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Rencontre avec le sprinteur belge Jasper Philipsen: «Je veux remporter plusieurs étapes au Tour de France cette année»

«Je veux remporter plusieurs étapes au Tour de France cette année», affirme Jasper Philipsen. Le sprinteur limbourgeois a toutes les raisons d’appréhender le Tour avec assurance. «En principe, Alpecin-Deceuninck dispose du meilleur train.»

Il a bénéficié d’un répit plutôt bref. Le 9 avril, Jasper Philipsen s’est distingué sur les pavés de Paris-Roubaix. Trois semaines plus tard, il renouait déjà avec la compétition, à Eschborn-Francfort. Il n’aime manifestement pas le farniente. Avant le Tour de France, il a effectué un stage individuel à Ténériffe, un stage en altitude avec son équipe et il veut gagner des sprints au Baloise Belgium Tour ainsi qu’aux championnats de Belgique. Le sprinteur de 25 ans a un agenda chargé. Nous l’avons rencontré pendant son stage à Ténériffe, l’île des Canaries aux plages de sable blanc.

Sous un ciel bleu et un superbe soleil, alors qu’en Belgique, le printemps se faisait désirer. Être coureur cycliste n’est pas toujours désagréable. «En fait, ce stage à Ténériffe est devenu une habitude», explique Philipsen, histoire d’accroître notre jalousie. «Il est parfaitement possible de se détendre ici, mais je n’ai malheureusement pas suffisamment de temps. Je suis ici pour préparer le stage en altitude qui suit. Je suis capable de grimper, mais ce n’est pas mon terrain favori. Nous sommes entourés de montagnes, sur cette île. La météo et la qualité des chemins invitent aux longues sorties. Donc, on finit toujours par pédaler en côte. J’affûte ma forme quasi spontanément.»

Mathieu van der Poel emmène le train Alpecin-Deceuninck de Jasper Philipsen au dernier GP de l'Escaut.
Mathieu van der Poel emmène le train Alpecin-Deceuninck de Jasper Philipsen au dernier GP de l’Escaut. © GETTY

Es-tu en train de nous raconter que tu effectues un stage pour… te préparer à un autre stage, en altitude?

JASPER Philipsen: Tout à fait. On y va de bon cœur durant ces stages en altitude et il faut être certain d’être capable de supporter ce rythme. Si on souffre trop, pareil stage devient négatif pour la condition physique. N’oubliez pas non plus qu’il s’agit de stages de l’équipe. Personne n’a envie d’accuser du retard et d’être celui qui oblige les autres à l’attendre. Ces stages nous font souffrir, avec un objectif clair: nous permettre d’avoir des kilomètres de grimpe dans les jambes, afin d’être bons au Tour de France. Je suis prêt à souffrir si ça me permet de me distinguer dans l’Hexagone.

Philipsen jubile: il vient de s'imposer sur les Champs-Élysées.
Philipsen jubile: il vient de s’imposer sur les Champs-Élysées. © GETTY

Le début du Tour est corsé: les étapes du Pays Basque semblent particulièrement ardues. Il n’y aura vraisemblablement pas de sprint durant le premier week-end.

Philipsen: Ce n’est pas une mauvaise chose. On n’assistera donc pas aux sprints très nerveux de l’édition précédente, durant les étapes plates du Danemark. Nos muscles seront raides avant les sprints, ce qui opérera un tri et contribuera normalement à notre sécurité, puisque nous aurons plus d’espace. Il se pourrait que je me retienne durant ces premiers jours, puisque le tracé devrait convenir à Mathieu van der Poel. Dans un scénario idéal, l’équipe remporterait une victoire rapide. Ça me faciliterait la vie par la suite.

Comment vis-tu une étape de montagne, sachant que tu ne pourras pas la gagner?

