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Tine De Caigny: « Je suis très heureuse à Anderlecht, mais l’ambition d’aller à l’étranger est là »

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

Meilleure buteuse des qualifs pour l’EURO avec les Red Flames, en tête de la Super League avec Anderlecht, Tine De Caigny s’érige comme l’une des meilleures représentantes du foot féminin belge. Rencontre avec une attaquante en manque de courses, mais certainement pas d’ambition.

Les Red Flames sont qualifiées pour l’EURO, tu es la meilleure buteuse des éliminatoires. En Super League aussi, tu marques beaucoup. As-tu le sentiment d’avoir franchi un cap dans ta carrière au cours des derniers mois?

TINE DE CAIGNY: Oui, je pense. J’ai changé de position, pour passer d’un poste de milieu de terrain à celui d’attaquante. Fatalement, je marque plus. Grâce à mes coéquipières, bien sûr, mais je pense qu’à titre personnel aussi, je m’améliore. Je joue de façon plus mature. Je sens que je suis à un stade de ma carrière où il va être temps de penser à aller plus haut. Même si je suis très heureuse à Anderlecht, l’ambition d’aller à l’étranger est là.

Tu dis avoir été formée comme milieu. Tu n’as donc pas forcément les réflexes d’une buteuse. Comment s’est passée cette adaptation?

DE CAIGNY: Au début, c’était compliqué, car en tant qu’attaquante, tu as toujours le but dans ton dos et je n’étais pas habituée à ça. J’avais l’habitude de recevoir beaucoup de ballons, d’avoir plus d’influence sur le jeu, de courir plus. En attaque, il faut être là au bon endroit au bon moment. J’ai eu besoin de temps pour m’adapter. J’ai encore des choses à apprendre, mais je sens que je suis de plus en plus à l’aise. Ceci dit, même en tant que médiane, je marquais déjà pas mal. J’étais souvent présente dans le rectangle. Parce que c’était ça que je préférais: courir d’un rectangle à l’autre, comme une vraie box-to-box. J’arrivais de plus bas, je parvenais à me faire oublier par la défense et à marquer, sur des centres par exemple.

Qu’as-tu déjà appris?

DE CAIGNY: À être plus tranchante devant le but. Je sais mieux conserver le ballon, alors qu’avant, je préférais jouer en une ou deux touches de balle. Je sais mieux jouer dos au but, utiliser mon corps pour ça. Je suis grande ( elle mesure 1m80, ndlr), c’est donc un bon outil à utiliser.

Qu’est-ce qui te manque le plus?

DE CAIGNY: Courir! J’adore ça. En attaque, ce sont des courses plus toniques, des sprints. Alors qu’au milieu, c’est plus aller d’un rectangle à l’autre. J’aimais bien revenir pour défendre. Ça arrive que parfois, je redescende trop, mais le coach hurle alors pour me dire de rester devant. Mais c’est vraiment naturel chez moi.

Tu as déjà dit que tes modèles étaient Xavi, Pirlo etc. De purs médians. De qui t’inspires-tu désormais?

DE CAIGNY: ( Elle réfléchit). Je dirais Romelu Lukaku. C’est le meilleur attaquant du moment. Donc je pense pouvoir apprendre pas mal de choses de lui. Lui aussi est grand, solide et sait garder le ballon comme je souhaiterais le faire. Je sais que je dois encore améliorer ça. La façon dont il utilise son corps est intéressante pour moi. Savoir comment bien rester campée sur mes jambes, dos au but, garder la balle le temps qu’une équipière arrive.

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