Jacques Sys
« Quand est-ce que l’Antwerp va bien jouer au football ? »
Notre rédacteur en chef Jacques Sys revient sur le week-end footballistique écoulé sur les pelouses du Royaume. Il aborde la faible qualité de jeu du leader du championnat, l’Antwerp, les plaintes de Vanhaezebrouck sur l’arbitrage et la situation de Courtrai.
La Gantoise -Antwerp, le choc de cette sixième journée de compétition, n’a pas déchaîné les passions en terme de qualité footballistique. Les seules émotions suscitées sont arrivées après le match lorsque Hein Vanhaezebrouck a discuté de la qualité l’arbitrage.
JACQUES SYS: « Vanhaezebrouck avait mis en garde ses joueurs contre l’arbitre avant le match. C’est une attitude pour le moins étrange car cela ne semble pas être le moyen de les envoyer sur le terrain avec la bonne mentalité. Bien sûr, La Gantoise a déjà été victime de décisions arbitrales défavorables. Mais il ne faut pas toujours s’en plaindre parce que cela détourne l’attention du fait le plus important : La Gantoise a perdu trois matchs d’affilée et deux de celles-ci l’ont été contre une équipe chypriote en Europa League. Il me semble qu’une évaluation sportive est plus appropriée que des plaintes contre l’arbitrage et la VAR qui a pourtant pris les bonnes décisions à chaque fois. »
« Les Buffalos ont manqué d’idées contre l’Antwerp. Leur jeu manquait de surprise et de créativité. Mais le contenu proposé par le matricule 1 n’était pas plus brillant . Celui reste sur un bilan en championnat de quinze sur quinze, même si la douloureuse élimination européenne restera comme une petite tache au moment de dresser le bilan final de la saison. On se demande surtout quand est-ce que l’Antwerp va proposer du bon football. Mark van Bommel a fait pour l’heure le choix du réalisme. En termes de jeu, il n’a pas changé grand-chose à l’Antwerp, si ce n’est d’avoir fait monter Radja Nainggolan d’un cran dans le jeu. En seconde période, l’Antwerp n’a pas fait grand-chose d’autre que de défendre, bien que savoir tenir un résultat est aussi une qualité en soi. A cet égard, le recrutement de Toby Alderweireld a été une opportunité en or. »
Entre-temps, le marché des transferts continue de s’agiter et parmi les transactions étonnantes, on soulignera celle de Didier Lamkel Zé, l’enfant terrible de l’Antwerp, qui a finalement rejoint Courtrai.
SYS: « Vous vous demandez toujours ce qui se cache derrière de tels transferts. Sur quelles bases un club décide-t-il de recruter tel ou tel élément ? Bien sûr, Didier Lamkel Zé est un excellent joueur, mais il n’en reste pas moins un électron libre difficile à gérer au sein d’un groupe. Et les gens n’évoluent pas toujours. Où que Lamkel Zé atterrisse, il devient au bout d’un moment incontrôlable et finit par se mettre le vestiaire à dos. Mais à Courtrai, ils pensent manifestement pouvoir le garder dans le droit chemin. »
Nous avons disputé six journées de championnat et aucun entraîneur ne semble encore en danger. Un contraste par rapport à la saison dernière.
SYS: « Aux Pays-Bas, par exemple, l’entraîneur du Fortuna Sittard a été licencié après seulement trois matches. Mais les choses peuvent aussi rapidement changer ici. Aujourd’hui, quel entraîneur pourrions-nous vraiment blâmer ? Il y a bien eu quelques bruits insinuant que Dominik Thalhammer était remis un peu en question au Cercle Bruges, mais c’est ridicule. Cette formation doit cependant résoudre son problème d’efficacité offensive. Elle rate encore beaucoup trop d’occasions, comme cela fut encore le cas ce samedi pour la réception de Zulte Waregem. Il s’agit de définir une certaine ligne dans un club et de s’y tenir. Dans les bons et les mauvais (ou moins bons) moments. À cet égard, je ne cesse de répéter la même chose : le licenciement d’un entraîneur est toujours une défaite pour ceux qui l’ont nommé. Même s’il n’y a que quelques personnes qui le vivent de cette façon. »
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