Quelles punchlines pour José Mourinho si la Roma gagne la Conference League?
Les Romains ont remporté leur premier sacre européen depuis 1961. L’occasion d’enrichir le palmarès continental et la boîte à déclas fracassantes de leur coach, qui lui va soulever sa cinquième Coupe d’Europe.
Sixièmes en Serie A à sept longueurs de la Juventus, les joueurs de l’AS Roma n’ont pas été en mesure d’obtenir leur billet qualificatif pour la Ligue des Champions. En Conference League, l’aventure s’est terminée en beauté à Tirana avec une victoire finale dans la dernière née des compétitions européenne. José Mourinho, revenu en Italie à l’aube de la saison dernière, n’est pas étranger à ce retour de l’AS Roma au premier plan. Mais pourquoi tient-il tellement à un trophée considéré comme une coupe en chocolat par beaucoup d’observateurs ? Petit florilège des phrases que pourrait énoncer le Special One en conférence de presse après une possible victoire des Romains en Coupe d’Europe.
« Je suis le nouvel empereur de Rome »
Si l’AS Roma va au bout de la compétition, elle remporterait son premier trophée depuis…quatorze ans. Une éternité pour le club de la capitale qui avait gagné la Coupe d’Italie à l’époque. Le reste ? Des échecs en finales comme en 2010 et en 2013 en Coupe d’Italie ou des deuxièmes places en Serie A en 2010, 2014, 2015 et 2017. Trop peu pour les Giallorossi. Avec un premier trophée dès son arrivée, Mourinho marquerait son passage dans le club au fer rouge. Quand on connait l’égo de l’entraineur portugais, c’est un défi qu’il a sans aucun doute envie de réussir. Un journaliste de Sky Italia à Rome disait de Mourinho qu’il « était presque vu comme Jésus par les Romains. Ici, il ne lui manque plus qu’une chose : baptiser les enfants. » Avec une coupe d’Europe dans l’escarcelle, les bambins pourront commencer à recevoir le sacrement de José.
« J’ai replacé vos clubs de football sur la carte de l’Europe »
Mourinho peut-il vraiment être le Special One sans lâcher une punchline en direction des journalistes maison et des autres clubs du championnat ? Évidemment que non. Alors que tous les clubs italiens sont d’ores et déjà à la porte des compétitions européennes, l’AS Roma est la seule rescapée du football de la Botte sur la scène continentale. Mieux, aucune équipe transalpine n’a gagné une coupe d’Europe depuis la Ligue des Champions remportée par l’Inter Milan en 2010, dirigée par un certain…José Mourinho. Cette année-là, les Nerazzurri avaient même réussi le triplé en gagnant la coupe d’Europe, le championnat et la Champions League.
« Vous pouvez m’appeler Mister Europe »
José Mourinho a fait des coupes d’Europe sa spécialité. À Porto, là où il s’est révélé aux yeux du grand public en remportant la Coupe de l’UEFA en 2003 et la Ligue des Champions l’année suivante. Ensuite, à l’Inter où il a réalisé le triplé historique. Puis à Manchester où il a fait de l’Europa League sa priorité après une entame de championnat difficile. Finalement, les équipiers de Paul Pogba ont gagné le trophée en battant notamment l’Anderlecht de René Weiler en quarts de finale. Si son équipe va au bout, José Mourinho remporterait la première Conference League de l’histoire et deviendrait le premier entraineur à avoir gagné la Ligue des Champions, l’Europa League et la Conference League. Avec en ligne de mire un prochain défi : la supercoupe d’Europe, seul trophée continental qui manquerait dans son armoire à trophées.
« Avant, les gens venaient à Rome pour le Colisée. Maintenant, ils viennent aussi pour nous »
120.000. C’est le nombre de personnes qui ont tenté de se procurer une place dans le Stadio Olimpico de Rome pour la demi-finale retour entre la Roma et Leicester. Preuve qu’il se passe quelque chose dans le club de la capitale italienne. Et pour cause : l’AS Roma pourrait remporter son premier trophée européen depuis… 61 ans et une Coupe des villes de foires. Dans un stade qui résonnait parfois creux tant le manque de résultats lassait certains tifosi, les joueurs romains ont réussi à recréer une atmosphère et à mobiliser les fans derrière eux. Dans un pays qui vit pour le football, et pour qui l’absence en Coupe du Monde pour la deuxième édition consécutive est une catastrophe, cette aventure européenne est un vrai bol d’air frais.
« Quand nous jouons avec des arbitres qui ne sont pas italiens, on gagne »
Pour construire un groupe qui le suit envers et contre tout, Mourinho a déjà essayé beaucoup de choses. À la Roma, le Special One a utilisé une vieille recette, la plus simple peut-être : avoir un ennemi commun, rester uni pour se battre contre lui. Et comme souvent avec le Mou, c’est l’homme en noir qui en a pris pour son grade cette année. De nombreuses fois pendant la saison, Mourinho s’est plaint d’être désavantagé par les arbitres en Serie A. Déjà suspendu lors de trois rencontres, il est l’entraineur le plus sanctioné du Calcio (avec Stefano Pioli, le coach du Milan AC). En enlevant la pression des épaules de ses joueurs, Mourinho a su créer un effectif derrière lui qui n’a plus qu’un seul objectif : remporter, enfin, un trophée avec l’AS Roma.
Par Alexandre Gérard
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