Play-offs (6/6): Genk doit-il encore recommencer à zéro?
Dernier participant aux play-offs, Genk est embarqué dans une nouvelle saison de transition. L’histoire d’un club qui peine à devenir vraiment grand.
L’image de Wouter Vrancken s’associe systématiquement à un football flamboyant, l’un des plus offensifs du pays. Pourtant, le qualifié de dernière minute de la grande course au titre se situe plus haut dans le classement des meilleures défenses (quatrième) que dans celui des meilleures attaques (sixième) du championnat. Le paradoxe d’une équipe qui, après des années passées au service de son prolifique buteur nigérian Paul Onuachu, n’a pas encore trouvé la parade pour compenser le départ de celui qui a pourtant quitté le Limbourg il y a désormais treize mois.
Puisque Genk est perçu par la plupart des joueurs qui y atterrissent comme l’un des meilleurs tremplins d’Europe vers les grands championnats, la mutation permanente de l’équipe ne permet que trop rarement de disposer de talents à maturité capables de lutter pour les trophées. Si la colonne vertébrale axiale reste plus ou moins intacte, notamment articulée autour du capitaine Bryan Heynen et du stratège slovaque Patrik Hrosovsky, le secteur offensif n’a plus grand-chose à voir avec celui qui survolait le championnat il y a un an et demi. Après Onuachu en janvier 2023 et Mike Trésor lors de l’été suivant, c’est l’ailier Joseph Paintsil qui a quitté la Cegeka Arena pour compléter la mise en pièces d’un trident qui faisait trembler toutes les défenses de l’élite.
Certes, Genk produit toujours beaucoup d’occasions, notamment grâce au génie créatif de Bilal El Khannouss (le prochain grand départ cet été?), puisque le Racing n’est devancé que d’une courte tête par l’Union au classement des expected goals créés. Cependant, le départ de Paintsil a mis un coup au volume offensif limbourgeois. En 2024, cette boulimie d’occasions créées s’est estompée, faisant de Genk le plus mauvais élève du top 6 avec seulement 1,53 expected goal créé par rencontre, huitième bilan de l’élite depuis la reprise avec des chiffres inférieurs à ceux de Saint-Trond ou de Westerlo. Et puisque le Racing crée bien plus qu’il ne marque, ses dix petits buts en 2024 n’en font que la onzième attaque du pays cette année. Le bilan peu reluisant d’une équipe en reconstruction.
Equipe cyclique, dépendante des convoitises qu’attirent ses meilleurs talents sur le mercato, Genk est probablement l’un des plus irréguliers des grands clubs belges en termes de performance. Pourtant, le club a décroché lors de la dernière journée sa dixième qualification pour les play-offs 1en quatorze éditions. Seuls Bruges et Anderlecht ont fait mieux. Est-ce que l’important sera seulement de participer?
Tous les chiffres sont issus de Wyscout.
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