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Vincent Janssen, l’enfant à problèmes devenu serial buteur de l’Antwerp (portrait)

Le Néerlandais Vincent Janssen, auteur du doublé Coupe de Belgique / championnat avec l’Antwerp, traverse la plus belle période de sa vie. Il évoque sa jeunesse difficile, reconnaît qu’il était «un enfant à problèmes.» Il parle du décès de son frère, foudroyé par une leucémie à sept ans. Et il explique sa rencontre au bout du monde avec la femme de sa vie.

Ça saute aux yeux dès la poignée de mains avec Vincent Janssen, dans la salle de presse du Bosuil: l’homme rayonne. Il a coincé notre rencontre entre deux entraînements d’avant-saison. Mais cette interview ne devra pas s’éterniser parce que pendant la période où les joueurs préparent le nouveau championnat, ils ont plein de choses à faire. L’après-midi, un deuxième entraînement est au programme. L’international néerlandais a cru comprendre qu’il le ferait sans ballon. Et on comprend que ce n’est pas ce qu’il préfère.

Sa réflexion nous étonne un peu. Parce que John van den Brom, Fred Grim et Dick Advocaat, des entraîneurs qu’il a côtoyés, se rejoignent sur un point: Vincent Janssen est un bosseur incroyable. Il rigole de notre remarque: «Oui, mais ça, c’était avant.» Puis il nuance: «Je suis toujours un gros bosseur, sur le terrain.»

« Mon frère Jan est décédé deux semaines avant ses huit ans. J’aurais voulu partager avec lui les bons moments que j’ai vécu »

Vincent Janssen, buteur de l’Antwerp

Après des années de labeur XXL et quelques blessures, il a appris à mieux connaître son corps. Aujourd’hui, il ne donne plus le maximum en permanence, avant, pendant et après les entraînements. Il a découvert les vertus du repos. Un changement indispensable pour digérer un programme de plus en plus chargé. «Sur le terrain, je continue à me défoncer en continu. Mais une fois que j’ai pris ma douche, je parviens à profiter aussi de la vie. Dans le passé, je continuais à m’entraîner pendant mes vacances. Maintenant, je ne touche plus un ballon. C’est la même chose quand on a une journée de congé. Et je ne me sens plus du tout coupable quand je ne fais pas d’exercice physique. Je crois que j’ai trouvé le bon équilibre.»

La rencontre qui a tout changé pour Vincent Janssen

Ce changement de comportement ne s’explique pas uniquement par les signaux que son corps lui transmet. Il a aussi compris que dans la vie, il n’y avait pas que le foot. Un déclic survenu il y a trois ans, quand il a rencontré son grand amour. Ils reviennent de leur voyage de noces – qui a été reporté – en Tanzanie, où ils ont fait un safari. Il se sont mariés il y a un peu plus d’un an, le 4 juin 2022. L’heureuse élue s’appelle Talia Glasman. «Maintenant, c’est Talia Janssen», rigole le joueur.

Ils avaient prévu de partir dans la foulée en lune de miel, mais il y a eu un imprévu. Alors que personne ne s’y attendait, Vincent Janssen, qui jouait alors pour le club mexicain de Monterrey, a été appelé en équipe nationale des Pays-Bas. Un honneur qu’il n’avait plus eu depuis la fin de l’année 2017. Il était d’accord de reporter le safari, un rêve de gosse, mais pas question pour lui de décaler le mariage. Il a donc raté les deux premiers matches en Ligue des Nations.

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Au pays, tout le monde n’a pas compris sa décision de privilégier le mariage au métier. À ce moment-là, sa mère a accordé une interview à un journal néerlandais. Elle a justifié le choix de son gamin: «Il se démène depuis un an pour préparer son mariage, et donc il aura lieu à la date prévue.»

Dans le même ordre d’idées, il y a eu sa décision de mettre fin à sa carrière internationale après la Coupe du monde au Qatar. «Les gens peuvent dire et faire ce qu’ils veulent, je m’en moque. C’était déjà la même chose quand j’ai décidé de partir au Mexique.» À l’époque, personne n’avait senti venir ce transfert, mais pour lui, c’était la bonne décision. «Je n’aurais pas pu faire un meilleur choix. Là-bas, j’ai retrouvé le plaisir, sur le terrain et dans la vie.»

