Olav Spahl, chef de la délégation belge aux JO: «On peut viser plus de médailles qu’à Tokyo»
L’essentiel
• Le chef de mission de la délégation olympique belge, Olav Spahl, est optimiste quant aux chances de remporter plus de médailles aux Jeux de Paris qu’à Tokyo.
• Il est confiant dans l’amélioration globale des performances du sport belge, ce qui laisse présager de bonnes perspectives pour les Jeux futurs.
• Le cyclisme et les sports équestres sont des domaines où la Belgique a de fortes chances de remporter des médailles.
• Olav Spahl souligne l’importance de la santé mentale dans le sport de haut niveau et l’attention croissante qui lui est accordée.
• La coopération internationale et l’ouverture aux influences étrangères sont des atouts du sport belge.
Le chef de mission de la délégation olympique belge, Olav Spahl, est un Allemand qui a le sens du timing: jamais le sport belge n’a été aussi performant. Ce qui est plutôt de bon augure pour les Jeux.
Enfant, Olav Spahl s’est cassé la jambe. Son médecin l’a fait nager pour qu’il se remette. «C’est à ce moment-là que j’ai découvert à quel point c’était addictif de briser les murs», explique le dirigeant allemand du Comité olympique interfédéral belge (COIB). «D’abord, c’était: « Waw, ma jambe est à nouveau en bon état! » Ensuite: « Waw, je nage plus vite que jamais! » Et puis tout s’est enchaîné: je suis passé du niveau régional au national, puis à l’international.» «Briser les murs»… C’est littéralement ce qu’Olav Spahl a dû faire au COIB. Dans le hall d’entrée du bâtiment du Comité sont accrochés tous les noms des médaillés olympiques belges. La moisson de Tokyo 2021 a poussé les plaques nominatives jusqu’à la porte d’entrée, toute l’équipe de hockey ayant dû être rajoutée. En 2028, le COIB disposera d’un nouveau siège au Heysel. L’architecte d’intérieur doit être impatient de savoir combien d’espace il doit prévoir pour les nouvelles plaques des héros nationaux…
La délégation belge a ramené sept médailles de Tokyo. Va-t-on battre ce total cet été?
Je pense que oui. En fait, il y a peu de surprises aux Jeux. 85% des médaillés font toujours partie des cinq premiers des derniers Mondiaux. Les données indiquent que notre niveau de performance global s’est amélioré. Et il y a de fortes chances que cela se traduise par des médailles. On imagine alors trois scénarios: le premier serait qu’on répète nos performances de Rio et Tokyo et – je le dis honnêtement – nous serions moins satisfaits. Le deuxième serait celui de la croissance organique: quelques médailles de plus cet été et davantage à Los Angeles en 2028, puis à Brisbane en 2032. Le troisième serait de réaliser un grand bond en avant avec plus de dix médailles à Paris. C’est une belle perspective, mais on ne doit pas non plus se laisser porter par des attentes démesurées pour les Jeux suivants.
Les sept quatrièmes places à Tokyo auraient tout aussi bien pu représenter sept médailles de plus. C’est le fameux scénario 3?
(Il hoche la tête) Le sport de haut niveau est ainsi: tout peut vous tomber dessus, ou pas… N’oublions pas qu’à Tokyo, nous avons aussi remporté quelques médailles de justesse, comme le bronze de l’équipe de jumping ou celui de Bashir Abdi (NDLR: marathon). Nous avons fait du bon travail au cours du dernier cycle olympique et nous sommes confiants. La mission principale du COIB est de veiller à ce que chaque athlète aille à Paris dans des conditions optimales.
En cyclisme, les chances de médailles semblent plus élevées: Remco Evenepoel, Wout van Aert et Lotte Kopecky peuvent en obtenir une, voire plusieurs.
Le cyclisme joue un rôle tellement important dans notre pays que cela n’a rien d’étonnant. Il suffit de voir le nombre d’amateurs, le nombre de professionnels et l’aura de ce sport. L’amour du cyclisme est typiquement belge. Et ce qu’on aime, on le pratique forcément bien. Les sports équestres ont aussi cette particularité et l’amateur de sport n’en est pas assez conscient. Il s’agit d’un sport purement économique, avec plusieurs fermes d’élevage qui prospèrent, et notre délégation envoie une équipe dans les trois disciplines équestres (NDLR: saut d’obstacles, dressage et concours complet). Ce qui est tout à fait exceptionnel au niveau international.
Le problème du sport équestre belge est que les meilleurs chevaux sont toujours vendus. Ce sont donc les cavaliers étrangers qui raflent les médailles…
A Rio, 80% des chevaux sur le podium provenaient d’élevages belges. Mais en huit ans, beaucoup de choses ont changé. Les éleveurs veulent marquer des points avec les cavaliers belges et mettent à disposition leurs meilleurs chevaux. Les propriétaires sont de la partie car, bien sûr, il s’agit aussi d’une histoire financière. L’entraîneur national de saut d’obstacles est confronté à un problème de riches: il doit laisser à la maison plusieurs combinaisons cheval-cavalier qui auraient pu obtenir une médaille.
