© RUS Martelange

Visite au RUS Martelange, club frontalier : « L’infrastructure est meilleure au Luxembourg, mais la Belgique est plus familiale »

Le football est également pratiqué aux frontières de notre royaume. Que ce soit au nord, à l’est, au sud ou à l’ouest, le ballon rond se sent partout chez lui. Aujourd’hui, nous nous arrêtons au RUS Martelange, un club qui jouxte le Grand-Duché de Luxembourg.

C’est entre les belles collines des Ardennes et La Sûre que l’on peut trouver le terrain du RUS Martelange. Le village, situé à la frontière avec le Grand-Duché, est l’une des communes les plus boisées de Belgique. Elle est également connue pour ses nombreuses stations-service et supermarchés qui vendent de l’alcool à des prix luxembourgeois, moins chers du côté de la route situé sur le territoire Rombach-Martelange.

La différence entre les deux côtés de cette nationale est évidente. D’un côté, il y a une rue commerçante active avec des restaurants et des magasins, de l’autre un village où ceux-ci sont plutôt rares. « Op Der Trap », le quartier général du club de football, reconnaissable avec ses vieilles photos d’équipe accrochées aux murs, se trouve évidemment du côté luxembourgeois. C’est un lieu où les supporters, les joueurs et les dirigeants aime se retrouver avant et après le match.

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Le « Op Der Trap » est le QG des supporters de Martelange. On y retrouve de nombreuses vieilles photos d’équipe.© Stef Guillaume

Les joueurs locaux sont surnommés les « Ardoisiers » en référence au passé minier de la commune. La localité est très dépendante du Luxembourg voisin. De nombreux habitants, dont une grande partie de l’équipe de football, travaillent au Luxembourg, où les salaires sont plus attractifs. Les différents sponsors du Grand-Duché (stations-service, restaurants, cafés, etc.) ont également un impact positif sur les finances du club. Autour du terrain, les panneaux des sponsors luxembourgeois côtoient ceux des Belges.

Un ballon dans la rivière

Sylvain Cotman,qui joue également dans la première équipe évoluant en troisième provinciale, nous fait visiter les lieux. Il est membre du nouveau conseil d’administration qui a été mis en place voici trois ans pour assurer la survie du club. Depuis cette saison, le club a recommencé à jouer en compétition, avec pour ambition de lutter pour le titre. Pour cela, l’équipe peut s’appuyer sur deux terrains. D’une part, les séances d’entraînement et les matchs de l’équipe réserve se déroulent sur le terrain B.

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Pour les matchs de la première équipe, le club loue le terrain municipal « Im Wohr », situé à un kilomètre de là. Les deux sites sont bordés par La Sûre, la rivière qui fait aussi office de frontière avec le Luxembourg. « Si un ballon termine sa course dans l’eau, il peut donc passer la frontière quelques minutes plus tard », s’amuse notre hôte. « La proximité de la rivière peut également poser des problèmes. Comme la zone est rapidement inondée, notre terrain peut se retrouver complètement sous eaux ».

La mentalité allemande

De l’autre côté de la frontière, se trouve le FC Perlé avec lequel le RUS Martelange entretient une bonne relation. Les deux équipes jouent très souvent l’une contre l’autre en match amical lors de l’avant-saison. Il y a également un va-et-vient de joueurs entre les deux pays. La plupart des joueurs belges ont déjà tenté leur chance dans un club luxembourgeois. Les moyens sont supérieurs et l’infrastructure meilleure, mais ils reviennent pourtant toujours au pays. La raison ? Le football belge est plus festif et plus familial. Au Grand-Duché, il y a une mentalité allemande avec plus de « ponctualité », ce qui est souvent moins apprécié par des joueurs de niveau provincial.

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Lors d’un transfert au mercato d’hiver entre deux équipes amateurs belges, le nouveau joueur doit attendre le début de la saison suivante pour jouer avec l’équipe première. Pour un transfert d’un club luxembourgeois vers un club belge ou vice-versa, cela ne s’applique pas et le joueur est directement disponible car il s’agit d’un transfert international. « Il est assez rare que nous le fassions, mais c’est toujours une possibilité. Surtout si l’un de nos joueurs a un problème quelconque, ce système peut être une valeur ajoutée pour nous », déclare Thierry Simon, le directeur de l’équipe de Martelange.

Bière locale

En novembre, deux membres du club (un dirigeant et un joueur), Sylvain et Mathieu, ainsi que le frère de l’un d’eux, Sébastien, ont lancé la Frontabière locale. La bière est immédiatement devenue le sponsor principal du maillot de l’équipe des vétérans. Le logo est un « Sanglion », la combinaison d’un lion, l’emblème du Grand-Duché, et d’un sanglier, le symbole de la commune de Martelange et des Ardennes. Cet animal se retrouve également sur le logo du club. La bière est servie tant à la buvette le long du terrain qu’au QG du « Op der Trap ». Lorsque nous arrivons à ce dernier, le fût est malheureusement vide, signe que la bière des héros sportifs locaux est très appréciée par les habitants ?

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null© Stef Guillaume

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