Fils d’une médaillée olympique

Nous allons revenir à cette aventure très loin d’ici. Mais d’abord, le début de son histoire. À Heesch, dans le Brabant de son pays. Vincent est le troisième enfant de la famille, il vient après Stephanie et Jan, plus âgés de trois et deux ans. Plus tard, il y aura les venues de Frederique et Sebastien. Les enfants Janssen sont assez libres, mais il y a quand même des règles à respecter. «On a reçu une éducation relativement stricte, avec beaucoup de discipline. Je pouvais sortir, mais j’avais intérêt à rentrer à l’heure prévue. Nos parents limitaient notre temps devant les écrans, l’ordinateur et la télé. On devait plutôt jouer dehors. Et moi, j’étais tout le temps à l’extérieur. Je jouais au foot, évidemment

Sa mère, Annemarie Verstappen, une ancienne nageuse de très haut niveau, veille au grain. «Et avec mon père, ce n’était pas mieux. Ils étaient bien d’accord sur l’éducation à nous donner.» Le gros palmarès de la maman n’est certainement pas le premier sujet de conversation à la maison. Elle a été médaillée de bronze et d’argent aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, elle a obtenu des médailles des trois métaux dans des championnats du monde, et elle a signé de gros résultats aux championnats d’Europe. Mais en famille, avec les enfants, elle parle peu de ses exploits.

Ils en entendent parler quand des personnes extérieures abordent le sujet. «Toute la vie de mes parents s’articulait autour de nous. Quand je vois tout ce qu’ils ont fait… En semaine, ils se levaient à cinq heures pour conduire mes sœurs à la piscine. Ma mère préparait ensuite mes tartines, puis ils partaient travailler. Quand je revenais de l’entraînement à NEC, sur le coup de sept heures du soir, le repas était prêt. Et à huit heures, je devais éteindre la lumière de ma chambre. Obligé. Le week-end, mon père et ma mère se démenaient à nouveau pour nous, ils multipliaient les trajets. Ils me conduisaient au foot le samedi et ils conduisaient mes sœurs aux compétitions de natation le dimanche.»

Il marque une pause puis reprend le fil de son récit: «Je pense que nous ne sommes toujours pas complètement conscients des sacrifices qu’ils ont faits pour nous. On ne devait se soucier de rien, simplement de ce qui nous passionnait. Et bien le faire. C’était important pour eux. Surtout à l’école. Je n’étais pas l’élève le plus facile, et quand je revenais avec des mauvais points, je me demandais toujours comment mes parents allaient réagir. C’était d’autant plus angoissant que j’étais le seul de la maison à ne pas très bien travailler à l’école.»

Comment la perte de son frère a changé Vincent Janssen

Le buteur de l’Antwerp se définit lui-même comme un gamin difficile. «J’étais un enfant à problèmes. Pour un oui, pour un non, je me faisais sortir de la classe. J’étais fort agité, très présent…» Il ne sait pas s’il y a un lien avec la disparition de son frère Jan. «Je ne me souviens pas de grand-chose, je n’avais que cinq ans quand il est décédé. J’ai des souvenirs assez vagues des années avant et après son décès, mais je me souviens que cette période a été très difficile pour moi. Je suis le seul enfant de la famille à avoir changé de comportement. Mais ça s’expliquait peut-être par mon caractère à la base. Je ne le saurai jamais avec certitude, mais c’est fort possible.»

« Je ne pourrais pas m’imaginer une vie plus belle et un club qui me conviendrait mieux »

Vincent Janssen, buteur de l’Antwerp

Il a quatre ans quand son frère est touché par la maladie. Jan est hospitalisé à Leiden. Le diagnostic est sans appel: leucémie. «Mes parents séjournaient dans un logement proche de l’hôpital, réservé aux familles des personnes hospitalisées. Ma sœur et moi, on était logés chacun ailleurs, chez un oncle et chez une tante, qui habitaient à quelques rues d’intervalle. Les deux plus jeunes n’étaient pas encore nés. Je ne voyais mes parents que le week-end. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais j’ai eu l’impression que c’était interminable. Des expériences pareilles marquent forcément un enfant. Je ne peux pas dire que j’en ai consciemment souffert, mais tout ça a eu une incidence sur mon développement, c’est certain.»

