Romelu Lukaku, l’homme qui ne savait pas être aimé (PORTRAIT)
Romelu Lukaku a profité des derniers mois pour encore élargir les rangs de ses haters. Presque volontairement, comme s’ils étaient son carburant.
Les souvenirs sont parfois tenaces. Des anecdotes deviennent si marquantes qu’elles finissent par vous définir. En 2007, Romelu Lukaku n’a que 14 ans, mais sort du réputé centre de formation de Lille, d’où s’apprête à éclore Eden Hazard, avec la conviction que le football ne veut pas de sa réussite. Sa colère, comme celle de son père Roger, est provoquée par un test osseux, procédure souvent appliquée discrètement aux joueurs d’origine africaine pour vérifier si leur âge biologique correspond à celui mentionné sur leurs papiers d’identité. «Mon fils est né en Belgique!», s’emporte alors le paternel, ramenant sa progéniture au pays et à Anderlecht, où il évolue déjà avec les moins de 17 ans malgré son jeune âge et grâce à une croissance hors du commun.
Il se cache dans sa carapace dès que les menaces approchent, et jusqu’à ce que le calme revienne.
Les Mauves protègent déjà de longue date un joueur qui attise, depuis le plus jeune âge, la méfiance des parents et des formateurs adverses à chacune de ses sorties. Chaque but est un motif de suspicion, chaque apparition en public charrie des questions. «Vous amusez-vous vraiment à jouer avec ces enfants, monsieur?», aurait un jour déclaré une dame qui croisait Romelu en train de taper dans le ballon avec ses amis. Entre Anvers et Bruxelles, celui qui n’est pas encore devenu «Big Rom» grandit vite, avec le sentiment que chacune de ses prestations dérange. Le fils de Roger Lukaku, attaquant établi en Belgique pour y faire carrière à Boom, Seraing ou encore Ekeren, collectionne déjà les haters avant même ses premiers pas médiatiques. Rapidement, pendant les massages professionnels prodigués par son père entre les entraînements, Romelu construit sa carapace, indispensable pour survivre au milieu des prédateurs. Comme la tortue, il s’y cache dès que les menaces approchent, se coupant du monde extérieur et respirant en solitaire jusqu’à ce que le calme revienne.
«J’ai essayé de l’appeler, mais il ne m’a jamais répondu ; il a fait pareil avec certains de mes autres coéquipiers», raconte d’ailleurs Lautaro Martínez à la Gazzetta dello Sport à la fin du mois de juillet dernier. L’attaquant argentin de l’Inter, avec lequel Romelu Lukaku formait la très prolifique paire surnommée «Lu-La» par la presse italienne, décrit à merveille le mutisme dans lequel le Belge est capable de se terrer quand la tempête s’abat sur lui. Une dizaine de jours plus tôt, les médias de toute la Botte font leur Une avec une annonce fracassante: prêté par Chelsea à l’Inter, indésirable du côté de Londres, Lukaku mènerait un double jeu, son agent et avocat Sébastien Ledure négociant non seulement avec les «Nerazzurri» pour une transformation du prêt en transfert définitif, mais aussi avec la Juventus, grand rival de l’Inter. Les tifosi milanais vouent à la «Vieille dame» une haine encore plus tenace qu’à leurs voisins du Milan AC. La trahison est de taille, et la réaction des dirigeants interistes à sa mesure. Après avoir tenté de joindre l’attaquant en vain une journée durant, le directeur sportif Piero Ausilio ne prend que trente secondes pour expliquer au Diable Rouge qu’il met un terme aux négociations. Les ponts sont coupés.
