Tom Saintfiet, un Belge quart de finaliste de la CAN : « Avant mon arrivée, la Gambie n’avait jamais gagné un match officiel à l’extérieur »
Le Campinois Tom Saintfiet a permis à la Gambie d’écrire une page historique en atteignant les quarts de finale de la CAN (Un match qui se déroulera ce samedi) Knack l’avait interviewé avant le début de la compétition. « Il est insultant de supposer que l’Afrique ne peut pas organiser un tournoi sûr ».
Cette interview a été réalisée le 5 janvier dernier
Il s’est enfui dans la jungle lorsque le régime de Robert Mugabe lui a ordonné de quitter le Zimbabwe, il a ignoré l’interdiction de voyager au Yémen au péril de sa vie et a conçu un plan pour ne pas tomber entre les mains de l’Etat Islamique lorsqu’il était entraîneur national du Bangladesh. La vie de l’entraîneur de football Tom Saintfiet n’est pas banale, c’est le moins que l’on puisse dire. Peu connu des amateurs de football, l’homme natif de Mol possède un long CV qu’il a étoffé dans des endroits exotiques qui ne font que rarement la une des médias sportifs . Saintfiet a dirigé quatre-vingts matches officiels FIFA et a été le sélectionneur national de dix pays : la Namibie, le Zimbabwe, l’Éthiopie, le Yémen, le Malawi, le Togo, le Bangladesh, Trinité-et-Tobago, Malte et maintenant la Gambie, avec laquelle l’entraîneur de 48 ans vit sans doute la plus grande aventure de sa carrière. Saintfiet, qui n’a jamais atteint le sommet lorsqu’il était footballeur, vient de se qualifier pour les quarts de finale de la CAN au Cameroun et affrontera le pays-hôte ce samedi dans un match déjà historique à plus d’un titre.
La Gambie est en effet le plus petit pays du continent africain. Lors des cinq années précédant l’arrivée du technicien campinois, les Scorpions n’avaient remporté qu’un seul match. Ils n’avaient jamais réussi à se qualifier pour un tournoi majeur. « Avant mon arrivée, ils n’avaient même jamais gagné un match officiel en déplacement », lance Tom Saintfiet pour commencer notre entretien. « Je n’ai pas vraiment compris pourquoi. La Gambie est certes un petit pays selon les normes africaines, avec à peine deux millions d’habitants, mais ils sont tous fanatiques quand on parle de football. Il y a aussi beaucoup de talents. J’ai pu le constater lors de mon tout premier match international, le match de football le plus fou que j’ai jamais vu. Nous jouions contre l’Algérie, un cador du football africain et qui est aujourd’hui le tenant du titre à la CAN. Le stade possède une capacité de 25 000 places, mais 45 000 billets avaient été vendus. On trouvait des supporters dans les colonnes d’éclairage, sur les marches, sur la ligne de touche. J’ai eu un flash-back du drame du Heysel et je me suis plains car ma fille de deux ans était aussi dans le stade. Riyad Mahrez, la star de l’Algérie (et joueur de Manchester City), pensait que c’était trop dangereux de jouer, et je pouvais le comprendre. Mais les officiels ont dit : « Si on ne joue pas, des gens vont mourir. » Le match s’est terminé sur le score de 1-1, un exploit. J’ai toujours la chair de poule quand je repense aux scènes incroyables qui ont suivi le coup de sifflet final.«
Trois jours avant le match international le plus important de l’histoire de la Gambie, nous étions coincés à Zaventem. On s’entraînait dans nos jeans sur le parking, à quatre degrés.
Tom Saintfiet
L’euphorie après la qualification de la Gambie pour la Coupe d’Afrique des Nations a dû être énorme ?
Tom Saintfiet : « Vous n’avez pas idée. Le match décisif (2-0 contre le Gabon, en mars) a eu lieu dans un stade vide, en raison de la corona. Mais à l’extérieur du stade, c’était rempli. Le bus des joueurs est resté bloqué pendant deux heures. Il était entouré d’une horde de supporters en délire. La préparation de ce match a également été très spéciale. La plupart des joueurs évoluent en Europe. Nous étions censés prendre ensemble un avion privé depuis Bruxelles, pour réduire le risque d’infection au coronavirus. Puis on s’est rendu compte qu’aucun vol n’avait été organisé. Trois jours avant le match international le plus important de l’histoire de la Gambie, tout le monde se retrouvait bloqué à Zaventem. Nous sommes donc entrés dans l’hôtel Sheraton, en face de l’entrée de l’aéroport. On s’est entraînés en jeans sur le parking, sous quatre degrés. De nombreux entraîneurs auraient pesté face à de telles conditions, mais je n’ai délibérément pas été en colère. Les joueurs étaient déjà assez stressés comme ça. »
Qu’attendent les Gambiens de leur première participation à la CAN ?
