Richarlison, le sauveur de la patrie brésilienne issu des favelas

Ce n’est pas Neymar mais Richarlison qui est la star brésilienne de la Coupe du monde au Qatar grâce à son but de classe mondiale contre la Serbie. Mais qui est vraiment cet attaquant de 25 ans, actuel meilleur buteur des Divins Canaris ?

Le jeune Richarlison a grandi dans la favela de Nova Venécia, une ville située au milieu de la côte est du Brésil. Ce n’était pas un quartier où il faisait bon vivre, car il était connu pour sa criminalité et ses gangs de trafiquants de drogue. C’est dans cet environnement hostile que le premier double buteur de la Seleçao lors de cette Coupe du monde a appris à survivre. Après le divorce de ses parents, il est parti habiter chez son oncle. « Je suis toujours resté dans le droit chemin grâce à mon oncle et à mon entraîneur dans l’équipe des jeunes (un policier, ndlr.). Mais j’aurais très bien pu finir dans la criminalité », a-t-il raconté. Comme le jeune Richarlison n’était pas le plus doué pour les études, il a décidé de se consacrer à son grand rêve : celui de devenir footballeur professionnel. Une histoire bien connue dans le pays du roi Pelé.

A 17 ans, l’attaquant rejoint l’équipe U17 du club de deuxième division d’América Mineiro. Moins de trois mois plus tard, il figure déjà au sein de l’équipe première après que plusieurs joueurs se soient blessés. A leur retour, il n’a pas disparu de l’effectif et est même devenu l’un des moteurs d’une formation qui s’est hissée en première division brésilienne cette saison-là.

Le bon samaritain

Ce succès étonnant a été suivi par Nike qui lui a proposé de signer un premier contrat publicitaire, à seulement 18 ans. Cet argent supplémentaire sur son compte en banque ne lui a pas fait ses oublier ses origines modestes. Richarlison a pris le bus en direction de la métropole de Belo Horizonte, où il a distribué aux jeunes défavorisé les premiers équipements que lui avait fournis la marque à la virgule. L’homme a du coeur. Et si certains de ses compatriotes issus des mêmes quartiers difficiles ont parfois oublié ces périodes de leur vie, ce n’est certainement pas le cas de l’attaquant brésilien. Ce dernier a financé des colis d’urgence qui ont été envoyés à la favela de son enfance lorsque celle-ci a été dévastée par des inondations. Cela lui a valu de recevoir le « prix du champion de la communauté » décerné par la fédération anglaise de football (il défendait alors les couleurs d’Everton à l’époque). « Je veux qu’on se souvienne de moi comme de quelqu’un qui a créé un changement positif », a-t-il affirmé lors de la cérémonie de remise de la distinction.

Neymar et Richarlison s’entendent aussi bien sur le terrain qu’en dehors. (Photo by Jean Catuffe/Getty Images)

Lorsqu’il était encore à l’América Mineiro, Richarlison a dû vivre avec l’attention médiatique grandissante autour de sa personne. Une situation pas toujours facile à vivre pour un garçon qui est aussi timide et réservé en dehors des terrains qu’il ne semble arrogant une fois dessus. Ainsi, lors des points presse, l’attaquan,t pourtant réputé pour être l’un des ambianceurs du vestiaire, disparaissait sans laisser de trace. Il essayait, dès qu’il le pouvait, d’éviter de devoir répondre aux questions des journalistes.

Un avant-centre métamorphosé sous le maillot brésilien

Après l’América, Richarlison est parti à Fluminense, grand club de Rio de Janeiro, avant de traverser l’océan Atlantique pour poser ses valises en Angleterre. Il a d’abord enfilé le maillot de Watford avant de filer à Everton. Retour à Londres cet été, puisqu’il a été recruté pour une somme de transfert importante par Tottenham, le club entraîné par l’exigeant Antonio Conte. Maintenant, il évolue vraiment dans un club du top qui peut se mettre en vitrine en Ligue des Champions. Mais ce n’est pas là qu’il a gagné ses galons de titulaire au sein du onze brésilien. Richarlison a été appelé à défendre les couleurs de la Seleçao au lendemain de l’échec de cette dernière lors du Mondial Russe, en 2018. Mais il a pratiquement dû ronger son frein sur le banc pendant un an avant de recevoir une vraie chance de Tite. Lors de la finale de la Copa América 2019, contre le Pérou, il sort du banc pour marquer le but décisif du 3-1.

Depuis ce jour-là, Richarlison fait partie des meubles auriverde alors que des Roberto Firmino ou Gabriel Jésus évoluent au même poste que lui. En 40 matches sous le maillot jaune au short bleu, il a déjà fait trembler les filets internationaux à 19 reprises. Le joueur de Tottenham est sans aucun doute le fer de lance de ce Brésil 2022, même s’il doit logiquement partager ce rôle avec son meilleur ami Neymar. Les deux joueurs sont d’ailleurs intimemement liés, comme en témoigne une déclaration étonnante de Richarlison juste après le match contre la Serbie : « Pendant le contrôle antidopage, je n’ai pas pu faire pipi tout de suite, alors j’ai appelé Neymar pour lui demander comment allait sa cheville ». C’est également le joueur des Spurs qui a défendu son capitaine ar lorsqu’il a été critiqué pour avoir posté une photo dans laquelle il posait avec un short arborant le logo du Brésil avec six étoiles au lieu de cinq. « Nous sommes ici pour devenir des champions du monde. C’est son rêve et donc le nôtre aussi », avait justifié le premier buteur brésilien du tournoi.

Ce rêve deviendra-t-il bientôt réalité avec un Richarlison dans le rôle principal ? Après ses deux buts contre les Serbes, il est plus que jamais le divin canari qui doit faire la différence lorsque Neymar ne peut être de la partie. Contre la Corée du Sud, il devra relancer une armada offensive terrifiante sur le papier, mais qui n’a jamais marqué que trois buts depuis son premier match. Et l’un de ceux-ci est tombé des pieds d’un milieu défensif. Tout un paradoxe.

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