Qu’attendre du Qatar à la Coupe du monde ?

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur le Qatar au cours de ces derniers mois, notamment sur les questions extrasportives. Mais qu’en est-il sur le plan sportif et d’une équipe dont on connaît finalement peu de choses ?

Le Qatar a-t-il une chance de réaliser quelque chose dans un groupe composé des Pays-Bas, de l’Équateur et du Sénégal ? Pas à première vue, mais il ne faut pas se laisser avoir par les premières impressions. Depuis des années, le pays organisateur bâtit dune équipe qui doit maintenant être en mesure de briller lors de cette Coupe du monde à domicile.

Depuis une vingtaine d’années, l’équipe nationale du Qatar compte de nombreux joueurs naturalisés. Un fait qui se produit non seulement dans le football, mais aussi dans d’autres sports. En exploitant habilement la législation sur la naturalisation des joueurs, le pays du Moyen-Orient a persuadé de nombreux étrangers de défendre ses couleurs. Par conséquent, le joueur qui compte le troisième plus grand nombre de sélections est en fait un Uruguayen. Mais Sebastián Soria, aujourd’hui âgé de 39 ans, ne sera pas présent dans la liste des 26 Qataris lors de ce Mondial.

A côté du « recrutement » de ces joueurs expérimentés, le pays a créé en 2004 l’Aspire Academy. C’est d’ailleurs depuis de nombreuses années le propriétaire et sponsor principal du KAS Eupen. L’Académie veut former de jeunes joueurs dont certains grands talents. Pas seulement des garçons qataris, mais aussi des footballeurs venus du monde entier. Ils arrivent à Doha grâce à un vaste réseau à travers le monde. Ils y arrivent dès leur plus jeune âge pour s’intégrer. C’est ainsi que le Qatar a créé son équipe nationale.

La touche Barça

Le sélectionneur national Félix Sánchez apporte aussi la stabilité nécessaire à ce projet. L’homme a appris les ficelles du métier à l’académie des jeunes de Barcelone. Après 10 ans à La Masía, l’Espagnol s’est installé au Qatar pour travailler à l’Aspire Academy. Sánchez a rejoint la Fédération qatarie de football à partir de 2013. Il y a pris en charge les U19 et les U23 avant de devenir l’entraîneur principal en 2017.

Cette nomination s’est avérée être le bon choix. Le Qatar a remporté 46 victoires en 86 matches sous sa direction. En 2019, le pays hôte a même réalisé le plus grand exploit de son histoire sous sa direction en remportant la Coupe d’Asie. En finale, les Qataris ont battu le Japon 3-1. Ce dernier avait été éliminé un an plus tôt, en 1/8e de finale de la Coupe du monde, par une Belgique revenue du Diable Vauvert. Quelques mois après leur exploit, les troupes de Sánchez ont également participé à la Copa América, le championnat sud-américain lors duquel certains pays d’autres continents sont également invités. Les champions d’Asie y ont moins brillé en terminant derniers de leur groupe. Derrirèe l’Argentine, le Paraguay et la Colombie.

Passé par Eupen et Villarreal, Akram Afif est l’un des atouts du pays hôte. (Photo by Catherine Ivill – FIFA/FIFA via Getty Images) © belga

Les performances qataries au cours des dernières années se reflètent aussi clairement dans le classement FIFA. Lors de la désignation du pays comme organisateur de la Coupe du monde voici 11 ans, il occupait à peine la 113e place. Depuis lors, il a gagné 63 places et est désormais classé en 50e position.

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Huit mois de préparation

Le Qatar s’est fixé pour objectif d’obtenir de bons résultats sportifs et souhaite éviter un scénario similaire à celui de l’Afrique du Sud en 2010. Les locaux veulent donc se hisser en 1/8e de finale et la préparation a donc été cruciale. La sélection se prépare depuis près de huit mois, ce qui signifie que les joueurs ne peuvent pas jouer pour leurs clubs, comme cela se passe parfois dans le rugby ou le hockey sur gazon. La quasi-totalité de l’équipe évolue d’ailleurs dans son championnat national.

En 2021, le Qatar a participé à la Coupe des pays arabes et ne s’est y pas mal débrouillé non plus. Il s’est incliné de justesse en demi-finale contre l’Algérie, mais a battu l’Égypte dans le match pour la troisième place. Il a également participé à la Gold Cup de la CONCACAF, le championnat nord-américain, où il atteint le dernier carré avant d’être battu par les États-Unis. En 2022, la sélection du Moyen-Orient a déjà disputé neuf joutes amicales, au cours desquelles elle n’a perdu que 0-2 contre le Canada. Les autres adversaires, il est vrai, n’étaient pas des foudres de guerre puisqu’il s’agissait de modestes nations comme le Guatemala, la Jamaïque et la Bulgarie.

Des noms familiers passés par Eupen

Comme l’ensemble des joueurs évolue dans le championnat qatari, on ne connaît pas beaucoup de joueurs. Certains noms sont pourtant plus familiers comme, par exemple, Almoez Ali, né au Soudan. Lors de la Coupe d’Asie 2019, il a fait trembler les filets à neuf reprises avant de le faire cinq fois lors de la Gold Cup. Des statistiques qui méritent qu’on s’y attarde.

L’entraîneur Félix Sanchez s’est d’abord occupé des jeunes avant de prendre en charge l’équipe première du Qatar. (Photo by Dean Mouhtaropoulos – FIFA/FIFA via Getty Images)

Akram Afif, l’attaquant qui joue à ses côtés, vous rappellera plus de souvenirs. Passé par Villarreal, il a surtout défendu les couleurs d’Eupen. Depuis 2020, il est rentré au pays où il marque régulièrement.

Un autre pion important de la sélection est Abdelkarim Hassan, 29 ans, qui est aussi passé brièvement dans les Cantons de l’Est. Grâce à son expérience, il dirige l’équipe depuis son poste d’arrière gauche. Hassan possède suffisamment de vitesse et de caisse pour prendre en charge tout un flanc. Si le sélectionneur national Félix Sánchez optait pour une défense centrale à trois éléments, Hassan sera sûrement le piston gauche. Le gaucher a déjà remporté plusieurs trophées dans sa carrière, dont le titre de champion du Qatar et la Ligue des champions asiatique.

Mais en réalité, il ne faut pas trop s’attarder sur les individus composant la sélection du pays hôte. Le concept clé pour le Qatar est de former une équipe soudée. Une équipe qui travaille pour atteindre le sommet depuis des années. Maintenant, il faut que ces belles intentions suivent au cours du prochain mois. A commencer par ce match d’ouverture contre l’Equateur.

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