L’amour à Milan
Si le divorce a le fracas stéréotypé des assiettes qui se brisent et des portes qui claquent, il est à la hauteur de la passion des débuts. Buteur dès son premier match en bleu et noir, finaliste d’Europa League au terme de sa saison inaugurale en Italie – avec un but contre son camp en finale – puis homme fort du titre national de l’Inter, le premier depuis plus d’une décennie, l’année suivante, Lukaku est devenu l’égérie du club en même temps que l’un des patrons du championnat italien. Son tête-à-tête musclé avec Zlatan Ibrahimović lors d’un derby de Milan devient une fresque, peinte aux abords du stade Giuseppe Meazza. Ses célébrations lors de duels presque systématiquement gagnants face au voisin rossonero deviennent des fonds d’écran. Romelu multiplie les déclarations d’amour envers l’Inter, parle de sa passion pour le club depuis son plus jeune âge et impressionne dès ses premières apparitions face aux micros en parlant italien, confirmant son aisance exceptionnelle pour la maîtrise des langues. Il ne tarde pas à se faire une place de choix dans le vestiaire, asseyant son autorité après quelques échanges houleux avec le bouillant milieu de terrain Marcelo Brozović et se montrant toujours disponible pour accueillir les nouveaux venus et les aider à tomber amoureux de la ville et de ses couleurs bleue et noire.
Pourtant, à l’été 2019, l’arrivée de Romelu Lukaku dans la capitale de la mode est surtout une histoire de coach. L’Inter a confié son banc de touche à Antonio Conte, amoureux de longue date du profil de l’attaquant belge. Il avait déjà tenté de l’attirer à Chelsea trois étés plus tôt, mais c’est finalement Michy Batshuayi qui avait posé ses crampons à Londres. L’année suivante, alors que Big Rom sort d’une saison à 25 buts en Premier League à Everton, le Diable ne rêve que d’un retour à Chelsea mais est téléguidé vers Manchester United par son agent d’alors, le puissant Mino Raiola.
Acteur d’une bromance aux airs de sitcom sur les réseaux sociaux avec la star française Paul Pogba, joueur de Man U avec lequel il est en vacances de l’autre côté de l’Atlantique, Lukaku regrettera rapidement son choix et finira par se séparer de Raiola. Son nouvel agent est l’Italien Federico Pastorello, bien introduit à l’Inter et agent d’Antonio Conte. Sous le charme des compétences tactiques du coach des Pouilles depuis une rencontre entre la Belgique et sa Squadra azzurra à Bruxelles à la fin de l’année 2015, le buteur noir-jaune-rouge rejoint surtout l’Inter pour y franchir un palier sous les ordres de Conte. La mission accomplie, le titre conquis et le départ de l’entraîneur acté, plus rien ne semble le retenir en Italie lors de l’été 2021, quand Chelsea lui ouvre une nouvelle fois la porte.
Romelu Lukaku et les conseils d’Adolphine
Lors de ses jeunes années anderlechtoises, Romelu Lukaku aimait dire que Chelsea était son club de cœur. Depuis, ses détracteurs ironisent sur la taille de ses ventricules, contenant visiblement un bon paquet de stades et de maillots. A l’époque, c’est pourtant avec l’émerveillement de l’adolescent qu’il pose son sac dans le vestiaire de Cobham, le centre d’entraînement des Blues. Tout juste débarqué d’Anderlecht, il côtoie au quotidien son idole Didier Drogba, dont il regardait compulsivement les actions en vidéo et parlait sans arrêt à tous les membres de sa famille qui le questionnaient sur le football. Analyste compulsif du jeu et des joueurs dès son plus jeune âge, Romelu touche très tôt la Premier League du bout des doigts, restant cependant à quai lors de toute la saison 2011-2012 et devant se contenter d’entraînements contre le rugueux défenseur anglais John Terry, d’invitations à l’anniversaire de Drogba ou de parties de PlayStation contre son voisin et compatriote Moussa Dembélé pour seuls frissons. Quand Chelsea gagne la Ligue des Champions en fin de saison, il refuse de toucher le trophée. Son retour en grande pompe en 2021, plus encore qu’une flamme ravivée, a les airs d’un règlement de comptes avec un club et un championnat qui l’ont jeté à la poubelle quelques années plus tôt.
