plus nombreux dans l’espace.

Qu’est-ce qu’un satellite et comment le reconnaître?

Un satellite artificiel est un engin, fabriqué par l’homme, placé en orbite autour d’un astre. «Le satellite ressemble à un petit point lumineux, qui se déplace lentement dans le ciel, indique Emmanuel Jehin. Certains sont plus rapides que d’autres, en fonction de leur altitude. Plus ils ont l’air rapides, plus ils sont bas.» Les satellites artificiels visibles à l’œil nu sont ceux qui se situent sur l’orbite basse, soit entre 400 et 600-700 km d’altitude. 

A qui appartiennent ces satellites et quel est leur rôle?

«Une grande moitié des satellites artificiels sont des étages de fusée abandonnés dans l’espace, précise l’astrophysicien. On les reconnaît car ils varient d’éclat. Ils font parfois un gros flash en fonction de leur exposition et de leur rotation.» Mais il existe d’autres satellites artificiels, comme les satellites d’observation de la Terre ou des océans, des satellites militaires ou des satellites scientifiques. «Parmi les scientifiques, il y a notamment la station spatiale internationale. Elle fait des passages réguliers au-dessus de la Belgique, environ tous les mois.»

Enfin, les satellites commerciaux sont également de plus en plus présents dans le ciel. «Les satellites Starlink d’Elon Musk sont partout, note Emmanuel Jehin. Musk en envoie environ 60 par semaine dans l’espace, depuis cinq ans.» Les engins Starlink, qui servent à capter l’internet à haut débit partout sur Terre, sont tellement omniprésents qu’ils gênent les astronomes dans leur travail d’observation. Très réfléchissants, ils gâchent les images et les mesures prises par les professionnels. «Le ciel devient vraiment embouteillé».

Pourquoi les satellites brillent-ils?

Les satellites n’ont pas besoin de phares pour être lumineux. «La plupart des satellites se trouvant à plus de 500 km d’altitude, ils captent toujours la lumière du soleil, alors que nous, nous sommes dans l’ombre, explique l’astrophysicien. Ils sont donc illuminés par le soleil et réfléchissent la lumière.»

Comment identifier un satellite?

Outre l’observation à l’œil nu, plusieurs outils permettent d’identifier les satellites artificiels. L’application gratuite HeavensAbove, par exemple, propose une carte du ciel qui référence les différents satellites. En cliquant sur ces derniers, on peut savoir par qui ils sont envoyés (organisation, pays), la date de leur envoi ainsi que leur rôle.

Comment différencier les satellites des étoiles filantes?

«Les deux phénomènes n’ont rien à voir», tranche Emmanuel Jehin. L’étoile filante passe dans le ciel en une fraction de seconde, alors que le satellite artificiel peut prendre plus de deux minutes pour le traverser et ne change pas d’éclat. «L’étoile filante, on la reconnaît tout de suite, car elle file à très grande vitesse. Les Perséides ont généralement une vitesse de 62km/seconde donc le temps de la voir, c’est déjà fini. On ne peut pas se tromper.»

Le satellite semble plutôt avoir la même vitesse qu’un avion. «En réalité, le satellite va beaucoup plus vite, mais il se trouve bien plus haut dans le ciel, rappelle l’astrophysicien. L’avion vole à une altitude bien plus basse. Il est équipé de lumières clignotantes, généralement deux blanches sur les ailes et une rouge ou une verte qui clignote, ce qui permet de les identifier facilement. »

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