Philipsen: Je suis en mode survie. Sans ambition ni stress. J’apprécie de pédaler entre tous ces gens fous de cyclisme. Mais je dois avant tout épargner mes forces en prévision des étapes qui comptent vraiment pour moi, évidemment. De nombreux collègues voient les choses autrement, mais j’aime participer au Tour. Ce sera mon quatrième. Le temps passe vite. Jusqu’à présent, la poisse m’a épargné et j’ai fait le plein de beaux souvenirs. Ça a un impact dans mon jugement, naturellement.

«Je veux acquérir plus de coffre sans que mon sprint en pâtisse»

Tu restes sur un printemps fantastique. Tu as remporté deux semi-classiques et terminé deuxième de Paris – Roubaix. Ces performances t’ont-elles surpris?

Philipsen: Dans un certain sens, oui. Je n’aurais pas pensé monter sur le podium de Paris – Roubaix. Mais si je prends un peu de recul, cette prestation s’inscrit dans une évolution de longue durée. J’ai progressé de saison en saison. J’espère n’avoir pas encore atteint le sommet de mes possibilités.

À Roubaix, tu as torturé Stefan Küng et Filippo Ganna, des spécialistes du chrono et des courses dures, et à la fin, tu possédais encore suffisamment de réserves pour placer un sprint dévastateur. Ce sont là de fameux atouts.

Philipsen: Dans un bon jour, j’en suis capable et c’est aussi un défi. Je ne veux pas perdre cet équilibre. Je veux acquérir plus de coffre sans que mon sprint en pâtisse. En fait, je dois avoir un moteur suffisant pour ne pas être épuisé à l’arrivée et pouvoir compter sur ma vélocité. Normalement, le nombre de courses durant lesquelles j’y parviendrai augmentera avec l’âge. Cette journée à Roubaix a changé quelque chose: désormais, je sais que je suis capable de gagner les courses les plus dures, si j’ai de bonnes cartes.

Ce qui a frappé à Paris – Roubaix, c’est que cinq sprinteurs, toi, Wout van Aert, Mads Pedersen, John Degenkolb et Max Walscheid, figurent parmi les dix premiers. Et Tim Merlier a attaqué toute la journée.

Philipsen: Ça vous surprend? Paris – Roubaix se déroule sur un tracé plat, qui comporte de nombreux efforts de courte durée, entrecoupés de temps de récupération. Il est logique que les sprinteurs puissent s’y distinguer. On a tous du coffre. À l’heure actuelle, les sprinteurs en ont également besoin.

Durant la semaine précédant Paris – Roubaix, tu as été vu en compagnie de Wout Van Aert dans un café. De quoi avez-vous parlé?

Philipsen: Nos groupes respectifs se sont croisés et nous sommes donc tous allés boire un café. Les classiques printanières étant quasiment derrière nous, on pouvait se le permettre. C’était la veille du GP de l’Escaut. En riant, j’ai promis de les inviter si je gagnais le lendemain (ce qui s’est produit, ndlr). Wout a répondu: «OK, moi, je paie après Paris – Roubaix.» Puisque la course ne s’est pas déroulée conformément à ses vœux, il ne nous a pas invités. Mais depuis, Wout a dit à plusieurs reprises que dorénavant, il paierait toujours quand on irait boire un café (il rit).

Épuisé et déçu après sa deuxième place lors de la 19e étape du Tour 2022.
Épuisé et déçu après sa deuxième place lors de la 19e étape du Tour 2022. © GETTY

«Avec Van der Poel, on forme un superbe tandem»

Mathieu van der Poel te doit-il un service au Tour de France? À charge de revanche de ton travail lors de Paris – Roubaix.

Philipsen: Mathieu est un chouette coéquipier, loyal. J’aime travailler à son service. Je sais qu’il conclura bien la course et que tôt ou tard, il me rendra la pareille. En fait, dans l’Enfer du Nord, je l’ai récompensé de ce qu’il avait fait à Tirreno – Adriatico. Il m’a emmené avec brio.

