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Pour l’ancien président de la fédération néerlandaise, la Coupe du monde n’aurait jamais dû avoir lieu au Qatar
Michel Van Praag dirigeait l’instance nationale du football néerlandais au moment de la désignation du Qatar comme pays hôte de la Coupe du monde. Sur les 22 décideurs de la FIFA qui ont attribué les Coupes du monde 2018 et 2022, seize ont été condamnés pour corruption ou liés à celle-ci.
Michael van Praag, l’ancien président de la fédération néerlandaise de football à l’époque de la candidature commune de la Belgique et des Pays-Bas à l’organisation du Mondial 2018, a estimé lundi que « la Coupe du monde n’aurait jamais dû avoir lieu au Qatar ».
Il se souvient de sa visite du Palais royal de Bruxelles en compagnie de Mohammed Bin Hammam avant l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. « Nous voulions convaincre Bin Hammam de choisir les Pays-Bas et la Belgique. Il a promis de voter pour nous, mais ça n’a rien donné ».
Bin Hammam, né au Qatar, était l’un des 22 membres du comité exécutif de la FIFA qui ont décidé du lieu d’organisation des Mondiaux 2018 et 2022 lors d’un vote à Zurich le 2 décembre 2010. Ils ont choisi la Russie pour 2018 et le Qatar pour 2022. « Je n’ai pas immédiatement pensé à la corruption à ce moment-là », reconnaît van Praag. « Nous avions également fait du lobbying auprès des 22 électeurs. Je crois que nous étions autorisés à leur offrir un cadeau d’une valeur maximale de 100 dollars. Cela a fini par être un maillot de l’équipe des Pays-Bas avec des autographes et du chocolat. Huit des 22 membres de la FIFA ont promis de voter pour nous. Après le deuxième tour, nous avions deux votes ! »
Peu après l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022, Bin Hammam a été discrédité. Il s’est retiré de la course à la présidence de la FIFA et a été suspendu pour corruption. Il ne se serait pas arrêté à un maillot de football, mais aurait fait venir la Coupe du monde au Qatar grâce à des millions d’euros de pots-de-vin. « La FIFA aurait dû lancer une enquête immédiatement à ce moment-là », a estimé van Praag. « J’ai également exhorté le président Sepp Blatter à le faire. Mais quand ils ont commencé à construire tous les stades, la FIFA ne pouvait plus rien faire. Il y aurait eu d’énormes indemnités, tout le football aurait fait faillite. La Coupe du monde n’aurait jamais dû avoir lieu au Qatar ».
Sur les 22 décideurs de la FIFA qui ont attribué les Coupes du monde 2018 et 2022, seize ont été condamnés pour corruption ou liés à celle-ci.
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