Patrimoine sans loterie
La Flandre renonce à cette façon de financer la sauvegarde de ses sites patrimoniaux. Le ministre Matthias Diependaele (N-VA) accuse la Loterie nationale de ne pas avoir voulu jouer le jeu.
SOS patrimoine en péril, rien ne va plus, faites vos jeux. Médiatisé dans l’Hexagone par le télégénique Stéphane Bern, «visage» de la sauvegarde du patrimoine architectural français, un «Loto du patrimoine» mitonné à la sauce flamande était dans les cartons du gouvernement Jambon (N-VA – CD&V – Open VLD), alléché à l’idée de pouvoir ainsi mobiliser le capital privé pour la bonne cause de la pérennité de ses monuments.
Concrétiser le filon passait par un terrain d’entente à trouver avec la Loterie nationale, acteur incontournable dans le registre des jeux de hasard. Raté. Le ministre flamand du Patrimoine et des Finances, Matthias Diependaele (N-VA), est au regret de devoir annoncer que les discussions ont tourné court et qu’une croix peut être faite sur l’organisation annuelle d’une «loterie du patrimoine flamand» qui se serait tenue dans la foulée des Journées du patrimoine.
Jusqu’à l’ absurde
A qui la faute? A la Loterie, assure sans hésitation le ministre flamand, fort marri qu’une «occasion en or» de financer l’entretien et la restauration du patrimoine de Flandre soit ainsi loupée. A force d’accumuler remarques et conditions, l’entreprise publique fédérale, sous couvert d’une bonne volonté de façade, se serait en réalité évertuée à dénaturer le projet cher au gouvernement flamand pour mieux le torpiller.
«Notre proposition initiale n’a cessé d’être édulcorée jusqu’à l’absurde, jusqu’à vider notre dossier de sa substance», se plaint amèrement Matthias Diependaele. Un préalable posé par la Loterie nationale devait achever de rendre toute formule imbuvable aux yeux de la partie flamande: apporter à cette tombola patrimoniale une touche foncièrement fédérale en la concevant comme une œuvre de bienfaisance étendue à toutes les parties du pays, «ce qui ne répondait pas à nos attentes de promouvoir notre Région et notre patrimoine flamand par le biais d’une marque distinctive forte, à l’exemple de ce qui se fait à l’étranger», grince un ministre tout dépité.
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