Voyage groupé vers Istanbul pour les hommes forts du football professionnel belge. © Isosport-BELGA

Pourquoi (presque) tous les hommes forts du foot belge ont passé les 11 et 12 novembre à Istanbul

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

En pleine trêve internationale, le foot belge s’est retrouvé en Turquie à l’occasion du «TransferRoom Summit». C’est quoi, et pourquoi tout le monde voulait vraiment être là?

Dans l’immense salle de convention du Grand Cevahir Hotel, français et néerlandais sont presque devenus des langues véhiculaires. Nous sommes pourtant à Istanbul, et le monde entier semble s’être réuni autour des centaines de tables qui donnent aux locaux un air de salle d’examen géante. Autour de chacune d’entre elles, il y a néanmoins plusieurs chaises, pour finir d’habiller ce speed-dating XXL. Là, on croise une bonne partie des décideurs du foot belge. Mehdi Bayat est présent, une béquille au bras gauche et son jeune bras droit Joseph Braillard, impliqué dans le recrutement des Zèbres de Charleroi. On y voit aussi Fergal Harkin (Standard), Nicolas Frutos (RAAL La Louvière), ainsi que les hommes forts des cellules de recrutement de Gand, Malines, Antwerp, du Cercle et du Club de Bruges, et même du Lierse ou de Zulte Waregem. «Les Belges, c’était impressionnant, on aurait dit qu’ils étaient tous là», glisse un recruteur venu de l’autre côté de la frontière.

Si toute la Belgique qui transfère semble s’être rassemblée au bord du Bosphore, c’est pour le sommet organisé par TransferRoom. La plate-forme à l’accès payant regroupe et connecte des clubs et, depuis deux ans, des agents (triés sur le volet par un prix d’entrée dissuasif). On y trouve les demandes de clubs qui cherchent à acheter des joueurs, ou à vendre les leurs, avec les informations nécessaires pour faciliter les transactions (montant d’acquisition possible, profil de joueur, salaire proposé…). Une sorte de grand réseau social qui, tous les six mois environ, propose des rencontres «in real life». A l’heure où la réussite d’un mercato se fait également sur la qualité des connexions dans le monde du ballon rond, un tel évènement est loin d’être négligeable. «Football is what you know and who you know », précise d’ailleurs TransferRoom dans ses vidéos de presentation.

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Sur les deux jours de l’évènement, chaque participant peut envoyer des demandes aux autres invités pour remplir au mieux les 23 créneaux de quinze minutes destinés à échanger autour d’une table (souvent garnie de plusieurs écrans d’ordinateurs portables). Dirigeants d’autres clubs ou agents influents, tout est au menu. Si la requête est acceptée, restent alors quatorze minutes jusqu’au retentissement de la cloche pour tisser de premiers liens, élargir son réseau et, pourquoi pas, proposer ses joueurs.

Si les plus grands clubs de la planète ne sont pas de la partie, le rendez-vous est immanquable pour un foot belge qui cherche à vendre ses talents à des clubs de statut intermédiaire. Le quart d’heure tourne parfois à la mise en vitrine, avec des joueurs proposés en vue de renflouer les caisses dans les mois à venir. Dans un championnat qui s’est transformé en tremplin, pouvoir présenter ses plus beaux produits et leur mettre un prix a une valeur inestimable pour planifier au mieux les recettes potentielles (et donc les futures dépenses en tissant des liens avec des dirigeants de championnats mineurs). L’investissement dans la plate-forme et dans les rendez-vous semestriels se trouve alors rapidement rentabilisé.

Parce qu’au-delà des créneaux officiels, il existe encore la possibilité de créer ou de renforcer d’autres liens. Les deux soirs sur place sont remplis de soirées organisées, de tables de restaurant où les discussions footballistiques se prolongent, et le lobby de l’hôtel est même rempli d’agents pas assez en vue (ou pas assez riches) pour avoir décroché leur invitation, mais suffisamment débrouillards pour être là et aborder tout porteur de badge, signe distinctif des dirigeants de club qui ont acheté le précieux sésame.

Ces journées des 11 et 12 novembre étaient donc un rendez-vous incontournable pour les patrons du foot belge. Beaucoup l’ont compris et n’ont pas manqué l’opportunité de profiter de cette trêve internationale pour faire le déplacement jusqu’à Istanbul. Comme une preuve supplémentaire que sur les prés nationaux, le mercato est devenu la période la plus importante économiquement de la saison. Et qu’il ne s’arrête jamais.

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