Comment le commerce des aliments peut contribuer à l’obésité
Si le commerce d’aliments importés permet à certains pays de varier leur alimentation, celui-ci peut entraîner de l’obésité, estime l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. La FAO invite à revoir les politiques commerciales en la matière pour prendre davantage compte le nutritionnel et la santé.
Le commerce des aliments peut contribuer à l’obésité, souligne, vendredi, un rapport de la FAO, qui invite à intégrer dans les politiques commerciales des éléments liés au sujet nutritionnel et à la santé, en particulier pour certains pays.
Les échanges sont essentiels à la sécurité alimentaire et à la diversité de l’alimentation, notamment dans des pays ne disposant pas d’une agriculture variée, note l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pour autant, « les interactions entre commerce et nutrition demandent une plus grande attention ».
Pour des pays comme les « petites îles en développement du Pacifique et certains pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient qui n’ont pas les ressources nécessaires pour produire assez de nourriture », les politiques commerciales doivent être plus en cohésion avec les objectifs nationaux en matière de nutrition et de santé publique, avance ce rapport. « Le commerce peut être directement lié à l’obésité dans des pays qui sont dépendants de l’importation », explique George Rapsomanikis, un des auteurs.
Il « augmente la diversité alimentaire, mais il peut faire baisser les prix d’aliments riches en sel, en matières grasses et en sucre« , explique l’économiste. Et « il y a un consensus sur le fait que la surconsommation d’aliments ultratransformés peut être liée à l’obésité« , ajoute-t-il. « Si les revenus d’un pays augmentent de 10%, il importera 7% d’aliments non transformés en plus et 11% d’aliments transformés en plus », analyse George Rapsomanikis, qui recommande le recours à des experts en nutrition et santé publique lors des négociations d’accords commerciaux.
Un étiquetage qui peut mener à des changements salutaires
« Les réglementations qui se sont avérées être efficaces par le passé sont celles qui sensibilisent le consommateur, les taxes et l’étiquetage nutritionnel« , souligne Andrea Zimmermann, économiste et co-autrice du rapport. « Des pays comme le Chili ou le Mexique mettent d’énormes signaux d’alerte sur les étiquettes d’aliments ultratransformés, et cela affecte la demande des consommateurs« , ajoute-t-elle. « Quand l’étiquetage nutritionnel est développé, l’industrie modifie parfois l’aliment sous la limite de matière grasse ou de sucre pour éviter l’étiquetage, car ils savent que cela diminuerait la consommation », complète George Rapsomanikis.
Selon la FAO, la prévalence de la sous-nutrition dans le monde est passée de 12,7% en 2000 à 9,2% en 2022. Sur la même période, celle de l’obésité dans la population adulte a crû à 15,8%, contre 8,7% en 2000. L’obésité touche désormais plus d’un milliard de personnes dans le monde, selon une étude dans la revue médicale britannique The Lancet, publiée en mars, qui montre une accélération du fléau dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires.
Entre 1990 et 2022, le taux d’obésité dans la population a quadruplé parmi les enfants et les adolescents et doublé parmi les adultes.
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