Domenico Tedesco a compris que Romelu Lukaku a besoin d’être aimé.
La revanche semble être devenue le carburant de l’attaquant belge. Prouver, toujours, que ceux qui le critiquent se trompent à son sujet. Rares sont ses buts récents qui ne sont pas célébrés avec un doigt sur la bouche, signal adressé à ceux qui jugent qu’il n’est pas à la hauteur.
Il reste cependant les moments de souffrance. La difficulté à prouver qu’il peut être un homme de grands rendez-vous. Lors de la dernière Coupe du monde, ses occasions manquées contre la Croatie ont fait le tour de la planète et relancé le débat sur sa faculté à être décisif quand la tension monte. La finale de la Ligue des Champions, entamée comme remplaçant – ce qui serait l’une des raisons de son divorce avec l’Inter – n’a pas infirmé la tendance, avec une tête catapultée sur Ederson alors que le gardien de Manchester City avait ouvert une bonne partie de son but. C’est dans ces instants que Big Rom aime se réfugier au fond de sa carapace, où les visages éternellement bienveillants sont de plus en plus rares. Il y a celui de son fils Roméo, présenté par fragments sur les réseaux sociaux mais préservé d’une médiatisation excessive, et surtout celui de sa mère, Adolphine, confidente de toujours qui l’accompagnait dans son appartement milanais lors du confinement du printemps 2020. C’était la période des entraînements en solitaire, des sprints dans l’allée souterraine des garages de son immeuble avec un masque sur le visage pour affiner sa puissante silhouette et faire la différence encore plus fréquemment. C’est souvent après ces périodes de préparation solitaire que Romelu Lukaku semble le plus fort, comme s’il avait besoin de se rôder en cachette pour surprendre ses équipiers puis ses adversaires par la qualité de son niveau.
Dans son cocon familial très restreint, Big Rom s’épanouit. A l’inverse, tous ses autres entourages semblent éphémères. Les amis de ses jeunes années disent souvent qu’ils ne le reconnaissent plus, voire qu’ils n’ont plus de nouvelles. Ceux qui l’entouraient lors de ses premières années anglaises sont aujourd’hui ignorés lorsque le hasard les met sur sa route. Ami inséparable lors de l’été précédant son arrivée à Manchester United, Paul Pogba n’est désormais plus du tout proche de Lukaku. Rares sont ceux qui tiennent longtemps à ses côtés, hormis ceux qui constituent aujourd’hui son triangle sacré: lui, son fils et sa mère. C’est cette dernière qu’il avait défendue avec virulence lors de sa querelle publique avec Zlatan Ibrahimović lors du derby de Milan. Là, dans un stade désert, les mots du Suédois avaient rapidement été dévoilés dans la presse italienne. «Retourne à tes conneries vaudou, petit âne», d’abord. Puis, sourire aux lèvres: «Retourne à tes conneries vaudou. Retourne chez maman.»
L’histoire fait écho à une anecdote, racontée par le propriétaire d’Everton autour du départ de Romelu Lukaku vers Manchester United en 2017. «L’été dernier, nous lui avons offert un meilleur contrat que Chelsea (NDLR: avec qui Lukaku parlait initialement, avant l’intervention de Mino Raiola pour le diriger vers Manchester United). On était d’accord sur tout, mais il n’a pas voulu rester. Je peux vous assurer qu’on a tout essayé pour le garder», raconte ainsi l’Iranien Farhad Moshiri, patron des Toffees, dans les colonnes du Guardian au début de l’année 2018. «Si je vous disais ce qu’on lui a offert, vous ne le croiriez pas. Son agent est venu pour signer le contrat, notre CEO était là, tout était en place et il y avait même quelques journalistes qui attendaient dehors. Ensuite, pendant le meeting, Rom a appelé sa mère. Il a dit qu’elle était en pèlerinage quelque part en Afrique, qu’elle avait vu un vaudou et qu’il avait reçu le message qu’il devait aller à Chelsea.»