Nous connaissons la même situation en athlétisme pour le 400 m. La discipline a été rendue célèbre par les frères Borlée, qui ont inspiré toute une génération de coureurs.
Il faut remonter encore plus loin: le père, Jacques Borlée, a couru le 400 m aux Jeux de 1980, puis il a transmis son savoir et sa passion à toute une génération, dont ses propres fils, mais aussi à Jonathan Sacoor, Christian Iguacel, Robin Vandenbemden, Florent Mabille… Et bien sûr à Alexander Doom, le nouveau porte-drapeau qui vient de battre les meilleures performances de Jonathan et Kevin Borlée. La liste est longue et malheureusement un super talent comme Julien Watrin manque à l’appel (NDLR: il se remet d’un traitement contre le cancer). Le succès des hommes inspire aussi les femmes et c’est peut-être sur le relais mixte que nos chances de succès sont les plus grandes.
Les deux grandes dames de Tokyo, Nafi Thiam et Nina Derwael, ont toutes deux souffert de blessures. Dans quelle forme iront-elles à Paris?
Pour Nina, participer aux Jeux est déjà un succès. Beaucoup en doutaient lorsqu’elle a annulé sa participation aux championnats du monde 2023 à Anvers. Elle a réussi à se qualifier de manière intelligente et incroyablement disciplinée, en championne qu’elle est. Mais parler d’ambitions sportives semble trop tôt. Aux barres asymétriques, elle n’est pas encore la Nina qu’elle était avant sa blessure. Mais que fera-t-elle à la poutre? On parle quand même de Nina Derwael, une bête de concours de classe mondiale qui n’a rien à perdre à Paris. La situation de Nafi s’est stabilisée. Elle a consciemment établi un nouveau plan de bataille après une longue période avec son ex-entraîneur, Roger Lespagnard, le grand monsieur de l’heptathlon belge. Cela a nécessité une adaptation, mais des leçons ont été tirées en vue des Jeux. Elle semble capable de réaliser à Paris les performances que nous attendons d’elle. Tous les feux sont au vert.
Deux médailles d’or en poche ou pas, on repart de zéro et il faut être au top dans les sept disciplines
Gagner trois titres olympiques de suite serait de la folie. Nafi Thiam semble bénéficier d’une éternelle jeunesse, mais ses jeunes rivales n’attendent que de la faire tomber…
Deux médailles d’or en poche ou pas, on repart de zéro et il faut être au top dans les sept disciplines. On sait que Nafi en est capable. On verra comment ses jeunes concurrentes se débrouillent.
En hockey, la Belgique a également décroché l’or en 2021. Cette fois, l’équipe féminine a également réussi à se qualifier et les initiés les voient aussi remporter une médaille…
Compte tenu de leur trajectoire, je ne serais pas surpris. Les «Red Panthers» sont cinquièmes au classement mondial, ont remporté l’argent aux derniers championnats d’Europe et ont battu l’Espagne sur ses terres lors du tournoi de qualification olympique. Elles font donc partie des favorites pour le podium.
Le COIB a soutenu Olympic Minds Unlocked, un podcast sur le bien-être mental présenté par le Red Lion Nicolas De Kerpel.
L’initiative est née au sein de la Commission des athlètes belges, qui a ressenti le besoin d’accorder plus d’attention à la santé mentale. Tout le monde peut écouter le podcast, mais dans un premier temps, le public cible est constitué d’athlètes. Nicolas interroge d’autres athlètes olympiques afin de partager leurs expériences et d’apprendre les uns des autres. C’est un thème qui résonne fortement au sein de la délégation belge.
Une image poignante de Tokyo était celle de Nafi Thiam, qui ne semblait pas heureuse de sa médaille d’or, mais plutôt soulagée…
J’ai trouvé cette image particulièrement humaine. Nafi est une femme plutôt introvertie, mais dans les premiers instants qui ont suivi sa victoire, elle a laissé tomber son masque impassible. Elle a montré qu’il y avait eu beaucoup de doutes sur le chemin de l’or. Ces émotions sont normales et ont leur place. Je peux vous dire que plus tard, quand les caméras ont disparu, Nafi était très heureuse de sa performance.
Le sport belge est aujourd’hui conscient que la santé mentale est toute aussi importante pour être performant que la santé physique
Des histoires de relations toxiques entre athlètes et entraîneurs, notamment en gymnastique et en volley-ball, sont bien connues. Quelles sont les garanties qu’un tel incident ne se reproduise pas?
