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Yorbe Vertessen, ce Belge qui explose enfin au PSV: « Abandonner n’était pas une option »

Yorbe Vertessen (vingt ans) vit une année formidable. Le Belge a inscrit son premier but en Eredivisie, a trouvé le chemin des filets en Europe ainsi qu’avec les Espoirs. Prochaine étape: gratter une place de titulaire au PSV et, qui sait, une promotion en équipe nationale.

Il suffit de taper  » U17 quarter-final highlights: Belgium v Spain » sur Google pour voir la vidéo de Yorbe Vertessen piquer un sprint vers un homme chauve, chaussé de lunettes et portant une veste en cuir qui agite un drapeau belge. À ce moment, Vertessen vient d’inscrire son troisième but au Bescot Stadium de Walsall, à l’EURO U17 disputé en 2018. L’homme en question n’est autre que son parrain. L’ado est alors le fer de lance d’un noyau très talentueux, composé de Jeremy Doku, Maarten Vandevoordt, Amadou Onana, Nicolas Raskin, Tibo Persyn et Yari Verschaeren. C’est lui qui finira meilleur buteur du tournoi, ex-æquo avec l’Italien Edoardo Vergani, aujourd’hui moins en vue à l’US Salernitana.

Un peu comme Vertessen, qui n’a plus fait parler de lui au PSV ni en équipe nationale pendant un temps. « Des blessures m’ont pratiquement empêché de jouer pendant deux ans et je n’ai donc plus été convoqué », raconte le principal intéressé. « Concentré sur ma rééducation, je n’ai plus vu les joueurs avec lesquels j’ai participé à ce tournoi. Je ne pensais qu’à recouvrer mes moyens. Le reste passait après. »

Trois ans plus tard, tu es titulaire en U21 de Jacky Mathijssen. Plusieurs consultants te jugent apte à rejoindre les Diables rouges. Es-tu conscient du fait que Roberto Martínez ne pourra t’oublier si tu marques quinze buts au PSV?

YORBE VERTESSEN: Je sais qu’une sélection suivra automatiquement si je conserve ce niveau. Je dois faire preuve de patience et faire ce que je sais. Abandonner les Diablotins? J’y ai beaucoup d’amis, mais je dois d’abord penser à ma carrière. Je n’imagine aucun joueur refuser d’être intégré plus vite au noyau A. Mais je serais tout aussi heureux de participer à l’EURO 2023 avec les U21.

2021 est une année inoubliable pour toi. Tu as marqué ton premier but en Eredivisie, débuté contre l’Olympiacos en Coupe d’Europe, marqué ton premier but à ce niveau, tu as prolongé ton contrat jusqu’en 2025, tu as été sélectionné en U21 et enfin, tu as inscrit ton premier but en Espoirs. Est-ce que ça ne va pas un peu trop vite?

VERTESSEN: ( Il réfléchit) Je n’ai presque rien fait pendant deux ans. Donc, ça ne va pas trop vite, au contraire. Je dois me rattraper. En décembre 2020, quand j’ai effectué mes débuts contre Utrecht, je ne savais pas ce qui m’attendait. J’ai profité du moment. Je suis tout simplement heureux que tout se déroule bien.

« Ça a été dur pour mon frère, car je passais toujours en premier »

Personne ne peut t’accuser de t’être expatrié pour l’argent, puisque tu as rejoint très jeune l’école de formation du PSV. Mais comment le club t’a-t-il déniché, à huit ans, à Aarschot?

VERTESSEN: À Westerlo, je jouais dans une catégorie plus élevée que mon âge, ce qui n’a pas échappé aux scouts du PSV. On m’a invité à m’entraîner avec des garçons plus âgés et ensuite, tout a été réglé avec mes parents. Les premières années, j’ai fait la navette, car il n’y avait pas de bus. Je m’endormais dans la voiture après cinq minutes. Je n’ai donc pas souffert de ces longs trajets, puisque je m’éveillais à notre arrivée à Eindhoven. Par contre, ça a été plus dur pour mon frère, qui a longtemps joué au niveau national à Westerlo, car je passais toujours en premier. Ça coulait de source, je n’ai jamais rien demandé.

Yorbe Vertessen, ce Belge qui explose enfin au PSV:

En janvier 2019, tu as participé au stage du noyau A du PSV mais tu as patienté plus de deux ans avant d’être titularisé en Eredivisie. Qu’as-tu ressenti?

VERTESSEN: J’ai fait preuve de patience tout en travaillant d’arrache-pied. Ce sont des blessures qui m’ont freiné. C’est le fil rouge de ma carrière jusqu’à présent. J’ai consulté de nombreux médecins sans savoir exactement ce dont je souffrais. Je pense que j’étais en plein pic de croissance et que mes muscles n’étaient pas en état de supporter des efforts explosifs. Je jouais quelques matches puis je m’occasionnais une nouvelle déchirure. Mentalement, c’était très pénible. J’ai fini par douter mais abandonner n’était pas une option. Je savais qu’avec mes qualités, je pouvais réussir au PSV.

Le 2 décembre 2019, tu as posté ceci sur Instagram:  » Beautybegins the moment you decide to be yourself. » Faut-il y voir une signification particulière?

VERTESSEN: J’ai publié ce message à un moment difficile. L’essentiel pour moi est de rester en forme. Mes ischio-jambiers me tracasseront toujours. C’est mon point faible. Je dois les échauffer, les étirer, veiller à ce que mon dos, mes hanches et mes chevilles soient souples avant chaque match. Je fais appel à un coach mental quand j’en ai besoin.

As-tu l’impression que la santé mentale des footballeurs n’est plus un tabou?

VERTESSEN: Je remarque que les joueurs reconnaissent de plus en plus souvent consulter un coach mental ou un psychologue. Chacun suit sa propre voie. Je consulte un coach mental. Il n’y a rien de mal à ça et je n’ai donc pas de problème à en parler.

« Je finirai par percer au PSV »

Tu es issu des équipes d’âge du PSV, de même que Jordan Teze, Noni Madueke, Cody Gakpo et Armando Obispo. En mai, quand tu as prolongé ton contrat, le directeur technique t’a qualifié d’exemple pour les jeunes de l’académie. Pouvais-tu espérer recevoir un plus beau compliment?

VERTESSEN: J’ai toujours voulu percer au PSV. Je suis le seul de ma génération à avoir rejoint le noyau A. Je dois maintenant franchir un pas de plus, mais je réalise que je vis une saison de transition. Je ne suis pas encore titulaire. J’essaie donc d’exploiter au maximum chaque minute passée sur le terrain. J’ai déjà eu quelques déceptions cette saison. À certains moments, je pensais être titularisé mais chaque fois, ça ne se faisait pas. Je dois persévérer. Je finirai par obtenir cette place.

Donyell Malen est parti, mais tu es en concurrence avec Eran Zahavi, Cody Gakpo, Noni Madueke, Bruma, Carlos Vinicius et Ritsu Doan. Quelle est ta place dans la hiérarchie?

VERTESSEN: Malgré cette concurrence, je suis souvent le premier ou le deuxième remplaçant. Je pars du principe que j’aurai du temps de jeu à chaque match et je m’y prépare. On m’aligne souvent en tant que meneur de jeu ou au poste de faux 9 en 4-2-2-2. Ce sont les postes auxquels je serai aligné à l’avenir au PSV, mais je suis avant-centre de formation et je n’ai pas oublié les principes de base. Ceci dit, être capable d’occuper plusieurs positions est un avantage.

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