Tintin au Cameroun
Dès son embauche en mars, Hugo Broos a été la cible des critiques. Il a forcé le respect avec la qualification pour la CAN mais après le match nul contre la Zambie, en qualifications pour le Mondial, la tempête fait à nouveau rage. Sport/Foot Magazine est allé à sa rencontre au Cameroun.
Hugo Broos à propos …
…de sa nomination à la tête du Cameroun : « On ne me l’a pas dit mais je suis presque certain qu’une des raisons de mon engagement est que je ne suis lié à personne ici et que je peux donc travailler de manière indépendante. Le président m’a dit : – Coach, il est important de gagner mais je veux te voir construire une équipe. J’ai dit à Sven (Vandenbroeck, son adjoint, ndlr) : – Quoi qu’il arrive, je fais mon boulot comme je l’entends. »
… des sa mauvaise relation avec la presse locale : » C’est surtout dû au fait que la fédération avait établi une liste de cinq noms, sur laquelle je ne figurais pas. Chaque journal a fait la promotion de son candidat mais voilà, quelqu’un d’autre a été choisi, ce qui a fâché la presse. Au début, tout était négatif. Que pouvais-je faire ? Lors de ma présentation, un journaliste m’a demandé : –Si tu perds trois fois, que se passe-t-il ? J’ai répondu : – Que se passera-t-il si je gagne trois fois ? Durant cette conférence de presse, c’est tout juste si on n’a pas fusillé Roger Milla, ambassadeur du football camerounais. La presse lui reprochait de m’avoir choisi alors qu’il venait de faire ma connaissance à son domicile. -Je vais être franc, je ne vous connais pas. Il m’a prévenu que je faisais face à une tâche ardue. Mon contrat stipulait même mon renvoi immédiat si nous ne nous qualifiions pas pour la Coupe d’Afrique. Je savais donc que je pouvais me retrouver chez moi trois mois plus tard mais j’étais aussi convaincu que si nous parvenions à redresser la situation, nous resterions en poste un moment. »
… de l’organisation camerounaise : « Il se passe toujours des choses impensables à nos yeux. Parfois, elles s’arrangent assez vite mais elles peuvent aussi poser un réel problème. C’est enrichissant pour nous aussi. Au début, nous avons râlé mais il faut tout connaître, dans la vie, hein ! (Il rit). Au début d’un stage à Limbe, le gazon n’avait plus été tondu depuis septembre et était très haut. Ils étaient en train de le tondre avec une machine conçue pour les petits jardins. Ils devaient s’arrêter tous les quinze mètres pour vider le sac. Je leur ai demandé s’ils n’avaient pas une tondeuse plus grande. Si mais elle était en panne. Depuis longtemps mais elle n’était toujours pas réparée. Quand je suis revenu après le petit-déjeuner, ils avaient fait quatre longueurs. Il leur restait un quart de terrain à faire pour 16h30, le début de l’entraînement, mais entre-temps, ils avaient trouvé une deuxième tondeuse. «
Par Christian Vandenabeele, au Cameroun
Retrouvez l’intégralité du reportage consacré à Hugo Broos au Cameroun dans votre Sport/Foot Magazine
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