Tibo Persyn, le TGV du Club Bruges qui savait centrer
Tibo Persyn a fait ses premiers pas en tant que titulaire contre le Beerschot dans un Jan Breydel plein à craquer. Mais qui est ce jeune homme de 19 ans qui appartient toujours à l’Inter?
Tibo Persyn a quitté les équipes d’âge du Club Bruges il y a trois ans, pour rejoindre la Lombardie et l’Inter. Aujourd’hui, l’ailier est de retour au pays. Après avoir mûri trois ans en Italie, il est prêt à percer en équipe première. Les champions de Belgique l’ont ainsi loué pour une saison, avec option d’achat.
De la défense à l’attaque
Tibo a effectué ses premiers pas dans le football au WS Lauwe. Il y a joué en U7 et en U8, mais les clubs de l’élite ont rapidement découvert son talent. « Nous avons opté pour Zulte Waregem parce que nous pensions que c’était l’équipe la plus intéressante pour notre fils », a expliqué son père, Frank, dans le journal Krant van West-Vlaanderen.
À Zulte Waregem, on s’est rendu compte que Tibo n’était pas fait pour défendre. « S’il était aligné à l’arrière, il saisissait la moindre occasion pour se porter à l’offensive », poursuit la mère, Ann. C’est sans doute là qu’il a pris l’habitude d’arpenter le terrain sur toute sa longueur, car aujourd’hui encore, Persyn est réputé pour sa vitesse et son endurance. Des qualités indispensables lorsqu’on est appelé à se déplacer sur tout le flanc. « Peu importe de quel côté il est aligné, pourvu qu’il puisse fatiguer son adversaire en courant sans cesse », affirme son agent Gunter Thiebaut.
Mais le jeune homme a d’autres qualités. « Il a aussi un très bon centre », continue Thiebaut. « Il l’exploitera encore davantage lorsqu’il aura pris confiance. Tactiquement, il est très bon également. Il s’infiltre régulièrement dans le rectangle et n’est pas maladroit devant le but. »
Aventure italienne
Après Zulte Waregem, Persyn rejoint le Club Bruges en 2012, à dix ans seulement. « Avec Zulte Waregem, il avait gagné 4-3 contre le Club. Tibo avait inscrit trois buts », se souvient son papa. Tibo porte le maillot brugeois jusqu’en U17, et avec lui, les Blauw en Zwart semblent posséder un talent capable d’atteindre le noyau A. Mais c’est alors que l’Inter vient frapper à la porte des Persyn.
« Lorsqu’on est fou de football et qu’on reçoit l’opportunité de poursuivre sa formation à l’Inter, c’est difficile de refuser », affirme Frank. En principe, il était prévu qu’il joue avec les U17 de intéristes, mais il a rapidement atterri chez les Espoirs.
Après un séjour de trois ans en Italie, Persyn rejoint donc finalement le noyau A du Club Bruges. Selon Pascal De Maesschalck, ancien responsable de l’académie des Blauw en Zwart, cela aurait pu se produire plus tôt. « S’il était resté, il aurait peut-être débuté plus tôt en équipe première », pense-t-il. « Mais je suis heureux qu’il saisisse aujourd’hui sa chance. »
Ces trois années en Italie n’ont pas été perdues. « En plus de l’aspect tactique, il a aussi beaucoup progressé sur le plan physique », estime Thiebaut « Tibo est un gars sociable, mais il sait ce qu’il veut », dit Ann. Il n’empêche, il a eu la chair de poule lorsqu’il a débuté le match face au Beerschot. « Lorsque vous pénétrez sur le terrain, tout le monde vous regarde. On se sent intimidé, et on ressent la pression et le stress », a déclaré Persyn après le match contre les Rats. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a choisi son moment: il a fêté sa première titularisation le jour où le stade Jan Breydel pouvait de nouveau être rempli à pleine capacité, après un an de huis clos.
Après le match, Persyn a reconnu que sa première mi-temps n’avait pas été très bonne. Ses partenaires l’ont aidé pendant le repos et ça a porté ses fruits. Près de 26.000 supporters ont vu Persyn inscrire le troisième but brugeois après la pause. « Un sentiment incroyable », reconnaît-il.
Sans quelques blessures ennuyeuses, il est probable que Persyn aurait effectué ses débuts au plus haut niveau en Italie. Qu’importe… « Tibo est heureux d’être de retour à la maison », déclare aujourd’hui son père. Ce n’était cependant pas nécessairement prévu au programme, Persyn l’a reconnu dans un petit film de présentation diffusé sur les réseaux sociaux du Club. Ce n’est d’ailleurs pas Tibo lui-même qui avait demandé à quitter l’Inter. « Début juillet, un départ n’était pas encore à l’ordre du jour, mais peu de temps après, l’Inter a signalé à Persyn qu’avec l’arrivée de Simone Inzaghi, il était préférable pour lui d’acquérir du temps de jeu ailleurs », explique son agent. « De nombreuses équipes se sont alors manifestées, dont le Club Bruges. Tibo connaît évidemment la maison et un retour n’était pas pour lui déplaire ».
LES EXEMPLES VANHEUSDEN ET PEETERS
C’est un phénomène récurrent: aujourd’hui, les jeunes joueurs partent très tôt à l’étranger, parfois même avant d’avoir disputé la moindre minute en Jupiler Pro League. Est-ce le bon choix? Ça dépend des cas… Il arrive aussi qu’ils reviennent au pays. Songez à Zinho Vanheusden ou à Daouda Peeters, qui a rejoint le Standard cet été.
Vanheusden a quitté le centre de formation du Standard en 2015 pour rejoindre l’académie de l’Inter. Tout comme Tibo Persyn. On ne saura jamais quelle orientation aurait pris sa carrière s’il était resté au Standard. Mais lorsqu’on constate la maturité acquise à Milan, on ne peut qu’en conclure que les trois ans et demi passés là-bas ont été bénéfiques. Entre-temps, le Limbourgeois a gagné son transfert au Genoa. Une étape logique dans son parcours? Seul l’avenir nous le dira.
Daouda Peeters est lui aussi parti très tôt dans un club de Serie A, en l’occurrence la Juventus. Contrairement à Vanheusden, il n’est pas un produit de l’école de jeunes des Rouches. Peeters a joué dans différents clubs belges, entre autres au Lierse et au Club Bruges. Il n’est d’ailleurs pas parti directement de Bruges vers la Juve, mais a d’abord fait un petit détour par la Sampdoria. Après six mois, il a été recruté par la Vieille Dame, qui l’a encore loué une demi-saison à Gênes. Désormais, ce Belge né en Guinée renforcera l’équipe de Mbaye Leye pendant un an.
CharlyMusondaJr. est, lui, peut-être l’exemple-type du joueur parti trop tôt. L’ancien Anderlechtois a également eu la malchance d’avoir subi quelques blessures sérieuses, mais néanmoins, il n’a jamais réussi à percer après son départ précoce du Sporting.
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