Standard: les 5 chiffres qui accusent Carl Hoefkens
Sur la sellette, le coach du Standard a peu d’arguments statistiques en sa faveur. Les chiffres crient au manque de jeu.
Conclue par un partage décevant et au bout des arrêts de jeu face à Saint-Trond, la première partie de saison du Standard s’écrit avec de nombreux points d’interrogation. Le principal concerne certainement la poursuite de l’aventure de Carl Hoefkens sur le banc des Rouches. Englué dans une série de sept petits points engrangés sur les 27 derniers mis en jeu, sans oublier une élimination en Coupe de Belgique, l’ancien entraîneur du Club de Bruges affirme qu’il est toujours l’homme de la situation. À l’heure de faire le bilan, le coach a d’ailleurs évoqué un mercato hivernal aux allures de pansement potentiel plutôt qu’une véritable plaie dans le jeu de ses couleurs. Pourtant, les chiffres sont purulents. Plus qu’en manque de joueurs, le Standard est en manque de jeu.
La pire production offensive du championnat
Si on laisse de côté les penalties, occasions toujours franches et pas spécialement nées du jeu – l’égalisation contre Saint-Trond en est une preuve – le Standard peine à se créer de véritables opportunités sur le terrain. Les non penalty expected goals en témoignent. Ce chiffre recense la qualité des occasions de but obtenues en écartant les penalties de l’équation. Les Rouches s’en procurent 0,86 par match. Personne en Pro League ne fait pire.
À Sclessin, il ne se passe rien
Réputé pour sa flamboyance, le chaudron liégeois est le stade qui a vu le moins de buts lors de ses dix premiers matches de la saison, à égalité avec celui de Malines (17). Là où les Malinois ont marqué dix buts et n’en ont encaissé que sept, le bilan est moins reluisant pour le Standard, auteur de neuf petits buts sur son terrain (contre huit concédés). C’est, là aussi, l’un des pires bilans du championnat, avec une avant-dernière place partagée avec Saint-Trond devant le mauvais élève courtraisien (8).
Un jeu sans vie
Si avec ses 34 frappes issues d’une phase arrêtée, le Standard est dans le ventre mou de la Pro League en la matière, la pauvreté des actions issues d’une construction de plein jeu n’est pas qu’une impression visuelle vécue par les fans des Liégeois. En vingt rencontres, les Rouches n’ont tiré que 233 fois suite à une action de jeu « vivant » (opposé aux phases arrêtées). Seul le RWDM et son football très minimaliste ont fait pire.
Une défense qui vole en éclats
Portée par la forme étincelante d’Arnaud Bodart et Zinho Vanheusden en début de saison, l’arrière-garde des Principautaires semble avoir volé en éclats depuis quelques mois. Si le Standard affichait encore la deuxième meilleure défense du championnat après dix journées, avec seulement neuf buts encaissés (seul l’Antwerp faisait mieux), les Rouches ont vu leurs filets trembler à vingt reprises lors des dix derniers matches de championnat. D’une dizaine à l’autre, le Standard est donc passé de 0,9 à 2 buts encaissés par match. Un gouffre défensif qui ne parvient plus à masquer l’absence totale d’inspiration offensive comme c’était le cas en début d’exercice.
Pourtant, Bodart fait des miracles
Il pourrait s’agir d’une période de moindre réussite défensive, mais les chiffres disent le contraire. Au bilan des prevented goals, qui font la différence entre la qualité des tirs cadrés concédés et le nombre de buts réellement encaissés, Arnaud Bodart est effectivement le gardien le plus efficace du championnat cette saison.
Ses 5,61 prevented goals le placent devant Davy Roef ou Théo Defourny en la matière. Sans lui, le Standard aurait probablement encaissé bien plus. En panne offensive, le Standard a même perdu son équilibre défensif. Il faudra probablement plus qu’une paire de gants en chaleur pour inverser la tendance.
Tous les chiffres, à l’exception des Prevented Goals (Wyscout), sont issus de FBref.
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