Présentation des équipes de la Coupe du monde: le Portugal légèrement favori d’un groupe où Luis Suarez retrouvera sa victime de 2010, le Ghana
Chaque jour, nous vous présenterons en résumé les différents groupes de la Coupe du monde de football. Entraîneur, vedette, ambition et statistique à retenir, chaque équipe est passée au crible. Pour le dernier groupe de ces présentations, l’on vous parlera des ambitions d’un Portugal talentueux mais qui ne déchaîne pas les passions dans le jeu, des retrouvailles de l’Uruguay et du Ghana douze après la main de Luis Suarez et d’une Corée du Sud axée autour d’une seule et unique star.
Le Portugal
Le sélectionneur: Fernando Santos
Fernando Santos, 68 ans, est à la tête de la sélection portugaise depuis 2014. Depuis lors,il, il a déjà dû faire face à de nombreuses critiques. Pourtant, il a réussi à remporter l’EURO en France en 2016, qui reste le seul véritable trophée de l’histoire de l’équipe nationale portugaise. Il a enchaîné ce coup d’éclat avec une victoire en Ligue des Nations en 2019. Pourtant, de nombreuses questions subsistent quant au style de jeu de Santos. Pour une équipe aussi opulente sur le plan offensif, les Portugais jouent trop souvent sans inspiration. Un constat illustré par le fait que le Portugal a remporté l’EURO avec une seule victoire après 90 minutes (contre le Pays de Galles en demi-finale). Sous la direction de Santos, le bloc défensif est solide, mais malgré le talent offensif, personne n’enflamme vraiment le jeu devant. De plus, les résultats décevants lors de la Coupe du monde 2018 et de l’EURO 2021 ont mis une pression supplémentaire sur les épaules l’entraîneur. On se demande ce que ça va donner.
La vedette: Rafael Leão. (derrière Cristiano Ronaldo)
Ne pas choisir Cristiano Ronaldo au Portugal relève du blasphème. Mais qu’écrire sur l’attaquant de pointe de 37 ans qui n’ait pas déjà été dit ? En plus de cela, on peut se demander si l’icône du football est toujours la superstar incontestée du Portugal. Sa mauvaise forme à Manchester United cette saison pose la question de la relève. Elle existe dans toutes les lignes du terrain. Il suffit de penser à Bernardo Silva, Bruno Fernandes, Ruben Dias ou João Felix… Cependant, un joueur qui pourrait déchaîner les passions lors de cette Coupe du Monde : Rafael Leão. L’agile ailier a joué un rôle crucial dans la conquête du titre de l’AC Milan la saison dernière. Si Leão peut confirmer sa forme au Qatar et obtenir suffisamment d’occasions, il est de ceux qui pourraient devenir le visage de ce Mondial.
L’ambition: un quart de finale au minimum
Quiconque regarde la liste des joueurs portugais y voit un prétendant au titre. Les stars sont nombreuses et jouent dans les meilleurs clubs du monde. Il y a des professionnels expérimentés, des joueurs au sommet de leur art et de jeunes talents à profusion. Pourtant, une atmosphère négative entoure l’équipe, qui n’a pas réussi à impressionner lors des deux derniers tournois majeurs et qui, dans son groupe de qualification, n’a terminé que deuxième derrière la Serbie. La magie de Santos semble s’être éteinte et de nombreux joueurs ont du mal à être réguliers. Un quart de finale semble donc être une issue logique.
Le chiffre: 115
Cristiano Ronaldo a marqué 115 fois pour le Portugal. Aucun joueur n’a jamais fait mieux. Il a peut-être manqué son départ cette saison, mais le capitaine sera présent lors de la Coupe du monde. Lors des dernières qualifications, il était encore le meilleur buteur de la sélection portugaise avec six buts en huit matches. Manchester United ne disputant pas la Ligue des champions cette année, il pourrait s’agir de sa dernière sortie au plus haut niveau. Un moment à chérir pour de nombreux fans de football.
