La Flandre est grosse consommatrice en surfaces à bâtir. Un handicap en cas de pénurie d’eau. © belga image

Une peur bleue d’être à sec

Chaud devant: la Flandre s’habitue à vivre sous le spectre d’une sécheresse prolongée qui lui rappelle chaque fois le fâcheux retard pris à modifier ses comportements.

La Flandre est grosse consommatrice en surfaces à bâtir. Un handicap en cas de pénurie d’eau.
La Flandre est grosse consommatrice en surfaces à bâtir. Un handicap en cas de pénurie d’eau. © belga image

Sale temps pour la Flandre. C’est avec une nervosité croissante que les experts en météo et en environnement scrutent un ciel jusqu’ici chiche en pluies régulières. Les puits d’eau peinent à se remplir alors qu’ils affichent déjà de bas niveaux et la perspective d’un été à nouveau extrêmement sec trotte dans les têtes, surtout celles des agriculteurs.

Le coupable est connu et désigné: le changement climatique dont on s’attend à ce qu’il fasse particulièrement souffrir une Flandre densément peuplée, grosse consommatrice en surfaces à bâtir, jusqu’ici peu économe en eau, bref mal armée pour affronter une rareté en or bleu.

Malade de plans

Aux députés qui s’en inquiètent, Zuhal Demir (N-VA), ministre de l’Environnement, ne peut qu’afficher des regrets éternels: «Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la Flandre a pris le train en marche bien trop tardivement pour agir effectivement contre la sécheresse. Cela fait dix ans que les experts nous disent: “De grâce, faites quelque chose!”.» Le message a trop tardé à percoler et les dégâts sont là: «Nous savons que la Flandre détient le plus faible niveau de disponibilité en eau, nous savons qu’en un demi-siècle, 75% de la nature humide y ont été détruits.» Le premier plan d’adaptation climatique que s’est donné le nord du pays, en 2012, n’a guère inversé le cours des choses: n’y figurait, rappelle Zuhal Demir, aucune mesure nécessaire pour s’armer correctement contre la sécheresse, comme remettre l’accent sur une nature humide et un écosystème propice à la captation de CO2.

Cela fait dix ans que les experts nous disent: “De grâce, faites quelque chose!”.

Trêve de lamentations, il était grand temps pour la Flandre de se doter d’un Blue Deal que le gouvernement Jambon (N-VA – Open VLD – CD&V) a pourvu d’un demi-milliard d’euros pour la législature qui court jusqu’à 2024, de s’engager dans un ambitieux programme de reboisement et un «stop béton» qui ne sera pleinement effectif que d’ici à 2040. Entre-temps, Zuhal Demir admet ne pas être une magicienne. «Il a déjà été souvent question de plans mais des plans, la Flandre en est malade.»

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