Standard, Skov Olsen et Lazare : les leçons du week-end de Pro League
Retour tactique en trois temps sur le week-end de Jupiler Pro League.
Il reste 180 minutes pour livrer les derniers verdicts de la phase classique de Pro League. Seraing officiellement relégué, la lutte pour éviter les deux derniers sièges à bascule s’est presque conclue sur un statu quo, Eupen ramenant un point de son déplacement à Courtrai pour se donner un petit peu de marge en bas de tableau. Plus haut, Anderlecht et le Cercle ont fait la mauvaise affaire dans la chasse au top 8, alors que Gand a gratté un partage qui sera peut-être salvateur pour résister aux retours de Bruges et du Standard à la quatrième place. Focus sur cette course aux Champions play-offs avec la démonstration de pressing liégeoise à Sclessin, le retour précieux de Skov Olsen et le rythme de Lazare.
Le Standard met Hrosovsky et Heynen dos au mur
On pourra toujours dire qu’entre une quête inaboutie de l’attaquant idéal et une défense privée de ses Colombiens, Genk n’avait pas toutes les pièces nécessaires pour désactiver le piège liégeois. Ou parler d’arbitrage, comme l’ont sans doute trop fait les joueurs et le coach du Racing dans la foulée du match perdu à Sclessin. Ce serait oublier qu’une mi-temps durant, les Rouches ont bousculé le leader dans ses circuits de relance habituels, privant les milieux de terrain Bryan Heynen et Patrick Hrosovsky du confort qui leur permet de tourner les yeux vers le but adverse une fois le ballon au pied.
Chaque passe livrée par un défenseur de Genk vers les deux maîtres du tempo était déréglée par le pressing très agressif mené par les hommes de Ronny Deila, avec des sorties très hautes de Steven Alzate et Gojko Cimirot, souverains dans l’impact au cœur du jeu. Un choix audacieux qui a fragilisé les sorties de balle chorégraphiées du leader, et permis au Standard de récupérer très souvent le ballon dans le camp adverse pour se projeter vers le but. Si les choix de Wouter Vrancken à la mi-temps ont rebattu les cartes et offert à Genk une domination presque sans partage au retour des vestiaires, le plus dur était déjà fait.
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Lazare et Ashimeru, le rythme de la Pro League
Longtemps, les qualités des milieux de terrain se sont mesurées à leurs muscles. Puis, il y a eu le FC Barcelone, qui s’est mis à multiplier les petits gabarits et les lignes de passes autour du rond central pour faire la différence sur ces colosses. Ensuite, le football a encore évolué, et les lignes se sont de plus en plus souvent cassées ballon au pied.
Tout devient alors une histoire de rythme. Celui qui change une fois le milieu de terrain en possession et libre de se retourner avec le ballon. C’est une question de débordement. Un transfert vers l’axe de ce que le football avait l’habitude de vivre sur le flanc, avec des ailiers qui prenaient le défenseur adverse de vitesse en un coup de reins. Aujourd’hui, certains le font donc au milieu. En Pro League, le spécialiste s’appelle Lazare Amani, dribble court et courses longues qui laissent la plupart de ses adversaires dans les rétroviseurs.
Une leçon récitée chez le voisin mauve par Majeed Ashimeru, capable de mettre quelques mètres dans la vue à son opposant direct à plusieurs reprises contre Westerlo. Au Sporting, le Ghanéen manque encore toutefois de justesse dans son dernier geste, là où le Nigérian de l’Union n’a jamais été aussi concret. Une différence qui vaut des buts.
Le retour de Skov Olsen
Dans l’infinie palette de possibilités offensives offertes à Rik De Mil, l’ancien coach des U23 brugeois a retrouvé l’une de ses couleurs les plus vives. Écarté des terrains depuis de longues semaines, Andreas Skov Olsen a fait son retour en fin de match contre Seraing, et rappelé en moins de dix minutes que son pied gauche était un pinceau capable de transformer le fade tableau brugeois en chef-d’œuvre.
Un coup de reins et un coup de canon qui offrent un poteau, une passe décisive dans la course d’Antonio Nusa et des différences sur chaque prise de balle, voilà l’offre déposée par le Danois sur le bureau de son coach, qui a récupéré l’un des joueurs les plus décisifs de Pro League. Parce qu’en plus de savoir créer des avantages conséquents pour son équipe, le gaucher crée de l’imprévisibilité par sa faculté à être le passeur ou le receveur, l’arc ou la flèche des offensives bleues et noires. Un joueur presque total, seulement limité par la récurrence des retours vers son pied gauche. Souvent, une fois que le ballon caresse l’extérieur de son pied gauche, tout le monde sait ce qu’Andreas Skov Olsen va faire. L’arrêter, par contre, c’est encore autre chose…
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