Tu étais invincible à Tirreno. Tes rivaux sont impuissants quand Van der Poel lance ton sprint.

Philipsen: On forme un superbe tandem. Mathieu est rapide et il sait exactement quand il doit accélérer. Je ne devais faire attention à rien, simplement pédaler vite. Fantastique! Au Tour de France, un autre spécialiste, Jonas Rickaert, se joint à nous. Si on peut se lancer mutuellement, il sera vraiment très difficile de nous vaincre. Je comprendrais que nos adversaires aient peur de nous. En principe, Alpecin-Deceuninck dispose du meilleur train de tout le peloton.

L’histoire de Jonas Rickaert est impressionnante. Il a retrouvé son niveau après deux opérations à l’artère fémorale, alors que cette lésion aurait pu mettre un terme définitif à sa carrière.

Philipsen: L’artère fémorale est un problème fréquent chez les cyclistes. L’opération, délicate, constitue la seule solution, et si elle échoue, on peut dire adieu à sa carrière. Il a dû se faire beaucoup de soucis. Heureusement, Jonas semble s’être bien rétabli. J’en suis content pour lui. Je ne peux pas dire de mal de ceux qui l’ont remplacé, mais l’absence de Jonas m’a certainement coûté des victoires. Il y a fort peu de coureurs qui possèdent les mêmes capacités. Pouvoir se glisser derrière Jonas Rickaert me place dans une situation nettement plus confortable.

«Quand on est malade, il faut arrêter, qu’on le veuille ou non»

Te tracasses-tu à propos du Covid? Le virus semble être à nouveau omniprésent et a beaucoup affecté le Giro.

Philipsen: C’est indéniable. Personne n’a oublié ce qui est arrivé à Remco Evenepoel. Je pensais que le pire était passé et le nombre d’abandons suite à des tests positifs m’a effrayé. On ne sait pas encore ce que ça donnera au Tour de France mais bon, il vaut mieux porter un masque que tomber malade.

Le reste de la société a oublié le virus. Plus personne ne se teste. Comment le peloton peut-il échapper à un regain de la pandémie?

Philipsen: Ce n’est pas évident. Les cyclistes sont très prudents et redoutent les infections. On était déjà sur nos gardes avant l’émergence de ce virus, mais il est impossible de se couper complètement du monde. Je suis surpris qu’on en reparle. Au Tour précédent, le Covid ne semblait plus poser problème et personne ne s’en est soucié pendant les classiques printanières. On pourrait croire qu’avec le retour du beau temps, les gens passent à nouveau plus de temps à l’extérieur et offrent ainsi moins de chances au virus.

Ce que je ne comprends pas, c’est qu’apparemment, un coureur contaminé peut décider lui-même de poursuivre la compétition ou pas. N’est-ce pas chercher les problèmes? Qui a envie de pédaler à côté d’un collègue malade?

Philipsen: Ça n’arrivera pas. Quand on est malade, il faut arrêter, qu’on le veuille ou non. Le peloton pédale à un tel tempo que ceux qui ne sont pas en pleine possession de leurs moyens sont lâchés. Il y a toutefois des exceptions. Remco s’est adjugé un contre-la-montre du Giro alors qu’il était malade. Mais en général, je pense que ceux qui sont positifs comprendront rapidement qu’ils doivent abandonner. Certaines personnes ne présentent aucun symptôme quand elles sont contaminées. Qu’elles continuent à courir ne constitue pas un problème à mes yeux.

Pour autant qu’elles ne contaminent personne.

Philipsen: C’est possible. Je ne connais pas le degré de contagion des personnes qui ne réalisent pas qu’elles sont infectées. Des personnes plus compétentes vont certainement se pencher sur la question et on verra bien comment l’organisation du Tour va gérer la problématique.

«Pogacar est le plus fort»

Qui va s’adjuger le maillot jaune?