Il se souvient des moments les plus intenses de cette période. «Je me rappelle surtout les moments d’espoir. Comme le jour où on a enfin pu revoir Jan, qui était en isolement.» Sa sœur a permis une transplantation de moelle osseuse, et pendant un petit moment, Jan a été en meilleure santé. «On a recommencé à aller ensemble à l’école à vélo, on était heureux et soulagés.» Mais cette rémission s’est limitée à quelques mois. «Jan a replongé, et peu de temps après, il est décédé. Deux semaines avant son huitième anniversaire. L’annonce de la terrible nouvelle, la fermeture du cercueil, l’enterrement, ce sont des images qui restent. Mais un enfant ne se rend pas compte qu’il ne reverra plus jamais son frère

Vincent Janssen lors de sa période à Monterrey, une destination qui avait surpris à l'époque.
Vincent Janssen lors de sa période à Monterrey, une destination qui avait surpris à l’époque. © INGE KINNET

Comment fait-on ses adieux, quand on est aussi jeune? «Les souvenirs sont assez vagues, mais je me souviens quand même que cette période a été extrêmement compliquée. Surtout pour mes parents. Ils n’ont jamais voulu nous montrer à quel point ils étaient meurtris, ils nous protégeaient. C’est beau d’arriver à faire ça avec ses autres enfants. Imaginez… Perdre un fils qui n’a pas encore huit ans.»

Jan est toujours présent dans la famille. Pas tous les jours. On n’en parle pas en continu. Mais les parents Janssen disent toujours qu’ils ont cinq enfants. «Il est toujours sur les cartes de vœux que mes parents envoient, et dès qu’il y a un Grand Prix de Formule 1, on pense à lui parce qu’il adorait ça. J’aurais tellement voulu partager avec lui tous les bons moments que j’ai vécus jusqu’à présent. Peut-être qu’il me voit? Et j’espère que, là où il est, il est fier de moi. »

Pas facile de quitter le Mexique

Ce drame a soudé la famille. Et Vincent Janssen se reconnaît dans son père. «Il est extrêmement attentionné. Il a toujours été prêt à tout pour le bien-être de ses enfants. Il peut pousser une bonne gueulante de temps en temps, mais si je l’appelle en pleine nuit pour une panne de frigo, il va se lever et venir très vite. Moi aussi, je suis très attentionné pour les gens que j’apprécie. Je veux les aider, de n’importe quelle manière. Ma femme apprécie beaucoup ce trait de mon caractère. Par exemple, je tiens la porte pour les personnes qui me suivent. Ce sont des détails, mais je trouve ça important.» Et sa mentalité de gagneur, elle viendrait plutôt de sa mère. «La discipline, l’envie de se battre, de tout donner, d’y croire.»

À côté de tout ça, il voit des différences dans son comportement par rapport au caractère de ses parents. «J’étais beaucoup plus agité. Ma mère et mon père ne sont pas comme ça, mes sœurs et mon frère non plus. Je suis une exception dans la famille…» Et à nouveau, il ajoute une nuance. «Il faut que je me sente bien pour être moi-même. Au départ, je suis assez calme, mais une fois que j’ai mes repères, je me lâche. C’est comme ça aussi au club.»

Il confirme qu’il se sent bien à l’Antwerp. Son transfert dans notre championnat a été un coup dans le mille. «Je me plaisais énormément au Mexique et ça n’a pas été facile de quitter ce pays. Je suis donc ravi d’avoir trouvé chaussure à mon pied en Belgique, où j’ai rencontré des gens que j’apprécie beaucoup. J’aime tout le monde ici: les entraîneurs, les joueurs, les kinés. Tout le monde, vraiment. L’ambiance est super. Chaque matin, quand je monte dans ma voiture pour venir au stade, je suis heureux. J’ai envie de venir. Ça ne m’était jamais arrivé. Je me plaisais beaucoup à l’AZ aussi, mais je n’ai pas gagné de trophées avec ce club. Ici, j’ai directement fait le doublé. La saison dernière a été la plus sympa, la plus belle de ma carrière. Après quelques années compliquées, ça m’a reboosté.»

Vincent Janssen a trouvé chaussure à son pied à l'Antwerp.
Vincent Janssen a trouvé chaussure à son pied à l’Antwerp. © INGE KINNET

Quand il parle d’années difficiles, il fait référence à ses séjours à Tottenham et à Fenerbahçe. C’est après ces deux expériences qu’il a décidé de s’envoler pour le championnat mexicain, à Monterrey. «En Angleterre et en Turquie, il y a eu des périodes où je ne jouais pas beaucoup, d’autres où j’étais blessé. À Tottenham, j’avais aussi des problèmes relationnels avec le staff technique. Pendant une saison complète, j’ai eu l’impression de ne pas être apprécié. Je l’ai mal vécu. Et donc, je voulais donner une nouvelle impulsion à ma carrière.»