La question peut désormais être discutée et la voix de l’athlète est prise au sérieux. Je pense que nous avons les bons garde-fous pour détecter à temps les situations malsaines. Mais pouvons-nous exclure les mauvais comportements? Peut-être pas. Le sport belge est aujourd’hui conscient que la santé mentale est toute aussi importante pour être performant que la santé physique. Et que le long terme est au moins aussi important: la manière dont un athlète se développe en tant que personne, le regard qu’il portera plus tard sur sa carrière… Un entraîneur peut être amené à rendre des comptes sur ce point également.
Aux Pays-Bas, des entraîneurs de la vieille école ont tenu une conférence intitulée : «Le sport de haut niveau n’est pas une blague ». L’un d’entre eux a déclaré qu’il trouvait terrible que les entraîneurs soient systématiquement considérés comme des suspects, comme s’ils étaient sur le banc des accusés avant même qu’il y ait des preuves.
La relation entre l’athlète et l’entraîneur a évolué ces dernières années. Le modèle traditionnel du haut vers le bas, du patron et de l’exécutant, n’existe plus. Il ne fonctionne plus non plus. Un athlète est plus qu’un corps qui exécute aveuglément. Cette exécution aveugle peut encourager les abus, mettre l’athlète en difficulté. Mais cela ne veut pas dire qu’un entraîneur ne doit pas être plus exigeant. Il doit surtout vérifier son approche en fonction de ce que l’athlète peut supporter et de ce qu’il veut. L’athlète doit pouvoir souffler. Bien sûr, tout n’est pas noir ou blanc: des entraîneurs jouent habilement les bons et les mauvais flics à la fois. Ils peuvent être très durs et en même temps être à l’écoute, soutenir les athlètes. Tant que les intérêts de l’athlète priment sur le reste, personne n’y verra d’inconvénient.
Etes-vous sûr qu’il n’y a pas de dopage dans la délégation?
C’est certain. Les Belges susceptibles d’être sélectionnés ont été testés pendant une longue période. Il n’y a aucun signe qui nous permette de douter de la propreté des résultats sportifs belges.
Peut-on en dire autant de nos futurs adversaires?
Je l’espère. Une affaire qui concerne fortement nos athlètes est celle qui oppose la Chine à l’Agence mondiale antidopage (NDLR: 23 nageurs chinois qui avaient été contrôlés positifs avant les Jeux de Tokyo avaient secrètement été autorisés à participer, la délégation chinoise ayant argué un dopage involontaire). La communauté internationale s’interroge sur ce qui s’est passé, mais l’AMA semble disposée à ce que ce dossier fasse l’objet d’une enquête indépendante. J’espère que cela lèvera les doutes. Le doute est l’ennemi du sport propre.
Vous travaillez avec trois ministres des Sports: un flamand, un francophone et un germanophone. Comment cela se passe-t-il?
Très bien. Il n’y a pas de concurrence interne: tout le monde comprend que le succès de l’équipe de Belgique rejaillit sur tous les partenaires et que nous ne pouvons réussir que si nous allons dans le même sens. Les trois communautés sportives ont bien sûr le droit d’avoir leurs propres priorités. J’aime écouter du jazz: quand tout le monde joue la même chose, on obtient un morceau fade. Il faut se mettre d’accord sur un cadre dans lequel un certain niveau d’autonomie sonne juste. C’est ainsi que l’on fait de l’art. Si le sport belge progresse à grands pas, c’est grâce aux efforts des Régions et aux efforts des ministres concernés. Les budgets ont augmenté et les résultats ont suivi. Je trouve amusant que l’on qualifie la Belgique de «pays compliqué». L’Allemagne compte 17 ministres des Sports, un pour chaque Land et un pour le gouvernement fédéral. La mise en œuvre d’une politique unifiée et cohérente y est beaucoup plus difficile. En fait, il faut se demander pourquoi les Belges perçoivent leur propre situation comme compliquée. Et je pose la question inverse: voulez-vous la rendre encore plus compliquée ou voulez-vous l’améliorer?
Quand on demande aux experts pourquoi le sport belge s’améliore, la réponse est presque toujours la même: le programme «Be Gold», lancé en 2004 pour les jeunes athlètes.
Dans le sport de haut niveau, le piège est de ne voir que ce qu’il faut faire aujourd’hui pour gagner des médailles. Ce qui est progressif dans le programme Be Gold, c’est que les talents sont repérés très tôt et que l’on détermine ensuite ce dont ils auront besoin pour atteindre le sommet à l’avenir. Quels sont les facteurs déterminants de la performance et leurs facteurs limitants? En 2032, à quelle vitesse devrez-vous nager pour monter sur le podium olympique? A quelle vitesse un enfant de 14 ans doit-il nager aujourd’hui pour que cela devienne un véritable objectif? Quand ces éléments sont clairement alignés, vous pouvez alors déterminer comment vous devez vous entraîner, combien de stages vous devez faire, combien de jours de maladie vous pouvez vous permettre… La valeur ajoutée de Be Gold, c’est de collecter toutes ces données et de donner les moyens de suivre le parcours idéal. Les communautés, la Loterie Nationale et le précédent gouvernement fédéral ont prolongé le projet jusqu’en 2032. Plus longtemps que leur mandat, plus longtemps même que celui du prochain gouvernement.
