Une vidéo n’est pas un prof
L’enseignement flamand est au bord du gouffre. Sa qualité déclinante, la pédagogie ludique, les scores Pisa ont dominé des années durant le débat public. Non pas que ces discussions aient été sans importance, mais quasiment rien n’a été fait entre-temps pour éviter aux élèves d’avoir à fixer un tableau vide. Rien d’inattendu à cela, pourtant: il suffisait de consulter les chiffres de natalité et les tableaux du personnel pour voir les problèmes poindre à l’horizon.
Le déficit en enseignants n’est pas une vue de l’esprit mais une crise qui ne cessera de s’aggraver. Au rythme actuel, l’enseignement fondamental et le secondaire auront besoin de huit mille enseignants supplémentaires. Par an. […]
La crise est totale. Tous les signaux d’alarme retentissent en même temps. Rue de la Loi, la résignation semble régner. Le déficit en professeurs ne figure tout simplement pas en haut de l’agenda. Le ministre compétent, Ben Weyts (N-VA), a hérité de ce déficit et peut difficilement en être tenu pour responsable, mais le fait est qu’il n’a aucun plan digne de ce nom pour faire face au problème. Il ne semble pas y avoir grand-chose d’autre à faire que de proposer des rustines. Comme le «blended learning» où les étudiants reçoivent en partie les leçons par vidéo. Mais une vidéo n’est pas un enseignant.
Le déficit en profs est aussi perçu comme une menace directe pour la prospérité et la croissance économique de la Flandre. Rue de la Loi, on regarde et on s’ en tient là.
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