Le Ghana
Le sélectionneur: Otto Addo
Otto Addo a peu d’expérience en tant qu’entraîneur au plus haut niveau. Il est assistant au Borussia Dortmund, où il a également été entraîneur des jeunes et recruteur pendant plusieurs années. C’est donc principalement son expérience de footballeur professionnel qui a fait de lui l’entraîneur principal intérimaire du Ghana au début de l’année 2022. Il a également connu ses meilleurs moments comme joueur avec Dortmund : il a notamment remporté la Bundesliga en 2002. Avec le Ghana, il n’a pas encore dirigé beaucoup de matches, mais a intelligemment éliminé le Nigeria lors des éliminatoires.
La vedette: Kamaldeen Sulemana
Kamaldeen Sulemana est le nouvel espoir de la nation ghanéenne. Après une excellente première saison au FC Nordsjælland, l’ailier rapide a été transféré par Rennes pour 9 millions d’euros. Cela a fait de lui le transfert sortant le plus cher de l’histoire du Danemark. À Rennes, il a doublé sa valeur, désormais estimée à environ 20 millions, dès sa première saison. Sulemana est un coéquipier et rival de Jérémy Doku chez les Bretons et semble être le type de joueur qui pourrait complètement exploser lors du tournoi. Au Ghana, il évolue dans une équipe où l’on trouve d’autres éléments offensifs intéressants, tels que Mohammed Kudus (Ajax), l’expérimenté Jordan Ayew et le talent de la Roma Felix Afena-Gyan.
Les ambitions: passer le 1er tour et plus si affinités
Le Ghana est dans un groupe délicat avec le Portugal et l’Uruguay. Cependant, les Sud-Coréens semblent être une cible abordable pour cette équipe dynamique. S’il peut en plus prendre la mesure de l’un des grands pays, la qualification sera acquise. L’une des forces du Ghana est qu’il peut aligner une équipe de base composée de nombreux joueurs jouant à un niveau décent. Ce qui lui manque, c’est une superstar, même si beaucoup de talents voudront profiter de cette Coupe du Monde pour se mettre en évidence.
Le chiffre: 109
C’est le nombre de matches internationaux que le détenteur du record Asamoah Gyan a disputés pour le Ghana. Cette année, il est absent pour la première fois depuis longtemps. Pour les observateurs attentifs, le nom d’Asamoah Gyan évoque un moment tragique de l’histoire du football africain. Le Ghana a failli devenir le premier pays africain à atteindre les demi-finales de la Coupe du monde 2010. Lors des prolongations contre l’Uruguay, un penalty a été accordé pour une faute de main de Luis Suárez. Rouge pour l’Uruguayen et penalty pour le Ghana. Mais avec la pression de tout un continent sur les épaules, Gyan a tiré sur la barre transversale. La séance de tirs au but a suivi et c’est l’Uruguay qui s’est qualifié. Les Ghanéens auront sans doute à cœur de se venger de ce moment traumatisant lors du match de phase de groupes contre l’Uruguay.
L’Uruguay
Le sélectionneur: Diego Alonso
Diego Alonso est à la tête de l’Uruguay depuis la fin de l’année 2021. Sa plus grande réussite en tant qu’entraîneur est d’avoir remporté la Ligue des champions de la CONCACAF avec le club mexicain de Pachuca en 2016/17. En tant qu’attaquant, il a joué plusieurs saisons en Liga, notamment à Valence et à l’Atlético de Madrid. Il a ensuite également connu plusieurs années de succès en première division mexicaine. Avec l’Uruguay, il s’est aisément qualifié pour la Coupe du monde, bien que les adversaires n’aient pas été impressionnants. La Celeste a terminé troisième derrière les inévitables Brésiliens et Argentins.
La vedette: Darwin Nuñez
Tout le monde connaît Luis Suárez et Edinson Cavani. Les deux attaquants rendent les défenses folles depuis des années. Récemment, l’Uruguay a ajouté un troisième attaquant de pointe de haut niveau à son noyau. Darwin Nuñez a disputé une excellente saison avec Benfica l’année dernière et a été récompensé par un transfert de premier ordre à Liverpool. Avec l’Uruguay, l’attaquant n’a pas encore réussi à reproduire sa forme en club, mais s’il se libère lors de la Coupe du monde, il a tout pour en devenir une superstar.