Philipsen: Tadej Pogacar. Parce qu’il est le plus fort. Pogacar a été victime d’une grave chute à Liège – Bastogne – Liège, mais je pense qu’il va bien. On se connaît depuis mon passage chez UAE Team Emirates et on est restés en contact.

Tous les amateurs de cyclisme suivent le Tour et cette année encore plus que d’habitude, car on va assister à des courses extrêmement passionnantes.

Philipsen: La nouvelle génération de coureurs se livre constamment sans compter. Mathieu, Wout, Tadej et Remco sont une bénédiction pour le cyclisme. Et tu sais ce qui tombe pile au bon moment? Au coeur du peloton, la nouvelle série Netflix sur le Tour de France. Je pense qu’elle va attirer un nouveau public.

Le trailer est spectaculaire, avec des chutes massives, beaucoup d’émotions.

Philipsen: Oui, apparemment, ils ont mis l’accent sur l’émotion. Le Tour de France est une course intense, durant laquelle chaque coureur écrit sa propre histoire. Il se passe des choses dans tous les cars des équipes. Ces soucis, ces ambitions, ces accidents, c’est du pain bénit pour Netflix. Les larmes aussi, oui. (Il rit)

A-t-on beaucoup tourné chez Alpecin-Deceuninck?

Philipsen: Assez bien. Je ne serais pas surpris que Mathieu et moi-même figurions parmi les acteurs principaux, même si on ne sait jamais. Netflix a tourné des heures et des heures.

«J’ai intégré l’élite mondiale du sprint»

Tu es délivré depuis l’année passée de tes échecs au Tour. Combien d’étapes espères-tu gagner cette fois?

Philipsen: Je commence par le chiffre un. J’ai confiance en moi et en l’équipe. Le printemps me donne toutes les raisons d’y croire. Il est toujours dangereux d’émettre des ambitions, tant il peut se produire de choses en cours de route, mais je veux remporter plus d’une étape.

Vises-tu également le maillot vert?

Philipsen: J’y pense, même si l’équipe n’en a pas parlé. Tout dépend des ambitions de Wout van Aert.

Va boire un café avec lui, histoire de le sonder subtilement.

Philipsen: Je l’ai fait, mais il n’a pas dit grand-chose. (Il rit). Il faut être réaliste. L’année passée, j’ai terminé deuxième du classement du maillot vert, mais la différence était énorme. Wout avait quasi deux fois plus de points que moi. Tant que Van Aert convoite ce maillot et que la poisse l’épargne, il m’est quasi impossible de décrocher le maillot vert.

Avant le Tour précédent, je t’avais demandé qui était le meilleur sprinteur du monde. Tu hésitais entre Fabio Jakobsen et Caleb Ewan. Qu’en penses-tu maintenant?

Philipsen: Ewan a perdu des plumes ces six derniers mois. Il ne me fait plus très bonne impression. Jakobsen a également connu un début difficile, mais il semble l’avoir surmonté.

Tu n’es quand même pas inférieur à Jakobsen ou Ewan?

Philipsen: Non, ce n’est pas ça. J’ai intégré l’élite mondiale, mais je sais aussi que tout ce qu’il se passe avant le Tour peut être effacé. Le sprint évolue rapidement. Une victoire et Ewan est reparti. Deux victoires et il est le meilleur du monde.

Les sprinteurs ne cessent donc de passer des examens, même quand ils restent sur une superbe saison.

Philipsen: En effet. Dès que le Tour de France débutera, plus personne ne se souviendra de mes performances au GP de l’Escaut ou à la Classic Bruges – La Panne. Moi le premier. Il est logique de penser à l’avenir. C’est ce qui fait la beauté de ce sport: quand on échoue, on reçoit une nouvelle occasion quelques semaines plus tard.

«Je pense pouvoir jouer un rôle au Mondial»

Tes principaux atouts sont ton timing et ton placement. Peut-on apprendre à rouler à 70 km/h, avec un pouls à la limite?

