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Yves Vanderhaeghe: « Polir des diamants provoque des erreurs et coûte des points »

Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

L’entraîneur du Cercle construit une équipe jeune qui peut (et doit) se caler dans le ventre mou en Jupiler Pro League.

1. Quel a été votre sentiment, le 24 août dernier, lorsque vous avez appris que l’attaquant Iké Ugbo avait signé à Genk jusqu’en 2025?

Bah, d’un côté, j’étais fier, car la saison dernière, il était chez nous, prêté par Chelsea. Je suis sincèrement content pour Iké, il a fait le bon choix. Après avoir inscrit seize buts chez nous, dans une équipe qui jouait le maintien durant la deuxième partie de la saison, il était prêt à franchir une étape. Cela cadre avec son ambition personnelle. Je suis convaincu qu’avec de meilleurs joueurs autour de lui, il aura un rôle à jouer. Iké est très talentueux, c’est un professionnel consciencieux qui sait exactement ce qu’il veut. J’ai découvert un atout spécifique chez lui: son placement devant le but. C’est un véritable opportuniste, il a le sens du but. Il n’abandonne jamais et accomplit son travail défensif.

2. Avez-vous été surpris par les sorties intempestives et les interventions ratées d’un gardien comme Thomas Didillon contre Anderlecht et Saint-Trond?

Bien sûr, car on parle d’un gardien expérimenté qui a une forte personnalité et qui a effectué quelques beaux arrêts. Mais sur ces points précis, il a mal évalué la situation. Ce sont des moments bizarres, car il a complètement loupé le ballon. Quelqu’un d’aussi intelligent que Thomas sait très bien qu’à ce niveau, ça ne peut pas arriver car contre Saint-Trond, ça nous a coûté trois points. Dommage. Tout le monde à droit à l’erreur, mais il aurait aussi fallu que l’équipe veuille réparer la faute, qu’elle réagisse pour tous les arrêts qu’il avait effectués plus tôt. Et je n’ai pas vu cela. Thomas était très abattu en rentrant au vestiaire à la mi-temps. Pour moi, il aurait pu les secouer, leur dire d’être plus concentrés et de jouer.

Le combat de Miguel Van Damme doit nous permettre d’ouvrir sans cesse les yeux sur la réalité.

Yves Vanderhaeghe

3. En évaluant le mercato d’été, le directeur technique Carlos Aviña a parlé d’évolution des « talents » et du potentiel de « performeurs » dans la recherche de stabilité. Vous suivez son raisonnement stratégique?

La stratégie à long terme a été déterminée avec l’aide, les connaissances et l’expertise de l’AS Monaco, et nous l’exécutons à l’heure actuelle. J’en connais donc les enjeux et je les accompagne. Par le passé, j’ai déjà fait progresser de jeunes joueurs talentueux qui sont partis à bon prix, mais un entraîneur principal reste avant tout dépendant des résultats. Même si je fais preuve de patience, je suis motivé et je programme régulièrement des entretiens individuels, car le seul instrument de mesure, c’est la victoire. C’est le revers de la médaille. Actuellement, je n’ai que cinq ou six joueurs de plus de 25 ans. Il n’y en aura pas beaucoup plus. Polir des diamants, ça provoque des erreurs et ça coûte des points. Offensivement, nous devons nous créer davantage d’occasions, car défensivement, malgré une toute nouvelle défense, nous ne laissons pas beaucoup d’opportunités à l’adversaire.

4. Qu’est-ce qui vous satisferait à la fin de la phase classique?

J’aimerais vivre une saison tranquille et voir que nous progressons tant en équipe que sur le plan individuel. J’espère qu’on se sauvera le plus tôt possible, car lutter pour le maintien, ce n’est pas chouette. J’aimerais qu’on navigue entre la dixième et la douzième place, pour ne pas devoir sans cesse regarder derrière nous et avoir peur. Je serais heureux si nous tenons les deux derniers à distance. Nous pouvons et nous avons le devoir d’être exigeants. Je ne parle pas seulement du talent, mais surtout de la mentalité. Il faut pouvoir faire des sacrifices.

5. Dans quelle mesure la lutte de Miguel Van Damme contre la maladie permet-elle au reste du groupe d’être confronté à la réalité et de rester motivé?

C’est un sentiment très fort, on le sent chaque jour. Nous emmenons toujours son maillot dans le vestiaire. Et lorsqu’il est avec nous, Miguel prend place à notre table. Cela fait cinq ans qu’il lutte pour survivre. Les dernières nouvelles sont plus positives. Son combat doit nous permettre d’ouvrir sans cesse les yeux sur la réalité.

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