Les ambitions: passer le premier tour et faire briller les anciens une dernière fois
L’Uruguay est le premier vainqueur de la Coupe du monde de l’histoire du football et un pays qui a une réputation à défendre. Elle est toujours ambitieuse et dispose d’une solide équipe. La question est de savoir si le noyau est suffisamment large pour rivaliser avec les meilleurs. Dans le groupe H, l’Uruguay affronte un adversaire redoutable avec le Portugal, mais le Ghana et la Corée du Sud sont à sa portée. Une équipe de haut niveau peut toujours survivre en huitièmes de finale, mais l’Uruguay n’est certainement pas assurée d’une victoire facile. Un quart de finale doit toutefois être réalisable.
Le chiffre: 174.000
C’est le nombre de spectateurs présents au stade Maracanã le 16 juillet 1950 pour la finale de la Coupe du monde entre l’Uruguay et le Brésil. Bien sûr, il y avait surtout des Brésiliens, mais ils ont tous été mis sur mute par l’attaquant uruguayen Alcides Ghiggia à la 79e minute. Il a marqué le but de la victoire, offrant à l’Uruguay un deuxième titre mondial au cœur de Rio. La défaite contre l’Uruguay reste un moment tragique de l’histoire du football brésilien et est connue sous le nom de Maracanazo.
La Corée du Sud
Le sélectionneur: Paulo Bento
Le Portugais Paulo Bento, 53 ans, est un homme d’ expérience. En 2005, il est devenu entraîneur principal du Sporting Lisbonne après une longue carrière de milieu défensif dans les ligues espagnoles et portugaises. En 2010, il a pris en main l’équipe nationale portugaise, avec laquelle il a participé à un EURO et une Coupe du monde. Il a finalement été limogé après que le Portugal a été éliminé de la phase de groupe de la Coupe du monde en 2014. Cette période a été suivie par des passages à Cruzeiro, à l’Olympiacos et à Chonqing, en Chine. Ça l’a placé sur la carte du football asiatique et en 2018, il est devenu l’entraîneur de la Corée du Sud. Sous sa direction, le pays a atteint les quarts de finale de la Coupe d’Asie (éliminé par le Qatar) et s’est qualifié pour la Coupe du monde lors d’un match de barrage contre la Syrie
La vedette: Heung-min Son
Un homme se détache de la tête et des épaules du reste de l’équipe sud-coréenne et c’est, bien sûr, Heung-min Son. Autrefois, Ji-Sung Park, de Manchester United, était la figure de proue du football sud-coréen. Aujourd’hui, Son a repris ce rôle sans effort. Parmi les fans de football européens, il est plus connu que tout ses coéquipiers réunis. Il a vécu son moment le plus emblématique pour la Corée du Sud lors des Jeux asiatiques de 2018 : les Sud-Coréens devaient gagner le tournoi pour échapper au service militaire obligatoire dans le pays. Son s’est démené en finale contre le Japon avec deux passes décisives dans les prolongations. Ça a permis à tous les jeunes footballeurs de cette équipe de poursuivre leur carrière.
L’ambition: ne pas finir dernier du groupe
La Corée du Sud est une habituée du Mondial en raison de sa domination en Asie, mais l’équipe va rarement très loin. À part Son, il n’y a pas grand-chose d’immédiatement perceptible dans la sélection qui suggère que les choses s’amélioreraient maintenant.
Le chiffre: 10
La Corée du Sud participe à la Coupe du monde pour la dixième fois consécutive. On se souvient surtout de leur parcours de 2002, lorsqu’ils étaient hôtes. Le Néerlandais Guus Hiddink a mené les Coréens en demi-finale, devenant ainsi le seul pays asiatique à y parvenir. La Corée a finalement perdu contre l’Allemagne et la Turquie a été trop forte lors de la petite finale. Cette impressionnante quatrième place a eu le mérite de rendre le football beaucoup plus populaire au pays.
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