No Mané, no party: que peut ambitionner le Sénégal sans sa superstar ?
Le Sénégal devra se passer de son capitaine et leader Sadio Mané pour cette Coupe du monde. Le joueur du Bayern s’est blessé juste avant la Coupe du monde. Quel impact cela aura-t-il sur l’équipe ?
Le monde s’est arrêté pendant un instant au Sénégal lorsque Sadio Mané est resté allongé au sol lors du match entre le Bayern Munich contre le Werder Brême. L’ailier venait de se blesser et a été contraint de quitter le terrain. Pendant plusieurs jours, l’actualité au pays a été dominée par l’état de santé de du capitaine des Lions de la Teranga. Même le président sénégalais Macky Sall a envoyé un tweet au monde entier pour souhaiter un prompt rétablissement à l’attaquant de 30 ans.
D’abord repris dans la sélection définitive des champions d’Afrique, Mané a dû déclarer forfait la semaine dernière. Le staff médical, en accord avec la Fédération et l’entraîneur, ont décidé de ne pas prendre de risque avec lui. Le Sénégal plongeait ainsi en plein cauchemar. « Bien sûr que cela aura un impact sur notre équipe. C’est notre meilleur joueur, notre leader », a affirmé Krépin Diatta, l’ancien joueur du FC Bruges. Le sélectionneur Aliou Cissé abondait dans son sens: « Il ne manquera pas qu’au Sénégal, mais aussi au monde. C’est quand même le deuxième du Ballon d’or. »
Une équipe qui marque difficilement lors des grands tournois
Sadio Mané n’est pas le style de joueur qu’on remplace facilement dans une équipe. Il suffit de jeter un oeil sur le rendement offensif de l’attaquant du Bayern pour s’en rendre compte. Il a marqué 33 fois en 92 rencontres disputées pour l’équipe nationale. La sélection présente au Qatar ne compte plus que 39 réalisations réparties entre ses 26 membres. De plus, sur les 17 buts marqués par le Sénégal cette année, Mané était directement impliqué dans 10 d’entre eux (huit buts et deux passes décisives).
Autant dire que le capitaine manquera donc cruellement à un pays qui éprouve beaucoup de difficultés à marquer dans les grands tournois. Lors de leur Coupe d’Afrique victorieuse, les Lions de la Teranga avaient franchi la phase de groupe de justesse après n’avoir trouvé la faille qu’une seule fois en trois rencontres. Un penalty de Sadio Mané, lors de la première journée contre le Zimbabwe, avait suffi pour la qualification. Le Sénégal avait ensuite enchaîné avec deux partages nuls et vierges contre la Guinée et le Malawi. Des adversaires qui ne sont pourtant pas les plus redoutables du continent africain.
Après cette entrée difficile dans le tournoi, les choses se sont déroulées beaucoup plus facilement, avec huit buts au cours des trois duels suivants. En finale, les Sénégalais ont buté contre les Pharaons égyptiens et ont remporté leur premier titre continental grâce à la séance des tirs au but. La grande vedette du tournoi a été Sadio Mané, auteur de trois buts et de deux passes décisives dont le tir au but décisif contre l’Égypte.
Les Lions de la Teranga ont vécu la même rengaine lors de la campagne qualificative pour cette Coupe du Monde. En phase de groupe (le deuxième tour), tout s’est bien passé pour le Sénégal qui a trouvé la faille à 15 reprises en six rencontres. Seuls le Maroc (20 buts) et l’Algérie (25) ont fait mieux. Lors du dernier tour préliminaire, le Sénégal a retrouvé l’Egypte et a (logiquement) éprouvé plus de difficulté pour faire la différence. Lors de la manche aller, les Lions de la Teranga se sont inclinés 1-0, avant de s’imposer lors du retour sur le même score… mais après un auto-but égyptien.
Quels alternatives ?
Qui pourra prendre la relève de Mané pendant ce Mondial au Qatar ? Les meilleurs artificiers de la sélection sont Ismaïla Sarr et Famara Diédhiou, tous deux avec 10 buts. Sarr a d’ailleurs bien commencé la nouvelle saison avec Watford en Championship. Il affiche un bilan de 6 buts et de 3 passes décisives après 17 rencontres. Diédhiou revient pour sa part de blessure avec le club turc d’Alanyaspor et n’a joué que 120 minutes cette saison. Pas vraiment une solution sûre.
Les autres buteurs sont des milieux à vocation défensive: Idrissa Gueye (7 buts) et Cheikhou Kouyaté (4 buts). On ne peut pas attendre d’eux qu’ils prennent en charge la production offensive.
Malgré ces soucis offensifs, les champions d’Afrique ont débarqué dans le Golfe Persique remplis de confiance. « Nous allons bien faire », affirme l’entraîneur national Cissé. « Notre statut de champion d’Afrique nous conforte dans l’idée que nous faisons partie des meilleurs pays du monde ».
« Je ne pense pas que la France ou l’Angleterre vont s’enflammer s’ils passent la phase de groupe, ils voudront aller de l’avant. Nous devons avoir le même état d’esprit. Je pense qu’il est temps pour une équipe africaine d’aller loin dans le tournoi et de gagner la Coupe du monde. Pourquoi ça ne pourrait pas être nous ? », estimait de son côté Kalidou Koulibaly, ancien défenseur de Genk désormais à Chelsea. Mais l’équipe devra trouver de nouveaux leaders pour réaliser ce destin.
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