Saintfiet : « L’équipe s’est qualifiée pour la première fois, mais chaque Gambien pense avec certitude que nous allons gagner la Coupe d’Afrique. Enthousiasme ou colère, il n’y a pas de juste milieu pour les fans de football africains. Nous avons perdu à domicile contre le Togo, qui est classé 40 places au-dessus de nous dans le classement mondial. 0-1 à la 90ème minute. La police a dû évacuer l’équipe. Nous nous sommes abrités sous des boucliers pare-balles alors qu’il pleuvait des pierres et des bouteilles. Deux matches plus tard, lorsque nous avons partagé contre le Congo, les supporters ont formé une ligne d’honneur. Les gens se sont jetés sur le sol en signe d’adoration. J’ai pensé : ce sont probablement les mêmes hommes que ceux qui nous jetaient des pierres la dernière fois. Si nos résultats devaient être décevants à la CAN, nous devrions déjà organiser une autre escorte policière. Nous sommes dans un groupe avec la Tunisie, la Mauritanie et le Mali. La Tunisie se qualifie régulièrement pour la Coupe du monde, le Mali possède une équipe exceptionnelle qui peut atteindre les demi-finales et la Mauritanie ne doit pas non plus être sous-estimée. Ce serait formidable si nous atteignions le deuxième tour. Je veux gagner tous les matchs, mais il n’est pas réaliste d’exiger que nous le fassions. Nous sommes ici pour apprendre, dans l’espoir de nous qualifier à nouveau pour la Coupe d’Afrique en 2023 puis en 2025 et même d’être présents à la Coupe du monde en 2026 ».
Qui sont les favoris de cette Coupe d’Afrique des Nations ?
Saintfiet : « L’Algérie, championne en titre, n’a pas perdu un seul match depuis trois ans et demi. Il est le premier favori (éliminé depuis lors ndlr), avec le Sénégal. Le Cameroun, pays hôte, et le Nigeria, pays fort, sont juste en dessous. »
Est-ce que les joueurs africains les plus connus seront de la partie ? Leurs employeurs européens ne les laisseront pas partir en plein milieu d’une pandémie.
Saintfiet : « Il est écoeurant de voir comment la FIFA, l’UEFA et les grands clubs européens traitent le football africain. Pouvez-vous imaginer que Manchester City dise que Kevin De Bruyne n’a pas le droit de jouer le championnat d’Europe avec les Diables rouges ? L’endroit serait trop petit. Un peu de respect, s’il vous plaît. Je n’ai pas besoin d’expliquer qu’il est très important pour mes internationaux de pouvoir jouer pour leur équipe nationale, tout comme pour tous les supporters africains. Les clubs voient deux arguments pour empêcher leurs joueurs de se rendre à la CAN : la surcharge de travail qui entraîne des risques de blessures et l’omicron. La surcharge, elle se trouve surtout dans le football européen. On aurait pu se contenter de ne jouer une Ligue des Champions qu’avec les champions de chaque pays. Cela aurait permis de sauver beaucoup d’autres matchs. La Coupe d’Afrique des Nations doit-elle payer pour la cupidité du football européen ? Omicron alors. Ce variant a été découvert en Afrique, mais s’est répandue dans le monde entier. Il est insultant de supposer que l’Afrique ne peut pas organiser un tournoi sûr au niveau du respect des normes sanitaires. »
La Gambie s’est qualifiée pour la première fois, mais chaque Gambien est sûr que nous allons gagner la Coupe d’Afrique.
Tom Saintfiet
Les gens en Afrique sont-ils inquiets de la pandémie de coronavirus ?