Quel que soit le mysticisme de leurs origines, il est certain que Romelu Lukaku écoute soigneusement les conseils de sa mère. Pour ses choix de carrière comme pour ses relations, il accorde une importance capitale aux recommandations maternelles. Une dévotion pour rendre sa mère heureuse qu’il fait remonter à ses 6 ans, dans un récit à l’américaine de sa jeunesse pour le média ThePlayers’ Tribune. Dans son monologue, que beaucoup de ses proches de l’époque trouvent romancé pour augmenter la dose d’american dream, l’attaquant raconte qu’un matin, il voit sa mère ajouter de l’eau dans le lait de ses céréales: «Je me suis fait une promesse ce jour-là. Je ne pouvais pas voir ma mère vivre comme ça. Un jour, je lui ai dit que ça changerait, que je jouerais au football pour Anderlecht, que ça arriverait bientôt, et qu’elle n’aurait plus jamais à s’inquiéter de rien. A partir de là, j’ai joué chaque match comme si c’était une finale.»
Le nouveau patron des Diables
Chez les Diables Rouges, les finales ont toujours échappé à Romelu Lukaku. Même les phases finales lui ont rarement réussi. Certes, il était l’homme qui avait emmené la Belgique vers une réconciliation avec la Coupe du monde grâce à son doublé sur la pelouse de Zagreb, en 2013, mais à l’époque, son histoire avec la sélection n’était pas vraiment étincellante. Loin d’être le profil d’attaquant favori de Marc Wilmots, qui lui préférait Christian Benteke, il n’a dû sa place de titulaire pour l’ouverture du Mondial brésilien qu’à la lourde blessure de Big Ben.
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En privé, Romelu confiait souvent son mal-être face à cette situation, porté à son paroxysme quand il s’est fait doubler dans la hiérarchie par l’inconnu Divock Origi en pleine Coupe du monde. Sa relation avec l’ancien attaquant de Schalke 04 n’a jamais été au beau fixe, même quand il s’est retrouvé titulaire à l’Euro 2016 grâce à ses excellentes prestations en club. La confiance du coach est l’un des fils rouges des moments forts de la carrière de l’enfant de Neerpede – le centre de formation d’Anderlecht – et il ne l’a jamais ressentie sous les ordres du «Taureau de Dongelberg».
Rares sont ceux qui tiennent longtemps à ses côtés, hormis son fils et sa mère.
Au sortir de l’échec de l’été français, marqué par la défaite inaugurale contre l’Italie d’Antonio Conte puis l’élimination contre la bête noire galloise, c’est avec le sourire que Lukaku voit débarquer Roberto Martínez à la tête des Diables Rouges. Sous ses ordres, il avait pris une nouvelle dimension à Everton, enchaînant trois saisons consécutives au-delà de la barre des dix buts pour confirmer son prêt abouti à West Bromwich dans la foulée d’une saison sur le banc de Chelsea. Au décompte final, Big Rom sera décisif à 82 reprises en 126 matchs disputés sous les ordres de l’entraîneur catalan à Goodison Park. Si en 2016, il n’est pas encore l’un des cadres qu’on consulte à l’heure de choisir le nouveau sélectionneur, la relation technique et affective avec Martínez lui permettra de franchir un important palier chez les Diables. Avant son arrivée, Lukaku avait inscrit 17 buts en 52 sélections, souvent dans des matchs amicaux et trop rarement lors de grands rendez-vous, au point de provoquer de fréquents sifflets du public du stade roi Baudouin. En 53 matchs sous les ordres de Martínez, il a fini par fédérer derrière lui une majorité du public et de l’équipe, bien aidé par les 51 buts plantés lors de cette période, une moyenne à la hauteur des attaquants les plus efficaces de la planète.
