Roberto Martinez, le pacte avec les Diables
Au bon endroit, au bon moment. L’entraîneur espagnol Roberto Martinez est à la tête de la meilleure équipe de Belgique de son histoire et a signé, en 2016, un pacte avec les Diables pour les emmener sur le toit de l’Europe cet été.
Si la génération belge des Hazard/De Bruyne/Lukaku a grillé un joker en ne prenant « que » la troisième place du Mondial-2018 en Russie, Martinez sait qu’il a dans ses mains le potentiel pour décrocher un titre, que ce soit dès cet été lors de l’Euro, la Ligue des nations à l’automne ou la Coupe du monde au Qatar en 2022.
« It’s Devil time » (« C’est le moment pour les Diabes »), est sa devise (et celle de la Fédération belge), alors que la phase finale de la compétition européenne va débuter le 11 juin.
Quel destin pour cet entraîneur discret, à la carrière de joueur modeste (au poste de milieu défensif) qu’il a vécue essentiellement en Angleterre, à Wigan, Chester ou Swansea.
Un CV peu reluisant qui n’empêche pas « El Señor Roberto » de débuter une carrière d’entraîneur à succès.
En deux saisons, il fait grimper Swansea de D4 en Championship anglaise puis parvient durant trois saisons à maintenir le petit Wigan en Premier League (2009-2013).
Travailleur acharné
La consécration survient dans la foulée avec un contrat à Everton, club autrement plus prestigieux que les précédents qu’il amènera à la 5e place de la Premier League dès sa première saison, avant deux années nettement moins brillantes.
En août 2016, la Belgique cherche un successeur à Marc Wilmots dont le mandat se clôture sur un bilan mitigé, et une élimination vécue comme un traumatisme en quart de finale de l’Euro-2016 face au pays de Galles.
La nomination de Martinez est une surprise. Pour la fédération belge (RBFA), c’est pourtant une évidence.
« On a directement eu un coup de foudre pour lui », dira Mehdi Bayat, le président de la RBFA.
Un coup de foudre réciproque puisqu’au terme du Mondial-2018, Martinez prolongera son contrat jusqu’en 2022.
Pour convaincre l’Espagnol de rester (alors que sa cote est au plus haut), la fédération lui fait un pont d’or (on parle d’un salaire annuel de 3 millions d’euros, du jamais vu pour un sélectionneur belge).
Et le Catalan endosse en outre le costume de directeur technique de la RBFA. Double casquette.
C’est que Martinez est un travailleur acharné, au point d’être resté enfermé un soir dans les locaux de la fédération, trop occupé à préparer une rencontre.
Sur le départ après l’Euro?
« Mon travail ne se limite pas au présent. Je prépare aussi l’avenir car cette génération dorée n’est pas éternelle », explique-t-il.
Coach conservateur, Martinez aime se reposer sur des « hommes qui ne (l’ont) jamais déçu », quitte à sélectionner pour l’Euro des joueurs au faible temps de jeu cette saison, à l’image de Nacer Chadli.
Adepte de la langue de bois, disent les journalistes belges, ce technicien aux manières policées entretient toutefois d’excellentes relations avec les médias du Plat pays.
Il a l’avantage d’être étranger et donc d’être au dessus des querelles linguistiques qui ont souvent pesé sur la sélection.
Le Wallon Marc Wilmots avait par exemple été très rapidement pris en grippe par une partie de la presse flamande, ce qui avait miné son mandat.
Reste que Martinez vit peut-être ces dernières semaines à la tête des Diables Rouges qui trônent en tête du classement Fifa depuis trois ans.
On prête à l’entraîneur de 47 ans des touches avec le Barça et surtout Tottenham. En cas de sacre le 11 juillet prochain, il partirait au sommet de sa gloire.
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