Saintfiet : « Les Africains ne sont inquiets de rien. (rires) Beaucoup ne croient toujours pas que le coronavirus existe. La confiance dans les vaccins est faible, notamment parce que beaucoup de gens pensent que les seringues qui arrivent en Afrique sont de qualité inférieure à celles des pays occidentaux. Il se trouve que j’étais assis à côté des virologues Pierre Van Damme et Marc Van Ranst pendant le match Belgique-République tchèque. Je leur ai dit que ça ne servait à rien d’envoyer des seringues en Afrique si l’on ne peut pas convaincre les gens que la vaccination est utile. En Europe, les taux d’infection diminuent dès l’arrivée de l’été. En janvier, la température moyenne au Cameroun, où se déroule la Coupe d’Afrique, est de 30 degrés. Une épidémie de grande ampleur semble donc peu probable. »
Ebrima Darboe, 20 ans, qui joue à l’AS Roma et est l’un des grands talents de votre sélection, est arrivé en Europe en tant que réfugié en bateau.
Saintfiet : « J’ai beaucoup de respect pour le chemin que des gars comme lui ont dû parcourir. Darboe a quitté la Gambie à l’âge de quatorze ans. A travers le désert, via la Mauritanie et le Mali, vers la Libye, où les trafiquants d’êtres humains ont la mainmise. Dans un bateau pour l’Italie, où il ne connaissait personne. Être découvert sur un terrain de seconde zone et réussir en tant que footballeur professionnel. Cela demande du talent, de la persévérance et un caractère d’acier. Un de mes amis travaille d’ailleurs en Gambie pour les Nations unies afin de dissuader les gens de partir. La réintégration des réfugiés qui n’ont pas réussi à atteindre l’Europe est une partie importante de son travail. Les boat people sont souvent désignés par leur famille. Ils reçoivent la fortune familiale pour entretenir le reste de la famille une fois qu’ils ont atteint l’Europe. Ils préfèrent souvent mourir que de revenir sans argent. Darboe l’a fait et est donc devenu un héros. J’étais déjà là quand il est revenu en Gambie pour la première fois. Il n’avait pas revu ses parents depuis cinq ans. Des histoires horribles, mais dans des moments comme ça, je garde mes distances. Nous en parlons rarement. Il n’est pas agréable pour ce garçon de se voir rappeler sans cesse le traumatisme de sa fuite de Gambie. Plutôt que de rester bloqué sur son passé, je veux l’aider dans ce qu’il peut accomplir à l’avenir. J’ai trois types de joueurs dans mon équipe : les Gambiens qui s’illustrent dans leur compétition nationale et partent en Europe, les boat people comme Darboe, et les migrants de deuxième ou troisième génération. Il s’agit d’anciens internationaux des équipes d’âge de Suède, de Suisse ou d’Allemagne. Parfois, ils ignoraient presque leurs origines gambiennes. J’ai passé beaucoup de temps à les retrouver et à les convaincre de jouer pour la Gambie. »
Parlez-nous de ce pays.
Saintfiet : « La Gambie est le plus petit pays du continent africain et l’un des plus pauvres. Deux millions de personnes vivent autour du fleuve Gambie, qui coupe le pays en deux. Culturellement, il existe des similitudes avec le Sénégal voisin, sauf que les Gambiens parlent anglais. C’est la destination idéale pour des vacances à la plage. La Gambie est un pays sûr et tranquille, avec des palmiers, des plages de sable blanc nacré et de beaux hôtels. Tout comme ce que vous trouvez parfois dans les Caraïbes. D’autres Belges connaissent bien le pays car de nombreux expatriés y vivent et tiennent souvent un restaurant belge. C’était dans ces établissements que j’ai mangé des frites avec des saucisses au curry ! Malgré les nombreux emplois dans le secteur du tourisme, il y a encore beaucoup de pauvreté en Gambie. En tant qu’entraîneur, j’en tire des bénéfices, car, souvent, les pays pauvres produisent de bons footballeurs. Pour les jeunes Gambiens qui veulent évoluer dans la vie, les autres possibilités sont rares. Ils sont forts physiquement et sont assez grands, comme dans toute l’Afrique de l’Ouest. »
Les clichés sur les footballeurs africains sont-ils vrais ? Il y a beaucoup de fautes sauvages et tactiquement, ils ne sont pas très disciplinés ?
Saintfiet : « Le « tacle à l’africaine » avec les deux pieds en avant existe toujours, mais on le voit de moins en moins quand même. La discipline n’est plus un problème. La plupart des joueurs évoluent en Europe et beaucoup d’entre eux sont nés et ont été formés là-bas. Techniquement, les Africains ont toujours été vertueux, physiquement ils sont très solides. Tactiquement, c’est vrai qu’ils n’ont pas encore atteint le niveau des meilleures équipes européennes. Mais ils s’en rapprochent petit à petit. »
Le soi-disant « tacle africain » avec les deux pieds en avant existe toujours, mais on le voit de moins en moins.
