Play-offs: certains sous tension, d’autres sans pression
Après une phase classique chargée en rebondissements, une trêve internationale en émotion, place aux play-offs. Suspense inhérent au top 6. Pour les autres… suspense (quasiment) absent.
Quel visage pour les candidats au titre ?
À la tête du top 6, Bruges, la Gantoise et Anderlecht doivent, dès ce week-end, confirmer leur statut de favori pour le titre. Et autant dire que rien n’est joué.
Car si les hommes de Michel Preud’homme semblaient indomptables en cette année 2016, avec 9 victoires et deux défaites en onze matchs toutes compétitions confondues, la finale de la Coupe de Belgique perdue face au Standard (1-2) en marge de la trêve internationale pourrait avoir mis à mal la confiance des Blauw en Zwart. Perdre face au Standard n’est pas gênant en soi, c’est plutôt la mentalité dont ils ont fait preuve lors de ce match qui inquiète les supporters brugeois. Eux qui rêvaient du doublé… Il n’en sera rien. Mais attention, Bruges possède deux points d’avance sur la Gantoise et les joueurs sont conscients qu’ils n’ont plus le choix : ils doivent remporter le championnat de Belgique. Un titre qui leur fait défaut depuis… onze années. Thomas Meunier en était conscient au terme de la défaite en Coupe de Belgique, au micro de RTL Sport : « A présent, il faut que l’on sauve notre saison avec le titre. On n’a pas le choix, on est obligé d’être champion« . Pour commencer et ne pas perdre totalement confiance, il faudra réitérer la performance du 14 février passé, voyant Bruges s’imposer 0-2 à Ostende, dès ce samedi à la Côte.
Il ne faudra pas compter sur un laisser-aller de la Gantoise, premier poursuivant du Club avec 2 points de moins. Ça, c’est en théorie. Mais il se trouve en réalité que les joueurs d’Hein Vanhaezebrouck sont dans une mauvaise passe. Eux qui ont connu un début de saison à l’image de la précédente, les voyant décrocher leur premier titre de champion de Belgique de leur histoire, sont plus que jamais dans le creux, et ce depuis le mois de février. Huit points sur 27, toutes compétitions confondues, tel est leur bilan chiffré. C’est pauvre, d’autant que les Buffalos n’ont remporté aucun de leurs trois derniers matchs. Une crise de confiance ? Un coup de mou physique, tandis qu’ils ont déjà joué 44 rencontres cette année ? Si le problème est physique, il ne fait aucun doute que la trêve internationale leur aura permis de recharger quelque peu les batteries. S’il est psychologique, ce sera à Hein Vanhaebrouck de trouver les bons mots pour rebooster son équipe. Pour cela, les Gantois n’ont d’autre choix que de s’imposer à domicile ce vendredi face à Zulte Waregem. Or l’Essevee ne réussit pas véritablement aux champions en titre puisqu’ils n’ont été en mesure d’obtenir que deux nuls face aux hommes de Francky Dury en championnat.
Le troisième favori pour le titre en Pro League et pas des moindres : Anderlecht. Mais là non plus, tout ne va pas pour le mieux. Au point qu’un ultimatum avait été lancé par les dirigeants mauves à Hasi après la défaite face à Mouscron (2-1) lors de la 29e journée. Il se devait absolument de gagner à domicile face à Courtrai. Cela a été chose faite (3-0), mais le bilan comptable du club n’en est pas moins « médiocre ». Treize points sur 27, toutes compétitions confondues, dont des défaites face à Waasland-Beveren et Mouscron. Un constat qui a placé les Mauves à quatre longueurs du leader, une fois les points divisés par deux. Un faux-pas face à Genk ce dimanche, conjointement à des bons résultats flandriens, pourrait déjà placer les Anderlechtois dans une très mauvaise posture dans la lutte à la première place. Or, cette possibilité est loin d’être à négliger tandis que les Mauves ont été contraints au nul vierge à deux reprises face aux Limbourgeois durant la phase classique. Surtout qu’Acheampong, Suarez, Dendoncker, Ezekiel et Defour seront absents…
Il va donc sans dire que le suspense est d’ores et déjà à son paroxysme.
Un nouveau championnat
Ne nous leurrons pas. Le suspense est (quasiment) nul en ce qui concerne les PO2. Pourtant, la réinitialisation des unités engrangées durant la phase classique permet à tous les clubs d’obtenir leur chance de remporter leur poule, les play-offs 2, voire une qualification européenne (en battant le 4e des PO1). En soi, l’enjeu est intéressant, mais les conditions pour obtenir un ticket pour des tours préliminaires de l’Europa League sont nombreuses. Cela n’en reste pas moins l’objectif de Charleroi, qui a raté de peu les PO1.
Pour d’autres, la saison est d’ores et déjà réussie, voire terminée. C’est notamment que le cas du Standard, déjà qualifié pour les poules de l’Europa League (grâce à son titre en Coupe de Belgique) et pour lequel l’enjeu des PO2 est nul. Il s’agira plus pour les Liégeois d’une préparation pour l’année prochaine, avec la possibilité de donner du temps de jeu aux jeunes, que d’une véritable compétition.
Mouscron, lui, a déjà réussi sa saison, se sauver ayant été l’objectif principal du club wallon. C’est chose faite, le reste ne sera que du bonus mais servira également de préparation pour l’année prochaine.
L’Europe n’est pas forcément un objectif pour tous les clubs de PO2. Pour cause, les nécessités infrastructurelles pour obtenir la licence UEFA peuvent coûter pas mal d’argent. Pour rappel, en 2014, Ostende ne l’avait pas obtenue. Ce problème pourrait en rebuter plus d’un à tout donner pour… rien.
Dans le groupe A, Courtrai reçoit Mouscron samedi à 20h. Dimanche, le Standard se rend à Waasland-Beveren à la même heure.
Dans le groupe B, Saint-Trond accueille Malines samedi à 20h. Lokeren reçoit Charleroi à 20h30.
Quentin Droussin
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