Un autre atout du sport de haut niveau belge est son ouverture aux influences étrangères. Les deux équipes nationales de hockey sont entraînées par des Néerlandais, alors qu’il est difficile d’imaginer l’inverse. Vous êtes vous-mêmes un bon exemple: peut-on imaginer voir un jour le Comité olympique allemand avec un manager sportif belge?
Ce n’est pas évident, non. On pourrait penser qu’un étranger ne s’identifierait pas aussi fortement et qu’il serait donc moins performant. Les Belges sont plus pragmatiques à cet égard. A Tokyo, la délégation belge comptait des entraîneurs de 17 pays différents. L’identité belge est multiple, mais elle est aussi orientée vers l’international. A mon avis, il s’agit là d’une approche purement liée au sport de haut niveau: on cherche la meilleure personne pour le poste, quel que soit le passeport. Ces collaborations uniques doivent devenir durables afin que le savoir-faire venu de l’étranger puisse bénéficier au sport belge. Les duos d’entraîneurs, comme dans le cyclisme sur piste, constituent un moyen intéressant d’y parvenir: après Tokyo, la conclusion a été que le staff avait besoin d’être secoué. Le Néo-Zélandais Tim Carswell a été engagé pour former un tandem avec Kenny De Ketele, qui vient de prendre sa retraite et qui peut donc apprendre, sur le terrain, d’un expert étranger.
Les athlètes sont des citoyens du monde pour qui les frontières n’ont guère d’importance. Les drapeaux nationaux sont pourtant brandis vigoureusement aux JO. Est-ce toujours d’actualité?
De nombreux athlètes souhaitent simplement bénéficier du meilleur soutien possible pour réaliser leurs ambitions personnelles. Et cela passe tout simplement par leur fédération et leur comité olympique nationaux. Si l’on veut interpréter cela de manière négative, on peut parler d’opportunisme, mais en réalité, c’est ainsi que le monde fonctionne. Votre nationalité n’est qu’une partie de votre identité. Elle ne coïncide pas avec ce que vous êtes. En même temps, de nombreux athlètes estiment que représenter leur pays leur donne de la force et de la confiance, et finalement définit un peu la façon dont ils se perçoivent ou même qui ils sont. Lorsque j’ai commencé au COIB, j’ai souvent entendu des athlètes soupirer: « Je suis le seul Belge qui compte dans mon sport… » Je voulais briser ce cercle vicieux. D’où ces placements en équipe conjointe avec des athlètes olympiques de différentes disciplines, et raison pour laquelle nous nous présentons comme l’équipe de Belgique. Non, vous n’êtes pas seuls: vous faites partie d’une équipe forte et unie qui vous soutient, avec l’appui de onze millions de compatriotes qui vous admirent et espèrent que vous excellerez.
Bio d’Olav Spahl
1974 Né à Remscheid, en Allemagne.
2001 Entraîneur à la Fédération allemande de natation.
2008 Directeur du Comité olympique allemand.
2018 Directeur du sport de haut niveau au Comité olympique belge.
2020 Chef de mission de la délégation olympique belge pour les Jeux de Tokyo.
2022 Chef de mission de la délégation olympique belge pour les Jeux de Paris.
Pas de politique spécifique concernant les déclarations sur la guerre
Même l’Eurovision a tourné autour des guerres en Palestine et en Ukraine. Les athlètes belges sont-ils autorisés à s’exprimer s’ils le souhaitent?
SPAHL: La délégation belge n’a pas de politique spécifique en la matière, mais le Comité international olympique offre aux athlètes un lieu et un moment pour exprimer leur point de vue. Le sport n’est pas exclu de la société et les Jeux sont l’occasion d’attirer l’attention sur certaines questions. Bien sûr, les athlètes belges ont le droit de dire ce qu’ils pensent. Nous ne leur mettrons pas de bâtons dans les roues.
La France a évalué la menace terroriste au niveau le plus élevé. Qu’en est-il de la sécurité des supporters?
SPAHL: Nous vivons malheureusement dans une ère où la menace existe. Lors du match de foot entre la Belgique et la Suède, nous en avons aussi fait l’expérience chez nous. Les autorités belges collaborent avec le centre international de sécurité qui gère les Jeux. Je pense que Paris est préparée du mieux possible. Les supporters qui feront le déplacement peuvent être rassurés à ce sujet.
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