Tom Saintfiet
Pourquoi les équipes africaines ne parviennent-elles pas à plus jouer les premiers rôles pendant la Coupe du monde ?
Saintfiet : « Les pays africains de haut niveau ont l’habitude d’écraser leurs adversaires sur leur propre continent, mais lorsqu’ils vont à la Coupe du monde, ils doivent adapter leur style de jeu, sinon ils vont prendre une raclée. Malheureusement, cette simple vérité footballistique n’est pas acceptée sur le continent. Les équipes africaines ont également choisi de mauvais entraîneurs à maintes reprises. Des entraîneurs onéreux qui avaient de grands noms mais qui ne connaissaient pas le football africain. L’exemple typique, c’est celui de Sven-Göran Eriksson, qui était à la tête de la Côte d’Ivoire lors du Mondial 2010 disputé en Afrique du Sud. C’était un excellent entraîneur il y a vingt ans. Il n’était présent à la Coupe du monde que pour encaisser un gros chèque. Mais avec le bon entraîneur, un pays africain peut devenir champion du monde. »
Les Diables Rouges gagneront-ils la Coupe du Monde à la fin de cette année ?
Saintfiet :« Non, car cette génération a atteint son apogée en 2018. Nous aurions alors pu et peut-être dû devenir champions du monde. On a reproché à Marc Wilmots de ne pas enseigner la tactique, mais Roberto Martínez a-t-il fait beaucoup mieux ? Les Diables Rouges ont connu leur meilleure génération, mais ils n’ont pas su en tirer le meilleur parti. Il n’y a jamais eu de plan B. Notre plan de jeu part du principe que nous sommes les plus forts. Mais si ce fut un jour le cas, ce n’est certainement plus le cas aujourd’hui. Si les Belges rencontrent un adversaire du niveau de l’Italie, de l’Espagne ou du Brésil, cela se terminera mal, je le crains ».
Vous avez déjà raconté lors d’un précédent entretien à Knack comment vos expériences au Zimbabwe et au Yémen se sont terminés de manière presque dramatique. Pendant vos trois mois comme sélectionneur du Bangladesh, la vie était particulièrement dangereuse.
Saintfiet : « Le Bangladesh était un petit interlude, une façon de remettre de la déception de mon éviction en tant qu’entraîneur national avec le Togo. Nous étions alors sur le point de nous qualifier pour la CAN. J’ai été appelé chez le ministre togolais des sports qui m’a dit : « Les résultats sont trop bons pour te licencier, Tom, mais j’ai reçu des ordres du président. Voulez-vous démissionner ? ». La multinationale française Mondeléz comptait réaliser de gros investissements dans le port et demandait en échange de ces derniers, elle réclamait un sélectionneur national français. Mon manager m’a conseillé d’accepter la prime de démission. Au Togo, j’avais rencontré un ami du président de la fédération du Bangladesh. Ce pays cherchait d’urgence un nouveau sélectionneur pour une mission de trois mois. Je suis allé voir les infrastructures, j’ai signé mon contrat et j’ai pris l’avion pour la Belgique. Deux jours plus tard, l’Etat Islamique a attaqué un restaurant italien dans la capitale Dhaka. Vingt-quatre occidentaux ont été tués, à trois kilomètres de mon hôtel. Je ne suis pas du genre à abandonner par peur, mais j’ai décidé de minimiser le risque. J’ai fait un plan de mon hôtel, de la cave au grenier, et j’ai cherché les sorties de secours les plus sûres. Il y avait vingt gardes armés de kalachnikovs dans le hall et deux autres à chaque étage, mais même cela n’aurait pas arrêté l’Etat islamique, m’a-t-on dit. C’était vraiment une vie pas agréable, mais je m’en suis sorti. Pendant mes trois mois en poste là-bas je n’ai littéralement jamais mis les pieds dans la rue. C’était hôtel, voiture, terrain d’entraînement et retour à l’hôtel. J’ai dirigé des matches internationaux contre les Maldives et le Bhoutan mais j’étais heureux lorsque mon contrat a pris fin. »
