Play-offs (3/6): l’Antwerp la rejoue à l’Italienne
Comme la saison dernière, c’est grâce à une défense solidifiée que l’Antwerp regarde à nouveau vers le haut du tableau.
Montés en solitaire sur le podium lors de la dernière journée de la phase classique du championnat, les hommes de Mark van Bommel poursuivent l’éternel dialogue footballistique qui semble se jouer dans l’esprit de leur coach, entre racines bataves et longs séjours italiens.
L’Antwerp aime se défendre, et le fait mieux que personne avec le ballon. En tournant à une moyenne de 503 passes par rencontre, le Great Old est effectivement l’équipe la plus prolifique de cette catégorie. C’est son côté néerlandais, avec des positions minutieusement occupées entre les lignes par les milieux de terrain, et un partage équitable de chaque couloir entre l’ailier et l’arrière latéral. Le fruit d’une théorie populaire dans les milieux footballistiques, qui raconte que si les Bataves sont si doués pour exploiter le moindre espace libre sur un rectangle vert, c’est parce que la réalité d’un pays de plus en plus menacé par l’avancée de la mer les oblige à être naturellement astucieux dans leur gestion du territoire. C’est ainsi que sur la pelouse du Bosuil, l’éternel buteur Vincent Janssen se réinvente ces derniers mois dans un rôle hybride entre deuxième attaquant et troisième milieu de terrain, laissant de plus en plus souvent le combat face aux défenseurs centraux adverses au prodige français George Ilenikhena.
Fil rouge de la carrière d’un Mark van Bommel qui a connu le Milan des défenseurs élégants, celui de Nesta et Maldini, l’Italie n’est pourtant jamais bien loin dans l’équilibre anversois. «Parfois, je dis à Mark qu’il est un coach italien. Tout doit toujours être bien en place, il est très concentré là-dessus», expliquait d’ailleurs le directeur sportif Overmars l’an dernier à Het Laatste Nieuws. À cette époque, c’est en accumulant les matches sans encaisser de façon impressionnante que l’Antwerp avait lancé sa course folle vers le doublé. Douze mois plus tard, si les chiffres tapent moins à l’œil, le matricule 1 affiche cependant la meilleure défense de l’élite lors des dix matches de championnat disputés depuis le passage en 2024. Sept buts encaissés seulement, avec une moyenne de 0,95 expected goal pour l’adversaire qui fait également des Anversois la référence nationale en la matière cette année.
Protégée par le Français Jean Butez, encore une fois roi des clean-sheets (NDLR: matches terminés sans encaisser de but), la défense du Great Old sera probablement sa meilleure arme dans le sprint final. Italie contre Pays-Bas, 1-0.
Tous les chiffres sont issus de Wyscout.
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