Philipsen: Non, c’est inné. Je n’ai en tout cas suivi aucun cours. Il s’agit de comprendre ce qu’il se passe dans un sprint. La vitesse est essentielle, mais elle n’est utile que si on peut s’en servir au bon moment. C’est une question d’audace, de lecture de la course. Il faut également conserver son calme et opérer les bons choix. Bien estimer ce qu’il va se produire quand on amorce un mouvement. Je peux dire que c’est une de mes spécialités.

Est-ce un hasard si un coureur tombe souvent et un autre presque jamais?

Philipsen: Chacun estime les risques qu’il court et effectue ses choix à partir de ces données. Certains sont meilleurs que d’autres dans cette analyse. Il s’agit d’un exercice délicat, car la moindre erreur a de lourdes conséquences. Parfois, il faut pouvoir se dire: «Je ne vais pas y arriver, je freine.»

On ne t’a pas souvent vu louper un sprint parce que tu as freiné.

Philipsen: Non, c’est vrai… (Il rit) Mais je n’ai pas souvent provoqué la chute d’un autre non plus. Quand je rate mon sprint, c’est généralement parce que j’étais enfermé. Survivre au chaos du sprint relève partiellement de la chance et en même temps de la confiance qu’on a en ses lieutenants. De ce point de vue, j’ai tous mes apaisements chez Alpecin – Deceuninck. Notre équipe possède de formidables pilotes, qui sentent parfaitement ce qu’il va se produire.

Le Mondial de Glasgow, qui a lieu peu après le Tour, doit te convenir, mais la Belgique possède déjà deux chefs de file de premier ordre, Wout van Aert et Remco Evenepoel.

Philipsen: La Belgique a un problème de luxe. J’ai eu un entretien positif avec le sélectionneur et je pense pouvoir jouer un rôle à Glasgow, à condition que mon équipe soit d’accord. Ce jour-là, Mathieu porte le maillot orange, hein!

Et le championnat de Belgique?

Philipsen: Cette course figure sur ma liste. Après le stage en altitude et le Baloise Belgium Tour, je devrais être en pleine forme à Izegem. Il y aura beaucoup de coureurs d’Alpecin – Deceuninck et on formera probablement un des blocs les plus solides. Je ne suis donc pas dénué de chances.

Pas dénue de chances? Tu es le principal favori!

Philipsen: Pourvu que tu aies raison. (Il rit) Le championnat de Belgique connaît toujours un déroulement bizarre, il est souvent ponctué de retournements de situation. Mais je l’ai coché à mon calendrier, inutile de le nier. Je veux me rendre au Tour revêtu du maillot national.

«On verra comment Pedersen s’y prend»

Marc Lievers, le président du Fanclub Jasper Philipsen, voudrait savoir quand le sprinteur participera au Giro. Il a déjà enlevé des étapes du Tour et de la Vuelta et pourrait ainsi compléter son palmarès. «Je ne demande pas mieux, mais c’est d’autant plus difficile que je me suis distingué à Paris-Roubaix», répond Philipsen. «Le Tour d’Italie est programmé entre les classiques et le Tour, deux objectifs majeurs que je ne puis me permettre de rayer de mon agenda. Et y ajouter le Giro serait excessif. On ne peut pas tout gagner.»

Mads Pedersen effectue la combinaison cette année, même s’il a abandonné au Giro avant le début de la haute-montagne. «C’est exact. L’année dernière, Pedersen a réussi un bon Tour, puis une superbe Vuelta. Il va vouloir répéter le schéma, mais en étant au sommet de sa forme en France, cette année. La combinaison n’est pas impossible, mais elle me semble quand même très difficile. On verra comment Pedersen s’y prend.»

Son club de supporters rêve de le voir sur les routes transalpines. Philipsen sourit. «J’accéderai à cette demande un jour. Car rouler le Giro serait évidemment fantastique.»

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