« J’ai ensuite été nommé à Trinité-et-Tobago, mais cela a été l’une des plus grandes déceptions de ma carrière. Sur le moment, je me suis dit que c’était un beau défi vu que le pays avait une bonne réputation pour avoir joué une Coupe du monde sous Leo Beenhakker. Mais il y avait clairement d’autres forces en jeu. Lors de ma première sélection de trente joueurs, seulement treize se sont présentés au rendez-vous. Les autres n’avaient même pas été invités par la fédération. En pratique, je ne pouvais reprendre que des footballeurs évoluant au sein du club du président de la Fédération, qui est également agent de joueurs. Et comme vous le savez, les joueurs de football prennent tout simplement de la valeur une fois qu’il joue pour l’équipe nationale. Après 35 jours, j’ai décidé de démissionner. Ma femme est toujours en colère sur moi à ce sujet, parce que la vie quotidienne est était amusante dans les Caraïbes. (rires) Après cela, j’ai rejoint la sélection maltaise. C’est un petit poucet en Europe et donc un très beau défi à relever. J’ai dirigé l’équipe pendant trois matches amicaux que nous avons perdus. Ce n’étaient pas des résultats exceptionnels pour Malte. Le président de la Fédération m’a alors appelé. Il avait entendu dire que je pouvais devenir le sélectionneur du Cameroun et il m’a donné trois heures pour prouver que je n’avais pas postulé pour ce poste. Mais comment démontrer que vous n’avez pas fait quelque chose ? L’histoire maltaise a donc également pris fin, même si, je ne peux pas donner tous les détails de notre séparation. »
« Mon CV est bien plus long que je ne l’aurais souhaité, mais ça s’explique par le fait que dans les pays pauvres, on travaille plus souvent avec des contrats à court terme. En Occident, les gens ne s’en rendent pas compte. J’ai récemment participé à une visio-conférence de la FIFA, dirigée par Arsène Wenger (ex-entraîneur français d’Arsenal). La FIFA avait un plan pour réduire le nombre de périodes consacrées aux rencontres internationales et donc, par exemple, de jouer huit matches de qualification en trois semaines au mois de novembre. Au Bangladesh, le sélectionneur d’une équipe nationale n’est pas payé s’il n’y a pas de matches pendant six mois. Wenger est tombé de sa chaise quand on lui a expliqué cela. Ces contrats courts ne sont pas amusants car tu n’as jamais la certitude de terminer un cycle complet avec ta sélection. En Gambie, j’ai également commencé par un contrat de neuf mois, mais j’ai maintenant re-signé jusqu’en 2026. »
Vous n’avez pas l’ambition d’entraîner un jour une équipe belge ?
Saintfiet : « En Belgique, vous trouvez du travail plus sur base de qui vous connaissez, plus que sur base de ce que vous savez faire. Les agents ont versé des pots-de-vin à des membres des conseils d’administration pour nommer tel ou tel entraîneur, comme le prouve l’opération « Mains propres ». Si je ne peux pas travailler correctement et avec intégrité, je ne le ferais pas. J’aimerai évidemment un jour entraîner un club européen, mais je pense que ce sera plutôt dans les divisions inférieures en Italie ou dans une équipe scandinave. J’ai découvert le monde à travers le prisme du football, mais il y a un angle mort : j’aimerais travailler en Amérique latine. Parce que tu es le roi quand tu gagnes, et que tu dois craindre pour ta vie quand tu perds.«
Vous êtes accro à l’adrénaline ?
Saintfiet :« Non, mais le football ne prend vie que lorsque quelque chose est en jeu. S’il devient trop léthargique, l’effort n’en vaut pas la peine. »
En résumé: la carrière de Tom Saintfiet
1973 : naissance à Mol
1991-1997 : joue au football dans les ligues inférieures avec le Stade Leuven et le FC Boom
2001 : fait ses débuts en tant qu’entraîneur avec B71 Sandur (Iles Féroé). Travaille pour des clubs aux Pays-Bas, au Qatar, en Belgique, en Allemagne, en Finlande, en Jordanie, en Afrique du Sud et en Tanzanie.
2008 : Première nomination en tant qu’entraîneur national, avec la Namibie
Depuis 2008 : entraîneur national du Zimbabwe, de l’Éthiopie, du Yémen, du Malawi, du Togo, du Bangladesh, de Trinité-et-Tobago, de Malte et de la Gambie.
2012 : remporte la Coupe de la CECAFA avec les Young Africans (Tanzanie)
2021 : se qualifie pour la Coupe d’Afrique avec la Gambie
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