Union perfide, Antwerp solide: les leçons du week-end de Pro League
Retour tactique en trois temps sur le week-end de Jupiler Pro League : l’Union et l’art du coup de poignard dans le dos ont malmené Genk, l’Antwerp n’encaisse plus et Eupen-Ostende a été plus spectaculaire que prévu.
L’Union, la surprise et le cinquième couloir
Les mots sortent de la bouche de Simon Adingra, au micro de la Pro League et avec la fulgurance d’un tir enroulé hors de portée du gardien. À la passe décisive sur l’égalisation, buteur pour revenir de Genk avec les trois points, l’Ivoirien est l’une des incarnations de cette Union qui attaque sur tous les fronts. L’équipe de Karel Geraerts aime combiner à gauche et jaillir à droite, mais ne néglige jamais la possibilité de faire l’inverse. Là où l’obsession des coaches est souvent d’attaquer l’axe du terrain, les Saint-Gillois ont profité à deux reprises de la concentration vers l’axe des défenseurs du Racing pour les surprendre dans leur dos. Les analystes aiment parler des « demi-espaces », évoquant ces couloirs intermédiaires entre le flanc et l’axe comme des zones majeures de décision ? L’Union passe d’un flanc à l’autre. Du premier au cinquième couloir. Et Simon Adingra ne le cache pas : « nos deux buts, c’est travaillé à l’entraînement. »
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Si ses transitions européennes passent beaucoup par l’axe, le club du stade Marien doit bien plus travailler sur la largeur en Pro League. Indispensable pour des matches où l’équipe a dû apprendre à vivre plus souvent avec le ballon. Avec une règle d’or immuable, quel que soit le scénario : pour surprendre un adversaire, il faut savoir jaillir dans son dos. Derrière les défenseurs centraux sur une situation de contre-attaque ou dans l’angle mort du latéral opposé quand le jeu est sur un flanc, peu importe : l’Union est experte du coup de poignard dans le dos. Avec quatre buts et huit passes décisives toutes compétitions confondues, ce n’est pas Bart Nieuwkoop qui vous dira le contraire.
L’Antwerp, nouveau roi défensif de la Pro League
Rapidement réduit à dix sur l’herbe de son Pairay, Seraing n’a eu droit à rien, ou presque. Un petit tir cadré, 0,19 expected goal obtenu et un désespoir éternel face à la rigidité défensive de l’Antwerp. Il faut dire que pour protéger sa surface, le Great Old est dans une forme spectaculaire depuis le début de l’année. En quatorze sorties, toutes compétitions confondues, Jean Butez n’a encaissé que cinq buts et signé dix clean-sheets. Contrairement à la saison dernière, où il avait dû multiplier les miracles pour préserver ses filets et emmener les siens en play-offs, le dernier rempart français n’est pas l’unique acteur majeur de cette éclatante santé défensive. Avec « seulement » 3,79 buts empêchés, l’ancien portier de Mouscron est certes une valeur sûre du championnat, mais est désormais protégé par un onze équilibré sans ballon et qui, surtout, sait se protéger avec la possession.
En lançant Arthur Vermeeren, puis en lui associant Mandela Keita devant la défense, Mark van Bommel est parvenu à donner à son équipe de bons pieds pour emmener calmement le ballon de l’autre côté du rond central, mais aussi des jambes assez agressives pour le récupérer rapidement. Même les pépins physiques de Toby Alderweireld, toujours fiable au cœur de la charnière, n’ont pas altéré la forme défensive d’une équipe qui affiche, avec 29,96 expected goals concédés depuis le début de la saison, la meilleure note nationale en la matière, prenant le dessus sur l’Union à la faveur de ces dernières semaines imperméables.
Dans la cave, la peur entraîne les buts
Souvent, les matches de la « dernière chance » se jouent avec les jambes qui tremblent. Surtout à l’heure de s’approcher du but adverse. Au Kehrweg, les offensifs n’ont pas failli dans une rencontre rendue spectaculaire par un mélange de talent balle au pied et de maladresses défensives. Longtemps en supériorité numérique, les Pandas d’Edward Still ont subi erreurs individuelles majeures et errances coupables sur phases arrêtées, alors que leur arsenal offensif avait pourtant fait le travail, notamment par l’intermédiaire des jambes explosives d’un Djeidi Gassama qui a chaud aux chevilles et pas froid aux yeux.
Amateurs de matches maîtrisés, pas sûr que Dominik Thalhammer et Edward Still auront apprécié la scène parfois brillante mais souvent burlesque autant que les spectateurs neutres.
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