L’échec de Vincent Janssen à Tottenham

En fait, à entendre Vincent Janssen, tout est sans doute allé trop vite. «En moins d’un an, je suis passé d’Almere City, en D2 néerlandaise, à Tottenham en Premier League, avec une escale à l’AZ. C’était trop abrupt, mais quand on est dans le flow, on ne réfléchit pas, on suit le mouvement. Je n’ai pas eu le temps de me rendre compte de ce que je vivais. Avec le recul, je dois tirer les bonnes conclusions et avouer que ce transfert à Tottenham n’était pas une bonne décision. Mais bon, j’estimais que je ne pouvais pas refuser une chance pareille. Et je n’avais pas beaucoup d’autres options, de toute façon. Et puis les dirigeants de l’AZ n’avaient pas envie de faire une croix sur le chèque que les Anglais leur proposaient.»

« Je trouve important qu’une femme de footballeur ait aussi sa vie »

Vincent Janssen, buteur de l’Antwerp

Entre-temps, il a compris toute l’importance de poser lui-même ses choix. «Ça peut paraître logique, mais ça arrive trop rarement dans le foot de haut niveau. Les joueurs ne sont pas toujours maîtres de leur parcours. C’est injuste. Mais après cette expérience, j’ai décidé de prendre mon destin en mains.» Avec, comme conséquence directe, son départ au Mexique. «Beaucoup de gens n’ont pas compris mon choix. Un jeune footballeur rêve d’une carrière dans un grand club européen. Mais à ce moment-là, après deux expériences compliquées, j’avais envie d’autre chose, d’un horizon complètement différent. Je voulais sortir des sentiers battus, faire ce que j’avais envie de faire. Et je cherchais un environnement où ma présence était souhaitée, je voulais qu’on m’apprécie. Ce que je n’avais plus eu en Angleterre et en Turquie. Ça me tentait aussi de découvrir une autre partie du monde. J’ai toujours été curieux.»

Le footballeur Vincent Janssen cherchait un nouveau défi pendant que l’homme souhaitait un cadre de vie différent. «Je n’ai jamais regretté ce choix. J’ai vécu beaucoup de belles choses au Mexique et je suis fier d’avoir eu le cran de prendre une décision pareille. Quand j’arrêterai ma carrière, je veux pouvoir dire que j’ai fait ce que j’avais envie de faire. Jusqu’ici, ça marche. Le Mexique, c’était une expérience magnifique. J’y ai retiré énormément de belles choses, comme joueur et en tant qu’homme.»

Et il est parti là-bas à l’approche des 25 ans, à un moment charnière de la vie d’un footballeur. «C’est le moment où vous devenez un footballeur adulte, le moment où vous devez vous imposer, donner forme à votre carrière. C’est aussi un âge important dans une vie d’homme. C’est au Mexique que je suis devenu adulte.»

Le grand amour au Texas

En plus, c’est dans ce pays qu’il a rencontré le grand amour. Avant, il était célibataire et ça lui convenait, mais il voyait ses copains s’installer en couple. «Je n’imaginais pas que la vie à deux pouvait être aussi fantastique. Quand j’ai rencontré Talia, des potes m’ont demandé si je pensais que c’était la bonne. J’en étais sûr. Aujourd’hui, je suis un homme heureux. C’est la première fois que je suis toujours aussi heureux après avoir passé trois ans avec une fille

Ils sont entrés en contact en 2020, sur Instagram. Talia habitait à Austin, au Texas, pas loin de la frontière mexicaine et de Monterrey. «Nous nous sommes rencontrés après avoir parlé quelques fois sur Facetime.» Il a invité Talia et une amie à un barbecue, et il a loué pour l’occasion un orchestre mexicain. «Après quelques chansons et quelques verres de vin, elle m’a dit qu’elle savait chanter. Sa mère est mexicaine et elle a grandi dans une ambiance assez musicale. Elle s’est mise à chanter, c’était magnifique. Je suis tombé amoureux. Depuis ce soir-là, nous ne nous sommes plus quittés.»

Talia, dont le père est israélien, a passé ses premières années à Los Angeles, puis elle est partie à Austin avec sa mère, à l’âge de quatre ans. «Elle adore Austin et le Texas en général. J’aime beaucoup aussi.» Et la culture juive? «Elle n’en a rien gardé, elle a grandi avec sa mère.» Aujourd’hui, ils sont installés à Anvers avec leur chien, Sansa. «Elle voulait un chien. Je n’en avais jamais eu, mais aujourd’hui, je ne pourrais plus m’en passer. Sansa, c’est comme notre enfant. Quand on part pour deux semaines, comme à l’entre-saison, je suis impatient de rentrer pour la retrouver.»

