Marc Degryse

« Verschueren, Arnesen, à vous de jouer »

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, Anderlecht a peut-être bien vécu la semaine la plus agitée de son histoire.

Je ne sais pas si Anderlecht vient de vivre la semaine la plus agitée de son histoire mais ça pourrait y ressembler. Du lundi au dimanche, le club n’a fait que prendre des claques. Et des belles claques. Ma conclusion de l’attaque frontale de Hein Vanhaezebrouck sur Marc Coucke dans la presse ? C’est la confirmation ultime que ces deux-là n’ont jamais su se sentir. On est ici confronté à deux types qui ont un ego aussi surdimensionné que l’Everest.

Coucke qui ne paie pas sa dette à Vanhaezebrouck, Coucke qui entrait dans le vestiaire à la mi-temps pour donner son avis sur la compo et la tactique, Coucke ceci, Coucke cela… Que l’ancien coach ait raison ou non sur des faits pareils, il ne sort en tout cas pas grandi de son attaque. Est-ce qu’on a le droit de cracher comme ça, publiquement, sur son ancien employeur ? Est-ce qu’on a le droit de régler ses comptes comme il le fait ? J’ai mon avis là-dessus.

Ça ne faisait que commencer. Après ça, il y a eu les prestations indignes. À domicile. Bruges n’avait plus gagné à Anderlecht depuis plus de 20 ans ? Mais cette fois, on pressentait que c’était la bonne. On avait eu un aperçu, dès la première journée des play-offs, de la différence de niveau entre les deux équipes. Entre un Club qui avait balayé Gand et un Anderlecht qui s’était fait balader à Genk, il y avait vraiment trop d’écart. S’il y a une conclusion purement sportive à tirer de cette saison, c’est peut-être que cette équipe d’Anderlecht est clairement insuffisante pour faire un résultat contre un adversaire d’un bon niveau.

Quand tu enchaînes avec une nouvelle défaite dans ton stade contre un club qui est ton concurrent direct… pour la quatrième place, que dire de plus ? Les supporters ont tout essayé. Leur banderole gigantesque pour signaler aux joueurs qu’ils risquent d’entrer dans l’histoire s’ils ne se qualifient pas pour l’Europe, c’était terrible. Ils ont sans doute cru que ça allait marcher, que ça suffirait à titiller tout le monde là-bas : les joueurs et la direction. Encore raté.

Marc Coucke doit corriger radicalement son approche. Ou faire ses valises. De toute façon, avec son ego, il ne va pas accepter que ça continue comme ça.

Trois matches, trois défaites. Une foule furieuse qui réclame le départ du président après le match. C’est clair, la crise est totale. Pour illustrer cette crise profonde, je mentionnerais aussi le comportement des supporters mauves au moment où Dieumerci Mbokani a marqué le but de la victoire pour l’Antwerp. Il a été applaudi par tout le stade. Comme Olivier Deschacht avait été applaudi par tout le stade après son but de la victoire pour Lokeren. Le vieux Mbokani qui a plus de talent que n’importe quel joueur actuel d’Anderlecht… Il y a encore ceci pour illustrer la résignation des supporters : un stade d’Anderlecht qui n’est pas complet pour un match des play-offs contre Bruges, est-ce que c’était déjà arrivé ?

Pour son premier match comme président du Sporting, Marc Coucke était sur la pelouse. Aujourd’hui, il est absent. C’est typique de la situation. Il doit se cacher. Il vit les mêmes problèmes que Roland Duchâtelet autrefois au Standard. Un nouveau président qui arrive avec son gros portefeuille mais une équipe qui rame et une foule qui prend le boss en grippe. Coucke a voulu tout changer à Anderlecht. Par exemple, on n’aurait jamais imaginé un Roger Vanden Stock descendre dans le vestiaire à la mi-temps pour donner ses conseils. Maintenant, c’est le nom du stade qui va être modifié. C’est un manque de classe total, ça pique aux yeux.

Aujourd’hui, Marc Coucke doit corriger radicalement son approche. Ou faire ses valises. De toute façon, avec son ego, il ne va pas accepter que ça continue comme ça. La solution, c’est une campagne de transferts réussie cet été. Michael Verschueren et Frank Arnesen doivent maintenant définir un cap. Ils doivent montrer quelque chose. Entre-temps, je mise malheureusement sur un événement historique : je n’imagine plus les Mauves sur la scène européenne cet été.

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