Comme ses prédécesseurs, Ronny Deila n’a pas trouvé la solution aux problèmes de Bruges. © BELGA

Play-offs (4/6): quand Bruges attaque, le Club défend mal

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Tombé du podium au bout de la phase classique, le Club de Bruges s’est encore séparé de son coach. Le signe d’un ténor qui cherche son fil conducteur.

Certains diront que le jeu brugeois manque de souffle. De cette énergie qu’incarnait le capitaine Ruud Vormer, et que même le volcanique Ronny Deila n’aura pas réussi à ramener. L’homme avait pourtant rallumé le chaudron congelé de Sclessin en l’espace de quelques mois. À Bruges, le Norvégien n’aura pas réussi à conjuguer au pluriel les (trop?) nombreux pieds talentueux de son équipe pour les faire gagner aussi souvent que prévu.

Paradoxalement, c’est peut-être au sommet de sa maîtrise collective que le Bruges de Deila a pris fin. Parce qu’en 2024, personne ne s’est approché des 24 buts marqués en dix matches par les Blauw en Zwart, les poursuivants les plus efficaces restant sous la barre des 20 réalisations. Un coup d’œil sur les statistiques avancées montre même que les Brugeois affichent la plus grande marge moyenne entre occasions créées et concédées depuis la reprise de janvier: +0,92 en différence d’expected goals, c’est même mieux que l’Union (+0,90) et bien mieux que l’Antwerp (+0,70) ou le Cercle (+0,44). Le problème, c’est que le bilan défensif 2024 des Brugeois les place hors du top 6 avec douze buts encaissés. Si le Club conclut paradoxalement la phase classique avec la meilleure défense du championnat, leur bilan récent trahit la difficile quête d’équilibre de leur coach: dès qu’il s’est à nouveau concentré sur le fait de mieux attaquer, Bruges s’est remis à mal défendre.

En coulisses, Ronny Deila a longtemps insisté sur l’un des grands problèmes des Brugeois ces dernières saisons: l’absence d’un milieu défensif de haut vol. Déjà lorsque le titre avait échappé au Club en 2019, en pleine hégémonie bleue et noire sur le championnat, c’est la capacité du «6» norvégien de Genk Sander Berge qui faisait saliver la Venise du Nord. Depuis, Bruges souffre pour trouver une alternative crédible au rugueux mais vieillissant Eder Balanta. Acheté dix millions d’euros à l’été 2022, le Nigérian Raphaël Onyedika a du volume mais manque de justesse, avec et sans le ballon. Deila l’a mentionné à maintes reprises à sa direction, laquelle n’a pas voulu brider le temps de jeu d’un joueur dont la valeur marchande est conséquente. Les recherches se sont plutôt portées vers le poste de défenseur central, priorité de cet hiver mais quête finalement inassouvie.

Comme s’il voulait surtout penser à ses points forts, le Bruges de Ronny Deila s’est donc retourné vers l’avant. Avec à la clé la meilleure attaque de 2024, mais un bilan de 17 points sur 30 qui a convaincu les dirigeants de se séparer d’un troisième coach en moins de deux ans.

Tous les chiffres sont issus de Wyscout.

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