Jacques Sys
« Rien n’a changé à Anderlecht »
Comme chaque semaine, Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine, revient sur le week-end footballistique écoulé sur les pelouses de Pro League. Au menu, les problèmes de tâches d’Anderlecht, la défense du FC Bruges et les débuts encourageants de Genk et de l’Antwerp.
Anderlecht a livré une prestation « embarrassante » au Cercle Brugge et n’a obtenu sa première occasion qu’après une heure de jeu…
JACQUES SYS : « C’est incroyable que les Mauves aient éprouvé autant de difficultés dès le coup d’envoi avec le gros pressing du Cercle. Chaque club de D1A devrait maintenant connaître les principes exigés par Dominik Thalhammer et comment son équipe joue. En terme de niveau, rien n’a changé à Anderlecht, qui connaissait déjà de tels ratés contre ce type d’adversaires la saison passée. Felice Mazzu a encore beaucoup de pain sur la planche pour que son équipe soit en mesure de jouer les premiers rôles. On a pu constater sa nervosité pendant le match et comment il s’est disputé avec le quatrième arbitre après chaque décision prise par l’arbitre principal. La déclaration de Benito Raman après le coup de sifflet final avait aussi de quoi interpeller. Il a déclaré que les joueurs n’avaient pas accompli leurs tâches. Apparemment, c’est un problème récurrent dans ce club, car combien de fois d’autres entraîneurs ont-ils tenu les mêmes propos après une défaite ? Frank Vercauteren l’a toujours utilisé comme excuse, même pendant son premier mandat, pourtant plus riche en succès. Et c’était il y a quinze ans maintenant… «
Le Club de Bruges n’a pas fait mieux à Eupen.
SYS : « Et l’histoire se répète … Dans le passé, il y a eu plus de matches où l’attitude n’était pas la bonne sur la pelouse. Michel Preud’homme s’est beaucoup énervé à ce sujet, Ivan Leko aussi, et Philippe Clément a parfois dû reconnaître un manque de mentalité de la part de ses joueurs. Cela ne correspond pas à l’ADN du Club de Bruges (« pas de gloire, sans transpiration »), mais cela semble aussi s’expliquer avec une certaine évolution des mentalités dans le monde du football. Les joueurs ne semblent plus en mesure de se livrer à fond à tous les matchs. Pas même au FC Bruges. »
« Carl Hoefkens a déclaré après le match, lorsqu’on lui a demandé s’il avait vu quelque chose de positif, que les joueurs avaient compris que leur prestation était insuffisante. Eh bien, si c’est tout ce que vous avez pour travailler, alors que faites-vous ? Je ne pense pas que Vincent Mannaert et Bart Verhaeghe se satisferont d’une telle performance. Le Club doit impérativement se reprendre contre Zulte Waregem vendredi. Ce sont surtout les problèmes défensifs qui doivent être réglés le plus vite possible. Ceux-ci étaient également présents la semaine dernière contre Genk. Et encore avant lors de la Supercoupe remportée contre La Gantoise, on avait constaté les mêmes problèmes dans l’organisation défensive. Beaucoup de ces lacunes sont camouflées par Simon Mignolet qui continue à prester dans la lignée de ses superbes Playoffs de la saison écoulée. C’est la réalité actuelle à Bruges : sans Mignolet, le FC Bruges ne serait jamais devenu champion la saison dernière. »
Qu’est-ce que vous retenez principalement d’autre de cette deuxième journée de championnat ?
SYS :« Le bon jeu proposé par le Racing Genk.On avait déjà pu le constater la semaine précédente sur la pelouse du Club Brugeois. Ils ont continué à garder de la qualité même sans Junya Ito. Wouter Vrancken se dit surpris que les joueurs aient assimilé ses idées aussi rapidement. Ce qui n’est pas très flatteur pour son prédécesseur Bernd Storck, qui prouve pourtant une fois de plus à Eupen qu’il peut mettre en place une équipe solide. Tout est très relatif donc. Je retiens aussi l’enthousiasme à l’Antwerp, auteur d’un six sur six. Le Great Olds’offrira un premier « choc » le week-end prochain avec une autre équipe qui a engrangé le maximum de points, un peu à la surprise général: OH Louvain. En espérant un beau spectacle sur la pelouse. Enfin, je retiens, que dix-huit buts inscrits sur les neufs rencontres au programme, c’est vraiment peu. Et sur ces dix-huit réalisations, quinze sont venues des pieds de joueurs étrangers ».
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