Son aura grandissante, puis la retraite du leader Vincent Kompany, qui a laissé le brassard sur les épaules d’un Hazard au charisme bien plus technique que psychologique, ont fait grimper Big Rom dans la hiérarchie diabolique. De plus en plus, on l’a vu prendre la parole dans le cercle formé par les joueurs avant les matchs, consoler ses coéquipiers après une désillusion ou accueillir des jeunes majoritairement venus de Neerpede, et donc élevés sportivement avec l’image serinée d’un Lukaku élève et joueur modèle. De quoi renforcer son importance au sein d’un groupe qui compte sur lui dans les moments chauds de la route vers le «Final Four» de la Ligue des nations 2021 ou pour boucler un 9/9 en poules de l’Euro, la même année. Devenu un buteur fiable, Romelu ne franchit jamais la dernière marche vers le sommet, celle qui aurait fait de lui l’homme décisif d’un rendez-vous permettant à la génération dorée de mériter son surnom. Même ses sept buts lors des quatre premiers matchs sous les ordres de Domenico Tedesco, nouveau sélectionneur pour lequel il a été consulté lors du processus de recrutement, ne changeront rien à ce diagnostic si l’Euro 2024 qui s’annonce ne modifie pas sa réputation de croqueur d’occasions dans les grands rendez-vous.
Par contre, le fait d’avoir été nommé vice-capitaine et d’avoir hérité du brassard à domicile, contre l’Autriche, dans la foulée de la finale de Ligue des Champions perdue et à la suite du forfait de Kevin De Bruyne est une preuve d’un autre genre: celle que Domenico Tedesco a compris que Romelu Lukaku a besoin d’être aimé. Au sein de la sélection, même si son attitude irrite parfois certains, Big Rom se sent comme dans sa bulle. A José Mourinho – qu’il a déjà croisé à Chelsea et à Manchester United, avec des fortunes diverses – et aux tifosi de l’AS Roma d’en faire autant pour que le Stadio Olimpico se transforme en carapace. Après tout, du côté de la Ville éternelle, cela fait quelques millénaires qu’on connaît les avantages de la technique de la tortue.
La liste de Domenico Tedesco
Etoffée d’un nom supplémentaire en juin, la troisième liste de Domenico Tedesco revient aux bases avec un groupe de 24 noms modifié d’un quart par rapport au rassemblement précédent. Zeno Debast et Charles De Ketelaere, préservés pour l’Euro des espoirs au terme de la saison dernière, font leur retour chez les A, au même titre que Koen Casteels, Amadou Onana et Leandro Trossard, absents pour blessure lors de la fenêtre internationale de juin.
La seule nouvelle tête est celle d’Hugo Siquet, comme pour confirmer que le football intense et vertical prôné par le Cercle Bruges a tapé dans l’œil du sélectionneur allemand. Comme son désormais ex-coéquipier Olivier Deman, parti en Bundesliga porter les couleurs du Werder Brême, Siquet profite de la hype des vert et noir pour faire ses débuts dans un groupe des Diables d’où disparaissent Hans Vanaken, Sebastiaan Bornauw, Mike Trésor, Alexis Saelemaekers et Aster Vranckx. L’Azerbaïdjan puis l’Estonie seront au menu de ce rassemblement de septembre.
Gardiens: Arnaud Bodart, Koen Casteels, Thomas Kaminski, Matz Sels.
Défenseurs: Ameen Al-Dakhil, Timothy Castagne, Zeno Debast, Olivier Deman, Wout Faes, Hugo Siquet, Arthur Theate, Jan Vertonghen.
Milieux de terrain: Orel Mangala, Amadou Onana, Youri Tielemans.
Ailiers et attaquants: Johan Bakayoko, Michy Batshuayi, Yannick Carrasco, Charles De Ketelaere, Jérémy Doku, Romelu Lukaku, Dodi Lukebakio, Loïs Openda, Leandro Trossard.
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