Avec son épouse, Talia, rencontrée lors de sa période mexicaine.
Avec son épouse, Talia, rencontrée lors de sa période mexicaine. © INGE KINNET

Madame Janssen a dû s’acclimater à la Belgique. «En décembre, elle me demandait déjà quand le soleil allait revenir. Il a fallu s’y faire. Maintenant, elle a un boulot à Courtrai, elle développe des sites web, et elle a régulièrement la visite de sa mère et d’amies. Elle retourne aussi de temps en temps à Austin et elle voyage à travers l’Europe. Je pense qu’elle a déjà vu plus de pays que moi. Elle est très indépendante, je trouve ça chouette et je l’encourage. Je n’aurais surtout pas envie qu’elle passe ses journées à m’attendre à la maison. Je trouve important qu’elle ait aussi sa vie.»

En même temps, il sait que ce n’est pas évident pour une femme de tout plaquer pour suivre son mari à l’autre bout du monde. «On en a parlé au début de notre relation. On a convenu qu’elle me suivrait pendant ma carrière et après, elle décidera de l’endroit où on s’installera. Mais quand on est amoureux, quand cet amour est réciproque, quand vous savez que votre conjoint est le bon, tout devient plus facile.»

Le joueur de l’Antwerp trouve qu’ils se complètent idéalement. «Elle a justement les trucs qu’il me manque. Beaucoup de patience, par exemple… Talia est charmante, elle ne montre jamais des signes d’irritation, elle fait toujours tout ce qu’elle peut pour m’aider. Elle est en permanence à mes côtés et elle comprend qu’elle doit me soulager à l’approche des matches. Par contre, quand on prévoit de partir en vacances, je m’occupe de tout, je fais toutes les réservations. Elle, c’est le chaos complet dans ces moments-là. Je dois veiller à ce qu’elle ait son passeport et je suis obligé de lui dire que le lendemain à dix heures, elle doit être prête.»

Clairement, Vincent Janssen revit complètement après un long passage compliqué. «Pour cela aussi, je suis heureux que la saison dernière avec l’Antwerp se soit aussi bien passée. Je sortais d’une période où je n’avais pas beaucoup joué, et ici, je suis devenu important. J’ai retrouvé la reconnaissance. Pour moi, tout roule pour le moment. Je ne pourrais pas m’imaginer une vie plus belle et un club qui me conviendrait mieux

Pourquoi il n’est plus international

Au lendemain de la Coupe du monde au Qatar, Vincent Janssen a fait une annonce surprise: il mettait fin à sa carrière en équipe néerlandaise alors qu’il y était revenu après cinq ans d’absence. À 28 ans. Un choix aussi étonnant que son départ au Mexique en 2019. Après plusieurs blessures, on l’estimait prêt à gravir les échelons en Europe, mais il a préféré cette aventure exotique, en pleine fleur de l’âge.

Les critiques, il s’en moque complètement. Il estime que ses décisions sont légitimes et il ne se laisse pas influencer. «Le fait que je profite de plus en plus de la vie a peut-être joué dans ma décision de quitter l’équipe nationale. Une saison sans match avec la sélection, c’est déjà lourd, mentalement et physiquement. Et je me suis rendu compte que j’attendais les breaks réservés aux matches internationaux. Dans ces moments-là, j’arrivais à me vider la tête. En prenant de l’âge, j’ai compris que j’avais besoin de recharger mes batteries. À côté de tout cela, je devais être honnête vis-à-vis de moi-même et de ma situation. Je suis content d’avoir pu participer à une Coupe du monde, mais je suis parfaitement conscient qu’il y a plusieurs jeunes qui pointent le bout du nez et qui peuvent jouer à mon poste. Je ne veux pas leur mettre des bâtons dans les roues. Mais ce qui a le plus joué, c’est l’aspect physique et le côté mental.»

Il a plus souffert des commentaires négatifs en début de carrière. «Quand ça n’allait pas à Tottenham, j’en ai parlé avec un spécialiste, il m’a donné des conseils qui me servent encore aujourd’hui. Aujourd’hui, je sais ce que je veux et ce que je dois faire. Je ne me préoccupe plus des avis extérieurs. Je suis content de ma vie, à la fois sur le plan privé et professionnel. Je suis heureux, alors je ne vais quand même pas m’encombrer la tête avec tout ça?»

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